Le président congolais Joseph Kabila fera savoir mercredi, date limite du dépôt des candidatures, s’il désigne un « dauphin » pour la présidentielle de décembre où si, enfreignant la constitution, il se maintient au risque d’entraîner la République démocratique du Congo vers de nouvelles tensions.
Si le président en exercice cédait le pouvoir, ce serait une première dans l’histoire de cet immense pays instable gorgé de ressources minérales, où les transitions se sont toujours écrites dans la violence, en 1965, en 1997 et en 2001. (PMS/2018)
M. Kabila avait réuni les partis des forces présidentielles dans sa ferme de Kingakati à 80 km de Kinshasa mardi après-midi, mais aucun nom n’a été annoncé.
« L’oiseau rare sera connu tôt le matin (mercredi), à l’aurore », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement Lambert Mende en sortant de cette réunion avec les 14 composantes du Front commun pour le Congo (FCC).
D’après les participants, le président a délivré une « exhortation » à ses fidèles, sans parler de son avenir.
M. Kabila, 47 ans, ne peut pas se représenter après ses deux quinquennats. Ses adversaires le soupçonnent de vouloir briguer un troisième mandat.
Ses proches n’ont donné aucun indice en sortant du séminaire présidentiel. « Le président a réuni ceux qui veulent continuer son oeuvre. Le candidat du FCC symbolisera l’unité dans la continuité », a déclaré son directeur de cabinet adjoint Jean-Pierre Kambila.
Sur les réseaux sociaux, le nom de l’ex-Premier ministre Augustin Matata Ponyo revenait régulièrement parmi les possibles dauphins.
Dans la matinée, la candidature d’un ancien soutien fervent du président Kabila, l’ex-ministre Tryphon Kin-Kiey Mulumba, a brouillé les pistes.
Dernier porte-parole du dictateur Mobutu, deux fois ministre de Joseph Kabila, M. Kin-Kiey avait lancé en 2014 l’association « Kabila Désir », pour « fédérer » les Congolais autour du bilan présidentiel.
Il y a deux jours, il se demandait sur Twitter comment la désignation d’un « dauphin » « pourrait se faire sans frustrations nouvelles voire fracture au sein de la plate-forme » du FCC.
Un signe que le processus serait enclenché, selon des experts.
Mardi matin, M. Kabila, 47 ans, est longuement apparu sur les écrans en train de présider à Kinshasa une cérémonie militaire retransmise en direct sur la chaîne d’Etat RTNC.
Le chef de l’Etat a remis l’étendard des armées au nouveau chef d’état-major, le général Célestin Mbala, qu’il a désigné en juillet en remplacement du général Didier Etumba.
Mardi, le président du parti historique d’opposition UDPS, Félix Tshisekedi, a déposé son dossier de candidature à la commission électorale.
Deux autres adversaires de M. Kabila avaient déjà fait de même, l’ex-vice président et ex-chef rebelle Jean-Pierre Bemba et l’ex-président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe.
Un autre opposant, Moïse Katumbi, affirme avoir été empêché de rentrer pour déposer sa candidature.
Cette élection a été deux fois reportée depuis le 20 décembre 2016, date de la fin du deuxième quinquennat de M. Kabila.
Au pouvoir depuis l’assassinat de son père en 2001, élu en 2006, réélu dans la contestation en 2011, M. Kabila ne peut pas briguer de troisième mandat selon la Constitution qu’il a lui-même promulguée en 2006.
Les partenaires étrangers de la RDC retiennent leur souffle. La RDC est le deuxième plus grand pays d’Afrique (2,3 millions de km2, neuf frontières, 80 millions d’habitants, de nombreux foyers de tensions et d’instabilité, des richesses minérales abondantes…).
Ces partenaires craignent de nouvelles tensions et des déstabilisations régionales en cas d’échec du processus électoral. Ils sont marqués par le souvenir des deux guerres du Congo de 1998 à 2003, « sans doute les plus dévastatrices que l’Afrique ait jamais connues » d’après l’historien britannique John Iliffe.
Ces derniers jours, le président Kabila a rencontré le président angolais Joao Lourenço à Luanda et a dépêché au Rwanda ses chefs du renseignements civils et militaires auprès du président Paul Kagame.
« Nous allons utiliser tous les outils diplomatiques à notre disposition », a promis le nouvel ambassadeur américain pressenti à Kinshasa, Michaël Hammer, lors d’une audition devant le Sénat le 31 juillet.
« Nous utiliserons aussi des sanctions ciblées », a ajouté le probable émissaire de Donald Trump. « Les Etats-Unis tentent de faire pression sur sa famille (ndr: de M. Kabila) et ses finances », indiquait lundi le Financial Times.
Si le président en exercice cédait le pouvoir, ce serait une première dans l’histoire de cet immense pays instable gorgé de ressources minérales, où les transitions se sont toujours écrites dans la violence, en 1965, en 1997 et en 2001. (PMS/2018)
M. Kabila avait réuni les partis des forces présidentielles dans sa ferme de Kingakati à 80 km de Kinshasa mardi après-midi, mais aucun nom n’a été annoncé.
« L’oiseau rare sera connu tôt le matin (mercredi), à l’aurore », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement Lambert Mende en sortant de cette réunion avec les 14 composantes du Front commun pour le Congo (FCC).
D’après les participants, le président a délivré une « exhortation » à ses fidèles, sans parler de son avenir.
M. Kabila, 47 ans, ne peut pas se représenter après ses deux quinquennats. Ses adversaires le soupçonnent de vouloir briguer un troisième mandat.
Ses proches n’ont donné aucun indice en sortant du séminaire présidentiel. « Le président a réuni ceux qui veulent continuer son oeuvre. Le candidat du FCC symbolisera l’unité dans la continuité », a déclaré son directeur de cabinet adjoint Jean-Pierre Kambila.
Sur les réseaux sociaux, le nom de l’ex-Premier ministre Augustin Matata Ponyo revenait régulièrement parmi les possibles dauphins.
Dans la matinée, la candidature d’un ancien soutien fervent du président Kabila, l’ex-ministre Tryphon Kin-Kiey Mulumba, a brouillé les pistes.
Dernier porte-parole du dictateur Mobutu, deux fois ministre de Joseph Kabila, M. Kin-Kiey avait lancé en 2014 l’association « Kabila Désir », pour « fédérer » les Congolais autour du bilan présidentiel.
Il y a deux jours, il se demandait sur Twitter comment la désignation d’un « dauphin » « pourrait se faire sans frustrations nouvelles voire fracture au sein de la plate-forme » du FCC.
Un signe que le processus serait enclenché, selon des experts.
Mardi matin, M. Kabila, 47 ans, est longuement apparu sur les écrans en train de présider à Kinshasa une cérémonie militaire retransmise en direct sur la chaîne d’Etat RTNC.
Le chef de l’Etat a remis l’étendard des armées au nouveau chef d’état-major, le général Célestin Mbala, qu’il a désigné en juillet en remplacement du général Didier Etumba.
Mardi, le président du parti historique d’opposition UDPS, Félix Tshisekedi, a déposé son dossier de candidature à la commission électorale.
Deux autres adversaires de M. Kabila avaient déjà fait de même, l’ex-vice président et ex-chef rebelle Jean-Pierre Bemba et l’ex-président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe.
Un autre opposant, Moïse Katumbi, affirme avoir été empêché de rentrer pour déposer sa candidature.
Cette élection a été deux fois reportée depuis le 20 décembre 2016, date de la fin du deuxième quinquennat de M. Kabila.
Au pouvoir depuis l’assassinat de son père en 2001, élu en 2006, réélu dans la contestation en 2011, M. Kabila ne peut pas briguer de troisième mandat selon la Constitution qu’il a lui-même promulguée en 2006.
Les partenaires étrangers de la RDC retiennent leur souffle. La RDC est le deuxième plus grand pays d’Afrique (2,3 millions de km2, neuf frontières, 80 millions d’habitants, de nombreux foyers de tensions et d’instabilité, des richesses minérales abondantes…).
Ces partenaires craignent de nouvelles tensions et des déstabilisations régionales en cas d’échec du processus électoral. Ils sont marqués par le souvenir des deux guerres du Congo de 1998 à 2003, « sans doute les plus dévastatrices que l’Afrique ait jamais connues » d’après l’historien britannique John Iliffe.
Ces derniers jours, le président Kabila a rencontré le président angolais Joao Lourenço à Luanda et a dépêché au Rwanda ses chefs du renseignements civils et militaires auprès du président Paul Kagame.
« Nous allons utiliser tous les outils diplomatiques à notre disposition », a promis le nouvel ambassadeur américain pressenti à Kinshasa, Michaël Hammer, lors d’une audition devant le Sénat le 31 juillet.
« Nous utiliserons aussi des sanctions ciblées », a ajouté le probable émissaire de Donald Trump. « Les Etats-Unis tentent de faire pression sur sa famille (ndr: de M. Kabila) et ses finances », indiquait lundi le Financial Times.