L’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a été enterré jeudi 13 septembre dans son pays natal, le Ghana, après des funérailles nationales auxquelles ont participé des dirigeants du monde entier mais aussi des chefs traditionnels.
La cérémonie au Centre international de conférences d’Accra a commencé à 8 h 30 et marquer la fin de trois jours de deuil national. Il a été donc inhumé dans l’intimité familiale au cimetière des militaires de la capitale.
C’était en présence de 10 chefs d’Etat dont les président Ouattara de la Côte d’Ivoire, de Gorge Weay du Liberia, des personnalités de l’ONU et d’autres personnes venues de tous les coins de la planète.
Kofi Annan a dirigé l’ONU de 1997 à 2006 et a été le premier Subsaharien à parvenir à ce poste. Il est décédé le 18 août à l’âge de 80 ans à son domicile en Suisse, après une brève maladie. L’actuel chef de l’organisation mondiale, Antonio Gutteres, devait assister aux funérailles, qui seront suivies d’un enterrement privé dans le cimetière militaire de la capitale.
Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a déclaré que les funérailles étaient « un événement majeur » pour le pays et a décrit M. Annan comme « l’un des hommes les plus illustres de sa génération ». Les Ghanéens ont pu rendre hommage à M. Annan et se recueillir devant son cercueil, recouvert du drapeau national, mardi et mercredi. Pendant deux jours, de longues files de membres de la société civile ou de dignitaires sont venus devant son cercueil, gardé par des militaires, au son de danses traditionnelles et de chants.
Fritz Kitcher, Ghanéen retraité des Nations unies où il a travaillé au côté de M. Annan à ses débuts, a confié que ce dernier lui avait enseigné « l’humilité, le bénéfice de l’honnêteté et de la détermination en diplomatie ». Son rôle en tant que premier dirigeant noir africain des Nations unies « est un honneur pour le Ghana », selon lui.
Charisme discret
Né à Kumasi, deuxième ville du pays et capitale de la région d’Ashanti, M. Annan a consacré quatre décennies de sa vie à l’ONU, où il a dû affronter les défis des guerres en Afghanistan et en Irak et où il était apprécié pour son charisme discret. M. Annan a reçu le prix Nobel de la paix en 2001, après les attaques du 11-Septembre aux Etats-Unis, conjointement avec l’ONU, « pour leur travail en faveur d’un monde mieux organisé et plus pacifique ».
Après avoir quitté l’ONU en 2006, il a continué son travail diplomatique, menant des médiations dans plusieurs conflits, et, plus récemment, il a dirigé une commission consultative en Birmanie sur la crise dans l’Etat de Rakhine. Il est notamment intervenu en tant que négociateur entre le gouvernement et l’opposition kényane pendant les violences postélectorales de fin 2007, conduisant à la formation d’un gouvernement de coalition.
Le chef de l’opposition kényane, Raila Odinga, devait d’ailleurs participer aux obsèques, a indiqué son bureau. Parmi les autres participants figurent la princesse Beatrix, ancienne reine des Pays-Bas, et sa belle-fille, la princesse Mabel, qui sont des amies proches de M. Annan et de son épouse, Nane Maria. (SPM/2018)