(Aspamnews)- Nouvelles zones de tensions avant les élections prévues le 23 décembre en République démocratique du Congo, déjà deux fois reportées: l’opposition s’est choisi un candidat unique, Martin Fayulu, en lui demandant de refuser au préalable l’utilisation des « machines à voter » que les autorités commencent déjà à déployer dans le plus grand pays d’Afrique sub-saharienne, à six semaines jour pour jour des trois scrutins.
« Le combat se poursuit, nous voulons une élection sans machine à voter »: tels ont été les premiers mots après la désignation de l’outsider Martin Fayulu, 62 ans, prétendant à la succession du président Joseph Kabila, qui a renoncé à modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat.
Originaire de l’Ouest, l’ex-cadre du privé passé sous les feux de la rampe pour instaurer un rapport de forces avec le candidat du pouvoir, le très discret ex-ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary.
Issu d’un petit parti d’opposition, M. Fayulu a été préféré à Félix Tshisekedi, président du parti historique UDPS et fils de son fondateur Étienne Tshisekedi, lors d’un vote des sept ténors de l’opposition réunis pendant 48 heures à Genève.
Trois autres candidats – M. Tshisekedi, l’ex-président de l’Assemblée, Vital Kamerhe, et l’ancien ministre, Freddy Matungulu – se déclarent « prêts » à se retirer au profit de M. Fayulu.
Le natif du Bandundu (centre-ouest, dans sa partie lingalophone) a aussi le soutien de l’ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba, dont la candidature a été invalidée, et de l’opposant en exil Moïse Katumbi, qui affirme avoir été empêché de rentrer à Kinshasa pour déposer sa candidature. L’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito, a participé également à la réunion de Genève.
Les sept de Genève ont délivré une feuille de route à leur candidat commun, en réaffirmant d’abord leur « détermination » « à participer, dans le cadre de la coalition Lamuka (Se réveiller, en lingala), aux élections prévues le 23 décembre 2018 ».
Cependant, cette coalition « poursuivra sans relâche le combat pour l’abandon de la machine à voter, le nettoyage du fichier électoral et la décrispation politique pour des élections libres, transparentes, inclusives, crédibles et apaisées ».
Dans les six semaines, l’opposition demande donc aussi à la commission électorale de radier plusieurs millions d’électeurs sans empreintes digitales du fichier électoral.
– Et sinon, le boycottage? –
Un paragraphe d’un communiqué de l’opposition va sans doute susciter bien des interprétations dans les prochains jours : « A défaut de l’organisation des élections dans les conditions précitées à la date du 23 décembre, la coalition en appelle au peuple congolais à s’assumer dans le cadre de l’article 64 de la Constitution pour éviter toute parodie d’élections ».
Régulièrement invoqué par l’opposition et la « société civile », cet article prévoit que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution ». Bref un appel à la désobéissance civile, qui n’a rencontré que peu d’écho ces dernières années.
Dans son communiqué, l’opposition annonce des « manifestations politiques à travers tout le pays » pour des élections sans machine à voter, ainsi qu’un prochain meeting à Kinshasa pour « présenter au peuple congolais le candidat commun de l’opposition ».
M. Fayulu a toujours refusé la « machine à voter » que l’opposition qualifie invariablement de « machines à tricher, à frauder, à voler ».
Inversement, des cadres de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de M. Tshisekedi s’étaient déclarés prêts à aller aux élections « avec ou sans » la machine qui sert à choisir les candidats et imprimer les bulletins de vote.
Depuis des mois, cette procédure de vote monopolise le débat pré-électoral en RDC, éclipsant des questions de fond sécuritaires, économiques et sociales (pauvreté, éducation, santé…) à la dimension du plus grand pays d’Afrique sub-saharienne (2,3 millions de km2, neuf frontières).
« Dans l’arrière-pays, des gens n’ont jamais vu d’écrans tactiles ni manipulé un smartphone. Comment vont-ils voter? », s’interrogeait récemment M. Fayulu dans un entretien à Jeune Afrique. (AFP/2018)
« Le combat se poursuit, nous voulons une élection sans machine à voter »: tels ont été les premiers mots après la désignation de l’outsider Martin Fayulu, 62 ans, prétendant à la succession du président Joseph Kabila, qui a renoncé à modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat.
Originaire de l’Ouest, l’ex-cadre du privé passé sous les feux de la rampe pour instaurer un rapport de forces avec le candidat du pouvoir, le très discret ex-ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary.
Issu d’un petit parti d’opposition, M. Fayulu a été préféré à Félix Tshisekedi, président du parti historique UDPS et fils de son fondateur Étienne Tshisekedi, lors d’un vote des sept ténors de l’opposition réunis pendant 48 heures à Genève.
Trois autres candidats – M. Tshisekedi, l’ex-président de l’Assemblée, Vital Kamerhe, et l’ancien ministre, Freddy Matungulu – se déclarent « prêts » à se retirer au profit de M. Fayulu.
Le natif du Bandundu (centre-ouest, dans sa partie lingalophone) a aussi le soutien de l’ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba, dont la candidature a été invalidée, et de l’opposant en exil Moïse Katumbi, qui affirme avoir été empêché de rentrer à Kinshasa pour déposer sa candidature. L’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito, a participé également à la réunion de Genève.
Les sept de Genève ont délivré une feuille de route à leur candidat commun, en réaffirmant d’abord leur « détermination » « à participer, dans le cadre de la coalition Lamuka (Se réveiller, en lingala), aux élections prévues le 23 décembre 2018 ».
Cependant, cette coalition « poursuivra sans relâche le combat pour l’abandon de la machine à voter, le nettoyage du fichier électoral et la décrispation politique pour des élections libres, transparentes, inclusives, crédibles et apaisées ».
Dans les six semaines, l’opposition demande donc aussi à la commission électorale de radier plusieurs millions d’électeurs sans empreintes digitales du fichier électoral.
– Et sinon, le boycottage? –
Un paragraphe d’un communiqué de l’opposition va sans doute susciter bien des interprétations dans les prochains jours : « A défaut de l’organisation des élections dans les conditions précitées à la date du 23 décembre, la coalition en appelle au peuple congolais à s’assumer dans le cadre de l’article 64 de la Constitution pour éviter toute parodie d’élections ».
Régulièrement invoqué par l’opposition et la « société civile », cet article prévoit que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution ». Bref un appel à la désobéissance civile, qui n’a rencontré que peu d’écho ces dernières années.
Dans son communiqué, l’opposition annonce des « manifestations politiques à travers tout le pays » pour des élections sans machine à voter, ainsi qu’un prochain meeting à Kinshasa pour « présenter au peuple congolais le candidat commun de l’opposition ».
M. Fayulu a toujours refusé la « machine à voter » que l’opposition qualifie invariablement de « machines à tricher, à frauder, à voler ».
Inversement, des cadres de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de M. Tshisekedi s’étaient déclarés prêts à aller aux élections « avec ou sans » la machine qui sert à choisir les candidats et imprimer les bulletins de vote.
Depuis des mois, cette procédure de vote monopolise le débat pré-électoral en RDC, éclipsant des questions de fond sécuritaires, économiques et sociales (pauvreté, éducation, santé…) à la dimension du plus grand pays d’Afrique sub-saharienne (2,3 millions de km2, neuf frontières).
« Dans l’arrière-pays, des gens n’ont jamais vu d’écrans tactiles ni manipulé un smartphone. Comment vont-ils voter? », s’interrogeait récemment M. Fayulu dans un entretien à Jeune Afrique. (AFP/2018)