De l’importance de protéger les hippopotames au Togo

0 97

(ASPAMNEWS)- En ces temps de chaleur, les hippopotames des fleuves Mono et Oti au Togo sont menacés. C’est une course contre la montre pour sauver cette espèce en danger, même si l’année dernière, deux trafiquants ont été arrêtés non loin du fleuve Mono et proche du parc de Tomety-condji, après avoir tué un jeune hippopotame et enlevé ses dents. Il suffit de longer la berge du fleuve Mono pour constater l’ampleur de la menace qui pèse sur ces espèces protégées.  Le niveau du fleuve Mono a actuellement considérablement baissé, tout comme le fleuve de l’Oti et les hippopotames pour se nourrir sont obligés de sortir sur les berges.  Des pièges leur sont tendus et du coup, ils sont menacés d’extinction.
Leur habitat se restreint chaque année tandis que le braconnage garde le cap. Les hippopotames du Togo sont menacés, du fait des changements de l’écosystème et des activités humains. En effet, le Togo qui, dans les années 90 comptait plus de 1000 hippopotames, compte actuellement à peine 300 hippopotames, selon les sources du ministère de l’Environnement.
Les sensibilisations et autres actions de proximité se sont multipliées ces dernières années afin de freiner le phénomène. Au sud-est du Togo, à la lisière de la frontière avec le Bénin, les populations riveraines du fleuve Mono s’organisent pour mieux protéger ces hippopotames. L’espèce menacée peut contribuer à l’élargissement du patrimoine culturel pour alimenter le secteur du tourisme. La conscience renaît avec l’extension des activités génératrices de revenus.
Mais dans la nuit du 08 mars 2018, douze braconniers ardemment armés artisanalement ont attaqué un hippopotame dans le canton de Sendomé, le fief de ces espèces menacées. Attaqué dans la zone de Atikpatafo, juste à 500 mètres de la marre Afi, l’hippopotame s’est battu bec et ongle pour ne pas se laisser dans les mains de ses ennemis.
Les gendarmes, les conservateurs et les forestiers de Yoto, se sont mis disponibles aux côtés de l’Association pour la Conservation et la Valorisation des Marres aux Hippopotames (ACVM) pour que la loi soit appliquée dans cette affaire de braconnage afin de poursuivre les dix autres braconniers qui sont en fuite. Le ministère public a déféré le 12 mars 2018, les deux braconniers béninois à la prison civile d’Aného. Komlan Robert purge actuellement sa peine de 18 mois  à la prison civile d’Aného.
Sur le plan international, une liste rouge des espèces menacées dans le monde est publiée par l’IUCN. La plus récente recense plus de trois mille espèces animales dont l’hippopotame et les place dans cinq catégories en fonction de leur rareté et donc de l’urgence de leur protection. Le dépouillement de cette liste de trois mille espèces montre qu’elle ne comporte que peu d’espèces à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest, en comparaison du nombre d’espèces des autres parties du globe.
Les dents d’hippopotames sont très demandées pour leur ivoire, alimentant ainsi le braconnage en Afrique, et le trafic vers l’Asie. Le rapport du CITES indique que c’est du fait de la disparition progressive de son habitat, de sa chasse pour la viande ou encore du braconnage pour ses dents que l’hippopotame est classé comme vulnérable, et apparait ainsi sur la liste rouge des espèces menacées.
Les hippopotames sont intégralement protégés au Togo. La détention, la circulation et la vente de trophées d’hippopotames, sont punies par les articles 788 et 789 du nouveau Code pénal du Togo. «Est puni d’une amende de cent mille (100.000) à deux millions (2.000.000) de francs CFA et d’une peine d’emprisonnement d’un (01) à six (06) mois ou de l’une de ces deux peines, quiconque a chassé à l’intérieur des aires protégées » stipule l’article 788 du nouveau Code pénal.
Rappelons que le projet Reserve de Biosphère Transfrontière du Mono (RBTM) démarré en 2014 a permis la restauration de l’habitat des espèces menacées de disparition dans le monde. A Sendomé, un site éco touristique a été aménagé pour la conservation des hippopotames. Le site d’Afito se trouve dans cette réserve du mono reconnue par l’UNESCO le 14 juin 2017 faisant du projet RBTM, une réussite plus tôt que prévu. (EAGLE-Togo)
 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.