TOGO-GRAND DOSSIER/ 60 ans déjà , 27 avril 1960 – 27avril 2020 : Une indépendance hypothéquée !

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(ASPAMNEWS) – Le Togo célèbre ce 27 avril 2020, le 60ème anniversaire de son accession à la souveraineté International. Et la question que nous devons nous posez est : Est-ce que nous sommes réellement indépendant ? Peut-on oublié le jour où l’on nait ? Il s’agit d’une date que l’on ignore jamais mais une date à laquelle un bilan est fait du parcourt de vie après moult analyse. Ici, il s’agit d’une date où la terre de nos aïeux a vu le jour au prix du sang innocent comme pour parler d’agneaux immolés. Ce fut un grand boom et le peuple avait tellement cru. Ce n’était qu’un conte de fée… fut la réponse d’un octogénaire à son petit-fils après avoir observé les déboires de ces personnes avides d’esprits et d’idées qui ne cessent de faire entorse à l’histoire.

Abasourdi, le vieillard inclina subitement sa tête accompagné d’un grand soupire, signe de souvenirs atroces, accablants, tristes…beaucoup de choses passant par l’esprit, affaiblissant le rythme du pool humain. « L’histoire tant vers la perdition’ » a-t-il déclaré ; chose réelle, cette perdition est due aux multiples déboires, usurpations, perfidies, mensonges que pouvons-nous dire encore de ces personnes physiques ou morales qui la revendiquent et qui se battent pour la paternité de la chose nationale, cette liberté… Cette indépendance-là, assise sur la braise que le Togo est loin, très loin de s’offrir réellement.
Le Togo a été un gâteau juteux longtemps partagé par les puissances européennes ; il fut privé de ses fils et filles valides, de ses biens et richesses naturels. La division que nous vivons aujourd’hui reste ce grand cadeau que ces exploitations nous ont laissé, exploitations injustes qui ont interpellé un homme qui lutta fort pour lui offrir (Togo) une place dans le concert des nations. Le 27 avril 1960 mérite donc d’être célébrée par tous les togolais sans distinction. La joie fut très immense et la veille c’est-à-dire le 26 avril 1960, le financier du mouvement de l’indépendance s’en est allé ; Augustino Pa de SOUZA fut ce souffle qui a nourri les ambitions de Sylvanus OLYMPIO à atteindre l’objectif fixé. « Vous ne pouvez même pas produire une aiguille, comment voulez-vous être indépendants ? » Mais justement pourquoi nos pays ne pouvaient-ils pas produire une aiguille ? Parce que, pendant cent ans de colonisation, on nous avait affecté à ce rôle précis : ne pas produire même une aiguille, mais des matières premières, c’est-à-dire dépouiller tout un continent (Joseph Ki-Zerbo disait)» Le Togo qui, depuis 1884, a été successivement protectorat allemand, condominium Franco- britannique, territoire sous-tutelle de la France, retrouve en ce jour du 27 Avril 1960 sa liberté d’antan. La proclamation de l’indépendance était faite. Les nationalistes aussi érigeaient leur nouveau drapeau pour la république : bandes jaunes et vertes superposées horizontalement, une étoile blanche dans un carré rouge dans l’angle supérieur gauche, symbolisant la victoire sur le sang de nos aïeux.
En 1967, Etienne Eyadema Gnassingbé, celui-là qui a fait la guerre d’Indochine revenu au pays, prit le pouvoir pour le plonger dans un abîme indescriptible ; ceci en complicité avec certains de nos parents qui lisaient des motions pour gagner leur vie en vendant même leurs frères. Dans les années 90, avec le multipartisme, au moment même où le régime était à terre, c’est au sein de l’opposition que le pouvoir a trouvé des échappatoires pour revenir en force. Ce sont majoritairement les mêmes qui sont là encore actuellement. Le régime a sa responsabilité, les vis-à-vis du pouvoir en ont la leur et le peuple en a la sienne. L’assassinat de Sylvanus Olympio est intervenu dans un contexte politique et social hostile à sa gouvernance. Les citoyens de la jeune nation togolaise ne comprenaient pas du tout la politique économique de Sylvanus Olympio, la scission de la coalition Cut-Juvento avec de nombreux réfugiés politiques togolais au Bénin et au Ghana lui rendaient difficile sa tâche. Il avait une vision, une très belle vision pour son pays, sauf qu’il l’imposait. Mais en rien, cela ne justifiait son assassinat. Ce qui est beaucoup plus triste, c’est qu’aucun groupe organisé ne s’est levé contre ce crime et certaines personnes ont festoyé à l’annonce de sa mort. Eyadema accueilli en héros fait rentrer tous les réfugiés politiques quelques années plus tard et annonça un programme de réconciliation nationale. Nul ne peut effacer une page de l’histoire d’un pays nous dit-on. Mais là, l’histoire du Togo la terre de nos aïeux semble façonnée au rythme politique, triste réalité qui nous interpelle. Nul n’a besoin de réécrire l’histoire mais plutôt de la marquer d’encres indélébiles dans toute sa réalité afin que les générations futures en prennent connaissance et conscience.
Proclamation de l’indépendance du Togo sous tutelle de la France le 27 Avril 1960 par le Premier Ministre Sylvanus E.K. OLYMPIO.
Sentinelle, que dis-tu de la nuit? La nuit est longue, mais le jour vient, répond la sentinelle.
Le 27 avril 1960 à zéro heure, Sylvanus proclamait le discours de l’indépendance dont voici un extrait : « De ce moment et à jamais, affranchi de toute sujétion, de toute entrave, maître de ton destin, TOGO, mon pays, te voilà libre enfin ». Togo, mon pays, te voici libre enfin. Libre d’être toi-même, de suivre tes idées et tes inclinaisons… de choisir selon ta raison et tes sentiments, de décider d’après ta propre volonté, libre enfin, dans la dignité retrouvée, de prouver et d’affirmer ta personnalité. Notre joie est profonde, immense. Si profonde qu’elle ne peut s’empêcher d’être grande aussi. Le jour est venu, mais la nuit a été longue. Tant d’années avant d’avoir pu être compris, tant d’espoirs pour rester ferme tout au long de cette lutte semée de déceptions, tant de volonté pour connaître enfin cette heure que nous ne saurions vivre avec légèreté. Mais le jeune Togo est là, fier de sa force, impatient d’entrer dans l’arène. Il porte sur le front l’orgueil d’un peuple libre et son cœur ardent s’emplit d’enthousiasme devant la tâche, certes rude mais combien exaltante, qui lui est offerte. Que sa joie éclate ! Que dans tout le pays, nul autre sentiment ne partage les cœurs afin que cet instant, unique dans la vie d’une nation, reste pur dans le souvenir de ceux qui l’auront vécu. Instant historique aussi. A ce lieu, en ce jour, à cette heure, au nom du peuple Togolais, je proclame solennellement l’indépendance du TOGO, notre patrie. Et maintenant, Togolais et Togolaises, allons, comme l’hymne national nous le convie, allons tous ensemble bâtir la cité. Libre enfin dans ta dignité de retrouver, de prouver et d’affirmer ta personnalité. Que la joie du jeune Togo éclate (…)» Cette nuit-là, c’était l’écarlate tout entière ! 21 coups de canon avaient immédiatement suivi la fin du discours du Premier Ministre Olympio comme pour dire : « Togolais c’est la fin de l’ère coloniale, réjouis-toi à partir de ce moment d’être toi-même » La joie éclata dans tous les coins et recoins du pays. Tout cria de joie. Certaines personnes âgées, avaient exprimé leur émotion par les pleurs. Oui les pleurs, car pour eux, ils ne croyaient pas voir de leurs propres yeux le drapeau du jeune Togo indépendant monté, avant de mordre le trépas. Ils avaient touché du doigt leur plus grande espérance ! Certains allaient jusqu’à dire après la proclamation, qu’ils pouvaient en ce moment d’alors mourir paisiblement sans regret. C’était le cas d’Augustino de Souza l’ancien Président et financier du CUT qui en était mort la veille de la proclamation officielle Nous étions au 27 avril 1960, jour mémorable et inoubliable pour tous les Togolais. Le grand défilé a été l’apothéose suivie dans la soirée des réjouissances populaires. Le 27 avril 1960 appartient désormais à l’histoire. Différents régimes se sont succédés depuis 1956, c’est-à-dire de Nicolas Grunitzky, de 1956 à 1958 en passant par Sylvanus Olympio, de 1958 à 1963, Grunitzky bis, de 1963 à 1966, Kleber Dadjo de 1966-1967, Eyadema Etienne Gnassingbé de 1967 à 2005, Abass Bonfoh en 2005, puis Faure Essozimna Gnassingbé de 2005 à nos jours C’était par exemple le régime Grunitzky de 1956 à 1958 qui avait versé le sang sur la terre de nos aïeux pour la première fois en 1951 et 1957 le 2l juin. Lama Kara (21 personnes avaient trouvé la mort). Le régime de Sylvanus Olympio de 1958 à 1963 avait orchestré des arrestations sauvages très massives en 1961 et 1962. De 1961 en novembre 1962 plus de 2700 citoyens croupissaient en prison dans des conditions les plus ignobles et inhumaines sous le régime de Olympio.
Notre indépendance si chèrement acquise est à ce jour déficitaire
Aujourd’hui nous sommes incapables de gérer nos affaires politiques avec compétence et voir nos filles et fils vivre dans l’harmonie, dans l’unité nationale sur la terre de nos aïeux où tout le monde respectera les droits et libertés d’autrui. L’expérience nous enseigne que dans notre Togo, l’opposition que certains éléments créent au nom de la démocratie, n’est pas souvent inspirée par le souci du bien général ; la recherche de la gloriole et des intérêts personnels en est le principal, sinon l’unique mobile. L’existence d’une opposition intelligente, dynamique et constructive est indispensable afin d’équilibrer la vie politique et administrative du gouvernement au pouvoir. Nous vivons dans un pays presque en état de siège. Les Togolais vivent dans une situation de psychose permanente et s’affrontent dans des formations politiques qui s’opposent. Notre indépendance si chèrement acquise est à ce jour déficitaire ; c’est un Togo en faillite que nous risquons de laisser à la postérité si nous ne nous mettons pas maintenant, sans plus tarder à cultiver vertu et vaillance. Nous sommes « seuls artisans du bonheur de notre pays ainsi que de son avenir. Brisons les chaines de la traitrise et redevenons fidèles à notre serment de lui toujours rester fidèles, de faire encore de notre patrie chérie, L’OR de l’HUMANITE. Oui, c’est encore possible si nous unissons nos efforts sur l’immense chantier d’où naitra toute nouvelle, la grande humanité. Partout, au lieu de la misère apportons la félicité, Chassons du monde la haine rebelle. Finis l’esclavage et la captivité. A l’étoile de la liberté, renouons avec la solidarité des nations dans la fraternité. « Faire encore de toi sans nous lasser, TOGO CHERI L’OR DE HUMANITE (3èm couplet de notre hymne national)» Oui, c’est possible. Le peuple a faim, le peuple est malade, le peuple à peur. Les Togolais, qui le peuvent, s’exilent et vont construire des maisons dans les pays voisins pour fuir l’insécurité. Le peuple à peur des forces chargées d’assurer sa sécurité. Le peuple a peur, tout le monde se méfie de tout le monde. C’est notre devoir de faire du Togo, une terre de la justice, du droit, de la liberté et de la paix. Tout ceci ne sera possible et ne pourra se réaliser que si les hommes politiques et les dirigeants font preuve d’un esprit de solidarité, de concorde et de collaboration fraternelle dans la poursuite du bien commun de nos populations.
Plusieurs activités sont inscrites au programme du 59e anniversaire de notre accession à la souveraineté International.
Les activités démarrent ce mardi 23 avril avec l’inauguration de l’usine de production de fer à béton dans la zone franche à Kara. Au mercredi 24 avril, sera effectuée l’inauguration du nouveau centre administratif à Lomé, à côté de la nouvelle présidence. L’inauguration du nouveau port de pêche aura lieu ce même mardi dans la zone industrielle Golfe. Dans la matinée du jeudi 25 avril, l’inauguration de l’usine de fabrication de produits plastiques Africa Plastic Technology, à Tsévié dans le Zio. Une autre inauguration suivra, celle de l’usine de production de jus d’ananas, jus délice à Gbatopé, dans le Zio. La pose de la première pierre de l’usine de production d’habillement militaire à Adétikopé et le lancement du projet «Olé» bouclent la journée. La veille de la commémoration du 59e anniversaire de l’indépendance du Togo sera marquée par la cérémonie de décoration à la place de l’Indépendance. Elle sera suivie à 18h par la ranimation de la flamme de l’indépendance et de la retraite aux flambeaux. Au petit matin du samedi 27 avril, résonneront les traditionnels 21 Coups de Salve. À partir de 8h40 le grand défilé militaire et civile. Les réjouissances dans les quartiers démarreront sous le coup de 14h. À 20h, auront lieu des méga concerts à Lomé et dans les chefs-lieux de régions. Le dimanche 28 avril à 15h, sera disputée la finale de la Coupe de l’indépendance. Cette activité sportive refermera les rideaux sur le 59e anniversaire de l’indépendance du Togo.
La célébration
Peut-on parler de célébration ? De quelle célébration s’agit-il ? Et qui mérite d’être célébrant ? La réponse à chacun selon son appartenance politique mais elle reste commune et unique pour tous les togolais qui sont restés attachés à l’histoire de la TERRE DE NOS AÏEUX. ‘‘La vérité existe, on invente que le mensonge’’. Le mensonge, OUI le mensonge, on l’a tellement inventé qu’il finit par s’installer à la place de la vérité. Mais comme la vérité a toujours triomphé quel qu’en soit les cas et la durée, l’histoire réelle du Togo reste indélébile dans les cœurs. Pour pouvoir célébrer une cause, il faut au prime abord l’accepter dans sa réalité. Si nous avons aujourd’hui une double voir triple célébration, c’est parce que tout simplement, les uns reconnaissent l’histoire mais éprouvent du mal à l’accepter ; les autres ne la reconnaissent nullement tandis que certains la reconnaissent, l’acceptent et lui restent fidèlement attacher. Faut-il jubiler, pleurer la mémoire des combattants pour l’indépendance du Togo ? Entre l’assassin déclaré et l’orphelin, qui doit se recueillir ? Ou peuvent-ils le faire ensemble ? Comme ce jeu d’échec où l’on bouge les pions sans se soucier de l’aboutissement de la partie comme le font si bien les professionnels de la chose, nous conduit dans l’impasse ! Comme le dit si bien l’observateur, il serait très difficile à un homme affamé de célébrer, de jubiler comme les autres mais s’il le fait, cela prouve son attachement à la cause. Et c’est lui qui célèbre plus car sa joie très immense se mêle à sa tristesse et suscite l’admiration de ceux qui l’entourent. Le bilan est plus que négatif pour ces 59 ans passés. Le poussin a été étouffée dans l’œuf ; La vie a changé de sens pour la poule et le coq, lui, a pris son chemin. Ainsi va la vie. Famine, mort, chômage, haine, traitrise, insécurité, chasses à l’homme, non-respect des droits de l’homme, impunité, pillage accrue des biens du peuple, blanchiment de toute sorte, usurpation, dettes extérieures très élevées, immoralité, infamie bref instabilité socio-économico-politico-sanitaire restent le bilan de ces 59 années de gestion de la terre de nos aïeux.
Mon pays va mal, très mal. Son indépendance est ainsi hypothéquée par ces maux déjà cités, ceci dû à la mauvaise gestion de la chose publique. Toutes les forces politiques que ce soient celles de l’opposition ou le parti au pouvoir se convergent dans la dynamique de bâtir un « Togo nouveau » en terme de respect de la constitution, de bonne gestion de la Cité, et d’équité pour le bonheur de tous. La terre de nos aïeux est prise en étau entre, d’un côté, les voleurs de la République qui dirigent et qui ont envie d’acheter le silence de tout le monde pour piller à vie et, de l’autre côté, ces leaders de l’opposition qui marchandent leur silence contre quelque billet de nos francs ou des postes juteux. Triste réalité. Déjà au Togo, le chômage des jeunes et la précarité des emplois informels représentent une menace sérieuse pour la paix, le développement et la stabilité du pays. Nous devons tous taire nos querelles, nous remettre au travail et reconstruire notre Togo et que Dieu et nos ancêtres bénisse la terre de nos aïeux.
Le TOGO, es-tu réellement indépendant ? La réponse de l’octogénaire revient et c’est réelle ; Oui mais hélas ! D’où le NON en réponse nette qui ne sera peut-être pas partagé… En tout cas, ce qui est humainement impossible et divinement possible.
José Eric GAGLI / Céline N’DANIKOU

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