KINSHASA, 30 MARS (ASPAMNEWS)–La dégradation de la situation sécuritaire à l’Est de la République démocratique du Congo a été évoquée au cours d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations-Unies, le mercredi 29 mars 2023, à New-York.
En effet, le Conseil de sécurité de l’ONU a « fermement » condamné mercredi les violences des groupes armés en République démocratique du Congo, exigeant qu’ils soient « immédiatement dissous » et qu’ils déposent les armes.
« Le Conseil de sécurité condamne fermement la poursuite des violences et des violations des droits humains par tous les groupes armés, y compris les exécutions sommaires, la violence sexuelle et basée sur le genre, et le recrutement et l’utilisation à grande échelle des enfants », selon une déclaration de la présidence adoptée après une visite d’une délégation du Conseil dans le pays mi-mars.
Il « exige que tous les membres des groupes armés soient immédiatement et définitivement dissous, déposent leurs armes » et « libèrent les enfants » enrôlés.
Le Conseil s’en prend notamment aux rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars) dont les attaques ont augmenté ces derniers mois dans la province du Nord-Kivu.
Il « exige » ainsi « le retrait immédiat de tous les territoires » qu’il occupe et réclame « que toutes les parties extérieures cessent immédiatement leur soutien au M23 sanctionné par le Conseil de sécurité et se retirent de RDC« .
Le M23 est une ancienne rébellion majoritairement tutsi, qui a repris les armes fin 2021 et, selon des experts de l’ONU, est soutenue par le Rwanda. Plusieurs initiatives diplomatiques ne sont pas parvenues jusqu’à présent à désamorcer le conflit.
Le Conseil de sécurité souligne d’autre part son « inquiétude quant aux tensions entre la RDC et le Rwanda et à cet égard, appelle au calme et au dialogue entre les deux pays pour promouvoir la paix dans la région ».
De manière générale, il s’alarme de la « crise humanitaire » dans le pays.
La cheffe de la mission de l’ONU en RDC (Monusco) Bintou Keita a elle aussi souligné mercredi lors de la réunion du Conseil que « les besoins humanitaires, déjà immenses en RDC, continuent d’augmenter ».
« Cette crise humanitaire reste l’une des plus négligées au monde », a-t-elle déploré, appelant à financer le plan humanitaire 2023 pour la RDC de 2,25 milliards de dollars.
Prenant la parole au cours de cette réunion, la Grande-Bretagne a condamné la progression du groupe rebelle M23 et a exigé la fin immédiate de tout soutien extérieur à ce groupe armé.
La France a aussi fait une déclaration allant dans ce sens et a salué notamment les efforts de la force régionale des Etats d’Afrique de l’Est dont le déploiement se poursuit dans la partie orientale de la RDC.
Alors que les déclarations ne cessent de se multiplier, peu d’avancées sont enregistrées sur le terrain. Les recommandations du processus de Nairobi et de Luanda appelant notamment à un cessez-le-feu sont foulées aux pieds tandis que les combats entre le M23 et les forces gouvernementales continuent. (SPM/2023)