LOME, 8 MAI (ASPAMNEWS)- Le recensement prend fin ce lundi 8 mai, dans la zone 1 avec toutes ses irrégularités constatées au cours du processus. Les populations depuis le début du processus de recensement, ont convergé vers les centres d’enrôlement, mais hélas! Si ce n’est l’encre qui est fini dans les machines, ce sont les fiches de recensement qui manquent ou carrément c’est le groupe électrogène qui ne fonctionne pas par endroit. Et, dans tout ce chao de processus de recensement, certains opérateurs, selon certains témoignages, soutirent un peu de sous aux citoyens qui souhaitent remplir leur droit de citoyenneté.
Les centres de recensement n’ont jamais désemplis depuis le début du processus. Les bousculades dans les files d’attente sont fréquentes, confie un responsable des opérations. « Il y a tellement de monde qui continue d’arriver. Quand le soleil brûle, tout le monde se met à l’abri sous les arbres. Dès qu’il y a plus d’ombre, entre 14h et 15h, les gens rejoignent les files d’attente. Mais il y a des bousculades. Je pense que ce ne sera pas fini ce soir. Nous n’en sommes qu’à la moitié du recensement. »
Ils sont nombreux à avoir tenté à plusieurs reprises d’obtenir leurs cartes d’électeurs. Pour Fovi Katakou de l’association Nubuéke, membre la société civile, les problèmes ne sont pas encore résolus. « C’est le fiasco total, dénonce-t-il. Aujourd’hui aussi, nous avons constaté un temps assez long. Il y a eu un problème de manque d’encre, de panne de kits, etc. »
En fin de journée, Gérard Adja, l’ex-vice-président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) fait le tour des centres de recensement à Amadahomé, à l’ouest de la capitale. « Il y a encore beaucoup de personnes qui désirent se faire enregistrer mais qui ne peuvent pas le faire, estime-t-il. Et ça, je pense que c’est fin à dessein. »
Les principaux partis politiques de l’opposition avaient boycotté les législatives de 2018 et le recensement électoral, dénonçant des « irrégularités ». Mais cette fois-ci, les leaders de ces partis sont mobilisés depuis plusieurs mois et ont demandé à leurs partisans à aller « massivement » s’inscrire sur les listes électorales.
De nombreuses voix se sont levées, invitant la CENI à prolonger les opérations dans la zone 1. En effet, depuis le début du recensement, on assiste à un manque généralisé de consommables (encre, formulaires, papier d’impression de carte d’électeur, carburants pour groupe électrogène…). A cela s’ajoute la lenteur des machines vétustes avec des pannes répétitives, ce qui bloque l’enrôlement des électeurs et la délivrance des cartes d’électeurs.
Dans un communiqué, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) trouve insuffisante la prorogation de 48h accordée par la CENI, étant donné la forte mobilisation des Togolais (de la zone 1) dans les CRV et les CLC.
« Les populations se rendent désormais en grand nombre dans les CRV et les CLC où l’on observe une affluence grandissante ce samedi 6 mai 2023. Au même moment, les graves pénuries de consommable, mal gérées par la CENI, créent des tensions par-ci par-là et mettent à nu le manque total de volonté du pouvoir RPT/UNIR de voir les électeurs jouir pleinement de leurs droits à un scrutin juste, équitable et transparent. L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) constate que dans ces conditions, malgré la prorogation de la durée du recensement de deux jours, beaucoup de nos concitoyens risquent de ne pas pouvoir se faire inscrire sur les listes électorales », a fait observer l’ANC.
Face à une telle situation, la formation politique de Jean-Pierre Fabre appelle instamment la CENI à mettre rapidement les consommables à disposition et à accorder une prorogation beaucoup plus conséquente de la durée de recensement dans cette première Zone, afin d’enrôler tous les citoyens en âge de voter.
L’ANC demande à tous les concitoyens qui sont dans les CRV et ceux qui s’apprêtent à s’y rendre pour se faire enrôler à ne pas céder au « découragement et rester sur les lieux jusqu’à ce qu’ils soient enregistrés et obtiennent chacun sa carte d’électeur comme le prévoit la loi »
Dans tout ce chao de recensement, la CENI n’a trouvé mieux que proroger le recensement de 48 heures, sans faire des réajustements pour donner une certaine fluidité au processus. Ce lundi matin, dernier jour, les centres ont toujours remplis. Beaucoup ne se feront pas enrôler. La faute à qui?
Aucune réaction des autorités. D’autre ont choisi même l’indifférence. La zone 2 sera prochainement à l’honneur et nous verrons comment le prochainement de recensement se déroulera. (AKP/2023)