DAKAR, 4 JUILLET (ASPAMNEWS)-Soulagement, et même « fierté », dominaient mardi au Sénégal au lendemain de la décision du président Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat en février 2024, décrispant un climat politique très tendu.
« Mes chers compatriotes ! Ma décision, longuement et mûrement réfléchie, est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024. » Par cette annonce, le président du Sénégal au pouvoir depuis 2012, mettant fin au suspense. Il ne sera pas candidat pour un troisième mandat présidentiel en 2024. Son allocution télévisée se poursuit ainsi : « Contrairement donc aux rumeurs qui m’attribuaient une nouvelle ambition présidentielle, je voudrais dire que j’ai une claire conscience et mémoire de ce que j’ai dit, écrit et répété ici et ailleurs. C »st à dire que le mandat de 2019 était mon second et dernier mandat. C’est cela que j’avais dit. Et c’est cela que je réaffirme ce soir. »
Les Etats-Unis ont « salué » mardi l’annonce du président sénégalais Macky Sall de ne pas se représenter pour un troisième mandat en février 2024, une décision qui montre selon eux « l’exemple pour la région ».
« L’annonce claire du président Sall donne l’exemple pour la région, à l’inverse de ceux qui cherchent à éroder le respect des principes démocratiques, dont les limites des mandats », a twitté le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
« Nous pensons que des élections libres et justes ainsi que des transitions de pouvoir permettent d’établir des institutions plus fortes et des pays plus stables et prospères », a-t-il ajouté.
La classe politique sénégalaise a aussi salué cette décision qu’elle qualifie de sage et responsable. Mais pour Mamadou Mbodj le coordonnateur F24, le soulagement n’est que partiel il est teinté d’inquiétudes : « Soulagement parce que le président a accepté de ne pas se présenter. Maintenant une grande inquiétude parce que dans ce discours, il a beaucoup été question de violence. Il a tout le temps accusé les autres alors que toute la violence qui sévit dans ce pays est liée à la violence institutionnelle et à la violence répressive.
Selon Mamadou Diallo, président du Mouvement Tekki, la Mecque a produit le miracle tant espéré. « Je le félicite pour cet acte de courage face aux fascistes de BBY, qui le réconcilie avec la trajectoire historique du M23. Félicitations à tous ceux qui se sont battus depuis des années pour le respect de la constitution, de sa parole de ne pas être candidat en 2024, en refusant toute compromission et deals politiques », a-t-il déclaré.
Pour le coordonnateur du Forum Social au Sénégal, Mamadou Mignane Diouf, cette décision du président Macky Sall va contribuer à apaiser la tension dans le débat politique. Reste à voir, je le cite, comment la justice sénégalaise va dire le droit dans les dossiers politico-judiciaires qui opposent l’opposant Ousmane Sonko, à des citoyens sénégalais :
« Ce que vient de dire le Président devrait servir aussi de modèle, de ligne de conduite pour la justice sénégalaise. Les magistrats, les juges sénégalais devraient essayer de voir comment aller dans le sens de régler la tension politico-judiciaire dans ces conflits juridiques afin de contribuer à la paix, à la tranquillité, à la réconciliation dans l’esprit des résultats du récent dialogue national. »
La question du 3ème mandat est désormais évacuée. Il en reste beaucoup d’autres, notamment celle de la libération des détenus politiques et le sort réservé à Ousmane Sonko, président du Pastef condamné à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse.
Dans son discours à la nation, Macky Sall a promis de faire la lumière sur les récentes violences meurtrières enregistrées dans le pays. Il a déclaré que les auteurs, les commanditaires et complices vont répondre devant la justice. (SPM/2023)