MONROVIA, 10 OCTOBRE (ASPAMNEWS)-2 millions 4 00 000 électeurs sont appelés à départager le président Georges Weah et 19 autres candidats de l’opposition, à ces élections présidentielles et législatives. Les électeurs éliront également des membres de la Chambre des représentants et du Sénat.
Selon des observateurs, cette élection devrait être un remake de 2017 ou Georges Weah et Joseph Boakai du principal parti d’opposition étaient arrivés au second tour. Même si, le président sortant a battu sa campagne autour du slogan un tour pour la victoire.
Nombreux sont ceux qui se souviennent encore de ce but d’anthologie du 23 novembre 1994 marqué contre le Bayern de Munich sur ses propres installations lors d’un match de la Ligue des champions.
Vingt-trois années plus tard, l’ancien orfèvre libérien du ballon réédite l’exploit. Cette fois-ci dans les urnes. Ancien international de football, jusque-là unique Ballon d’or africain, qui a fait les beaux jours de Monaco, de Paris et l’AC Milan, George Weah a remporté, en effet, au second tour, la présidentielle 2017 de son pays avec 61 % des suffrages.
Malgré son expérience politique, jugée approximative, la “légèreté” de son programme et la mauvaise réputation de certains de ses alliés, notamment sa colistière [et actuelle vice-présidente], la sénatrice Jewel Taylor, ex-épouse de Charles Taylor [président du Liberia de 1997 à 2003], et le sénateur Prince Johnson, ancien rebelle [et l’un des acteurs importants de la première guerre civile libérienne], l’enfant de Clara Town, un bidonville de Monrovia, est parvenu à se hisser au plus haut sommet de l’État.
Les détracteurs du président sortant Geaoges Weah, dénoncent son bilan entaché par la corruption de ses proches et de l’aggravation de la pauvreté. Plusieurs lui reprochent encore son séjour passé au Qatar lors de la Coupe du monde de Football pour soutenir son fils américain.
Cependant, le président Georges Weah, s’estime être le mieux placé pour développer le Liberia. Son entourage assure que sa réélection lui permettra d’achever les chantiers entamés. Les premiers résultats sont attendus dans 15 jours.
Plus de 60 % des 5,4 millions d’habitants du Liberia ont moins de 25 ans, mais le chômage est répandu parmi les jeunes du pays, dont certains étaient d’anciens enfants soldats pendant la guerre civile.
Pour gagner, un candidat doit obtenir au moins 50 % plus un des suffrages exprimés. Si aucun parti n’atteint ce seuil, les deux partis ayant obtenu le plus grand nombre de voix au premier tour procéderont à un second tour à la majorité simple.
Un capital de sympathie désormais épuisé ?
Son capital de sympathie acquis grâce à ses nombreux investissements sociaux et le souvenir de ses exploits sportifs lui ont valu une popularité sans commune mesure avec celle de ses adversaires.
Naturellement donc, il a succédé à la présidente Ellen Johson Sirleaf, pour un bail de six ans à l’Executive Mansion [siège de la présidence] sans qu’on sache trop si entre les deux il n’y a pas eu d’entente tacite. Mais une chose est de briller sur le rectangle vert en enchaînant les prouesses techniques et une autre est d’en faire autant en politique, un terrain autrement plus glissant.
À ce propos, il faut reconnaître que le premier mandat de “Mister” George, comme on l’appelle affectueusement, reste fort mitigé. C’est vrai, au cours des six dernières années, le Liberia a connu un coup de lifting avec la réalisation de nombreuses infrastructures comme les routes et les hôpitaux.
Ce qui est certain, Les élections générales, présidentielle et législatives (Assemblée nationale et Sénat) de ce mardi n’auront probablement pas le même goût pour George Weah. Contrairement à 2017 où il briguait, vierge, la présidentielle, «Mister President» sera face à des juges qui l’évalueront à l’aune d’un bilan que d’ores et déjà, les partisans de son principal adversaire et ses détracteurs décortiquent dans les moindres détails.
De plus, le président sortant souffrira de la défaillance d’un soutien de taille. Le populaire Prince Johnson, ancien seigneur de guerre a simplement tourné le dos à son désormais ex-allié pour rejoindre, armes et bagages, Joseph Nyumah Boakay l’opposant le plus craint de George Weah.
De ce fait, l’ancien vice-président de Johnson Ellen Sirleaf, loin d’être un novice en politique et bénéficiant déjà de l’appui d’une grande coalition, se servira sans doute de tous ces atouts pour faire parler les urnes en sa faveur, en ce soir du 10 octobre. La lutte contre la corruption et le rétablissement de la justice pour un véritable Etat de droit, constituant quelques-uns des chantiers primordiaux que se fixe Joseph Boakai.
Ce 10 octobre est donc un grand jour pour les électeurs libériens et leurs différents champions. qui, S’ils privilégient le fair-play, et font tout le temps confiance à la justice de leur pays,tant pendant le vote qu’à l’issue de la proclamation des résultats, les Libériens auront le mérite de soigner cette plaie qui s’infecte chaque fois un peu plus au pied de l’Afrique où «l’élection c’est la guerre». (SPK/2023)