BAMAKO, 2 NOVEMBRE (ASPAMNEWS)-Les rebelles touaregs ont revendiqué mardi la prise d’une base militaire laissée vacante par l’ONU à Kidal, ville stratégique du nord du Mali, ce qui pourrait provoquer une intensification des affrontements avec l’armée malienne, laquelle espère reprendre le contrôle de la région. L’armée malienne dénonce le retrait précipité de la MINUSMA du Camp de Kidal.
La mission de l’ONU au Mali a quitté, mardi 31 octobre, son camp de Kidal, laissant la rébellion séparatiste à dominante touarègue en prendre le contrôle et devancer l’armée malienne dans la course pour le territoire entre l’État central et les groupes armés du Nord.
La junte au pouvoir à Bamako, prise de vitesse, se retrouve placée devant la question de la réponse à apporter à ce nouvel acte d’insoumission de la part de rebelles dont Kidal est le bastion et qui viennent de reprendre les armes, alors qu’elle a comme mantra la restauration de la souveraineté territoriale dans un pays en proie depuis 2012 au jihadisme et à l’instabilité. Le désengagement de Kidal éclaire aussi d’une lumière crue les conditions dégradées dans lesquelles la Minusma quitte le Mali sur injonction de la junte après dix ans de déploiement.
Les rebelles touaregs ont revendiqué mardi la prise d’une base militaire laissée vacante par l’ONU à Kidal, ville stratégique du nord du Mali, ce qui pourrait provoquer une intensification des affrontements avec l’armée malienne, laquelle espère reprendre le contrôle de la région.
Des combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le 28 août 2022, à Kidal, au Mali. Des combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le 28 août 2022, à Kidal, au Mali.
La mission de l’ONU au Mali a quitté, mardi 31 octobre, son camp de Kidal, laissant la rébellion séparatiste à dominante touarègue en prendre le contrôle et devancer l’armée malienne dans la course pour le territoire entre l’État central et les groupes armés du Nord.
La junte au pouvoir à Bamako, prise de vitesse, se retrouve placée devant la question de la réponse à apporter à ce nouvel acte d’insoumission de la part de rebelles dont Kidal est le bastion et qui viennent de reprendre les armes, alors qu’elle a comme mantra la restauration de la souveraineté territoriale dans un pays en proie depuis 2012 au jihadisme et à l’instabilité.
La MINUSMA a donc a laissé ses positions à Kidal sans attendre l’arrivée de l’armée. Les Casques bleus ont quitté leur camp de Kidal au matin dans un long convoi composé de dizaines de véhicules blancs en direction de Gao, grande ville du Nord à environ 350 km, ont indiqué des sources au sein de la mission.
C’est le troisième et dernier camp évacué par la Minusma dans la région de Kidal, après Tessalit et Aguelhok. Les rebelles ont rapidement occupé les lieux, a indiqué un élu local s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. Le Cadre stratégique permanent (CSP) « prend désormais le contrôle des emprises abandonnées par la Minusma à Kidal », a dit dans un communiqué cette alliance de groupes rebelles.
Regrets de l’armée malienne L’armée malienne a constaté sur les réseaux sociaux, « une fois de plus et avec beaucoup de regrets », que la Minusma partait sans rétrocéder le camp aux autorités. La délicate opération d’évacuation de Kidal était anticipée depuis des semaines comme la plus inflammable de celles conduites par la Minusma depuis août.
Kidal est en effet sous le contrôle de la rébellion. Ces groupes, qui avaient conclu un accord de paix avec le gouvernement en 2015, viennent de reprendre les hostilités. Ils s’opposent à ce que la Minusma remette ses camps aux autorités maliennes.
La première phase de retrait, du 1er au 31 août 2023, concernait la rétrocession au gouvernement du Mali des camps et sites d’Ogossagou, de Ber, de Goundam et de Ménaka. La bonne coordination entre les deux parties, selon les autorités maliennes, a facilité la rétrocession au gouvernement des camps d’Ogossagou, le 3 août 2023, de Ber, le 14 août 2023, de Goundam, le 15 août 2023 et de Ménaka, le 25 août 2023 marquant ainsi l’achèvement de la première phase du retrait de la Minusma. La deuxième phase a débuté le 1er septembre et doit s’achever le 31 décembre 2023. Cette étape concerne les camps de Tessalit, Aguelhok, Ansongo, Kidal et Douentza. (MLB/2023)