PARIS, 1er JUILLET (ASPAMNEWS)- A 28,1 %, selon les estimations Ipsos pour France Télévisions, le Nouveau Front populaire (NFP) ne peut pas se réjouir, avec une extrême droite en tête, à 33,5 %. Du coup, les résultats du premier tour ne permettent pas de trancher la question de la majorité dans la future Assemblée nationale.
Le Rassemblement national et ses alliés obtiennent 34 % des voix, le Nouveau Front populaire 28,1 % et la coalition présidentielle 20,3 %, selon les premières estimations de l’institut Ipsos Talan pour France Télévisions, Radio France, France 24-RFI et LCP-Assemblée nationale.
Selon Ipsos, aucune force politique n’atteindrait la majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale. Le RN pourrait disposer d’une majorité relative, mais Marine Le Pen l’a confirmé dimanche soir : Jordan Bardella n’ira à Matignon cohabiter avec Emmanuel Macron qu’en cas de majorité absolue.
« Pour nous essayer, il nous faut la majorité absolue », avait-il affirmé durant la campagne électorale dans un entretien au Parisien. Une condition, selon lui, pour pouvoir « changer le quotidien des Français avec une majorité relative ».
Quant à la majorité alternative d’« arc républicain » rêvée par le centre macroniste, sans le RN ni LFI, elle n’existe pas selon les projections de ces deux instituts historiques.
Ces résultats laissent entrevoir la forte probabilité que le parti emmené par Marine Le Pen parvienne à rafler une majorité des sièges à l’Assemblée à l’issue du second tour. Avec une majorité relative ? Ou absolue, qui suppose d’obtenir au moins 289 sièges ?
Tel sera l’un des principaux enjeux du second tour. « Il nous faut une majorité absolue pour que Jordan Bardella soit dans huit jours nommé premier ministre par Emmanuel Macron », a clamé Marine Le Pen depuis son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).
Une possible accession au pouvoir par la voie parlementaire d’autant plus inédite pour l’ex-Front national que le mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours, qui constituait jusqu’en 2022 une entrave majeure à la formation d’extrême droite, longtemps en marge des institutions, favorise désormais son ascension, de par son effet amplificateur pour le parti arrivé en tête.
Le bloc d’extrême droite et ses alliés de droite sont talonnés par le NFP qui obtient 28,1 % des voix, selon les premières estimations. Les quatre principales forces de gauche – La France insoumise (LFI), le Parti socialiste, les Ecologistes et le Parti communiste – font mieux que leur précédente alliance électorale, nouée en 2022 sous l’étiquette Nouvelle Union populaire écologique et sociale (25,6 %). Mais leur score à ce premier tour reste en deçà de l’addition des résultats de chaque parti aux européennes (31,6 %).
Une projection donne une majorité absolue au RN
Pour OpinionWay et Harris Interactive, en revanche, le Rassemblement national et ses alliés pourraient atteindre, en hypothèse haute, les 289 sièges de la majorité absolue, sur 577 députés. Par ce vote, les Français confieraient les clés de Matignon à Jordan Bardella. Ce serait un véritable séisme politique car cette hypothèse était encore inimaginable il y a quelques années : trois députés d’extrême droite en 2012, neuf en 2017, quatre-vingt-dix en 2022.
Il reste toutefois compliqué d’établir des projections avant le second tour, mais aussi avant même la configuration des triangulaires ou duels dans les circonscriptions. C’est tout l’objet des tractations et des appels à « faire barrage » ou à former un « front républicain », qui se sont multipliés dès l’annonce des résultats. Les candidats ont jusqu’à mardi 18 heures pour se maintenir ou se retirer.
Pour la première fois en France, sous la Ve République, l’extrême droite arrive en tête du premier tour des élections législatives. Le parti présidé par Jordan Bardella, candidat désigné du RN pour Matignon en cas de victoire, obtient 34 % des voix, selon les premières estimations de l’institut Ipsos Talan pour France Télévisions, Radio France, France 24-RFI et LCP-Assemblée nationale.
Soit un score quasiment multiplié par deux par rapport aux législatives de 2022, lorsque le RN avait atteint 18,7 % au premier tour. La formation d’extrême droite parvient même à accroître sa dynamique par rapport à son résultat des européennes (31,37 %), grâce à l’alliance nouée avec le président du parti Les Républicains (LR), Eric Ciotti.
Mais avec la chute du camp présidentiel, à 20,7 %, la gauche incarne désormais la résistance face au Rassemblement national et ses alliés. Socialistes, écolos, communistes et insoumis réunis recueillent un peu moins que le total des listes de gauche aux européennes, qui avait atteint 31,5 %.
Cette nouvelle alliance fait en revanche plus que la Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale), scellée après la présidentielle de 2022, qui avait recueilli 25,66 % des voix au premier tour et fait élire 151 députés. (DMN/2024)