Confédération des Etats du Sahel: le Mali pour assurer en premier la présidente tournante

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NIAMEY, 7 JUILLET (ASPAMNEWS)- Les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont tenu, ce samedi 6 juillet 2024, leur premier sommet à Niamey. Au cours de cette rencontre, les chefs d’Etat du Mali, du Burkina et du Niger ont décidé de la création officielle de la Confédération qui sera présidée par le président malien, Assimi Goïta pour un mandat d’un an.

Le Président de la transition du Mali a été désigné pour assurer la présidence tournante de la Confédération pour un mandat d’un an, une décision qui s’interprète comme un hommage au pays d’où est partie « la révolution » des États du Sahel. D’autres grandes décisions ont été également annoncées et consignées dans un communiqué final lors de ce sommet inaugural, qui a également été sanctionné par une déclaration dite « Déclaration de Niamey ».

En désignant le Président de la Transition malienne, le Colonel Assimi Goita, pour mettre en œuvre les premières décisions devant parachever l’architecture institutionnelle de la nouvelle organisation, ses pairs ont certainement voulu rendre hommage au peuple malien qui a été le premier, sous la houlette des militaires au pouvoir à Bamako, à s’assumer en prenant notamment son destin en main avec la décision de  couper les liens avec l’ancienne puissance coloniale, la France, mais également de mettre fin au mandat de la MINUSMA.

De grandes décisions prises à Niamey

A l’issue des travaux qui ont duré une journée, les Présidents Abdourahamane TIANI du Niger, Assimi GOITA du Mali et Ibrahim TRAORE du Burkina ont adopté plusieurs mesures dont l’adoption de l’Acte portant création de la Confédération des Etats du Sahel, du règlement du Collège des chefs d’Etat ainsi que les instruments juridiques de la nouvelle Organisation.

Au cours du Sommet, les trois Chefs d’Etat  qui se sont réunis à huis-clos après la cérémonie d’ouverture, ont  également fait le tour d’horizon du contexte géopolitique de la sous-région ouest-africaine et examiné la situation sécuritaire dans l’espace de l’Alliance.

Ils se sont également penchés sur l’opérationnalisation de l’Alliance des Etats du Sahel ainsi que sur les questions de développement. Sur le contexte géopolitique de la sous-région ouest-africaine, par exemple, les Chefs d’Etat ont rappelé la lourde responsabilité de la CEDEAO dans l’effritement des valeurs de fraternité, de solidarité et de coopération entre les Etats et les peuples concernés.

C’est ainsi que les Chefs d’Etat se sont félicités de « leur retrait irrévocable et sans délai », de la CEDEAO et ont aussi réaffirmé « la pleine souveraineté de chacun des pays membres de l’AES dans les choix stratégiques concourant au bien-être de leurs populations ».

Selon le communiqué final publié à l’issue du Sommet, les dirigeants de l’AES d’Etat ont  également pris d’importantes décisions sur les plans de la Défense, la Sécurité, le Développement ainsi que la Coopération économique et la Coordination des actions pour relever les défis communs à l’espace AES.

C’est ainsi que les Chefs d’Etat se sont félicités de l’opérationnalisation de la Force conjointe et des succès déjà enregistrés sur le terrain face aux Groupes armés terroristes (GAT) et toutes les menaces sécuritaires auxquels les pays membres font actuellement face. Ils ont, en outre,  décidé de la création d’une Banque d’Investissement de l’AES et de la mise en place d’un Fonds de stabilisation.

Déclaration de Niamey

En plus du communiqué final, le Sommet a été sanctionné par l’adoption d’une déclaration dite « Déclaration de Niamey » dont lecture a été donnée à la cérémonie de clôture de la rencontre par le Ministre nigérien des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur, M. Bakary Sangaré Yaou. Dans cette déclaration les chefs d’État ont réaffirmé leur attachement aux principes et objectifs consacrés dans la charte des Nations unies, aux idéaux, principes et objectifs de l’Union Africaine et du Panafricanisme s’inspirant des traditions historiques et des valeurs de civilisation africaine. 

«  Considérant la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des Etats du Sahel signée le 16 septembre 2023 à Ouagadougou, à Bamako et Niamey, les chefs d’État ont souligné la nécessité d’ajouter aux domaines de la défense et sécurité prévus par cette charte, ceux de la diplomatie et du développement tenant compte de la volonté des Etats de la confédération AES de mener une lutte commune et efficace contre le terrorisme au sahel en général et dans la zone du Liptako-Gourma en particulier », est-il indiqué dans le texte. 

Dans la « Déclaration de Niamey », les Chefs d’Etat se sont dits résolus à procéder à « la refondation de nos Etats en se basant sur nos valeurs historiques socio-culturelles pour l’émergence d’un type nouveau de citoyen pour la promotion d’une gouvernance vertueuse aux services des intérêts exclusifs de nos populations, et de créer un espace souverain de sécurité, de paix et de prospérité ». 

Ils ont aussi exprimé leur volonté d’assurer un développement durable en mettant en œuvre « une politique économique et sociale endogène basée sur nos propres ressources et un partenariat respectueux de notre souveraineté tout en s’attachant au multi matérialisme inclusif respectueux de la souveraineté et des intérêts mutuels de nos Etats en vue de contribuer à la paix et la sécurité internationale, à la justice et au développement ». 

Aussi, ils se sont engagés à coordonner leurs actions diplomatiques en vue d’unir leurs positions et de parler d’une même voix sur la scène internationale. Ainsi, les dirigeants de l’AES ont décidé de la création de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel et de doter la confédération des instruments propres pour le financement de leur politique économique et sociale. Les chefs d’État de l’AES ont enfin décidé de mettre en place des mécanismes visant à faciliter la libre circulation des personnes, des biens et des services au sein de l’espace AES.

Il faut noter qu’à l’issue de ce premier Sommet, le Collège des Chefs d’Etat a décidé de tenir la prochaine rencontre en 2025 dans un pays membre qui sera ultérieurement décidé par voie diplomatique. (DMP/2024)

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