MADRID, 8 AOÛT (ASPAMNEWS)- L’ancien leader séparatiste catalan Carles Puigdemont, apparu devant ses partisans lors d’un rassemblement jeudi, s’est adressé à eux et a disparu à nouveau avant que la police ne puisse l’arrêter.
Malgré une forte présence policière lors du rassemblement des catalans à Barcelone, Puidgemont a réussi à faire son apparition pour prononcer un discours depuis une plateforme près du parlement de Catalogne avant de disparaître dans les coulisses. Il a déclaré à la foule qu’il souhaitait relancer le mouvement indépendantiste qui a plongé l’Espagne dans une crise politique il y a sept ans.
« Aujourd’hui, beaucoup pensaient qu’ils allaient célébrer mon arrestation et pensaient que cette punition nous dissuaderait et vous aussi », a-t-il déclaré. « Aujourd’hui, je suis venu leur rappeler que nous sommes toujours là ! Nous sommes toujours là parce que nous n’avons pas le droit de démissionner », a poursuivi Puidgemont.
De hauts responsables de son parti Junts, dont le président du Parlement Josep Rull, et des membres du parti séparatiste modéré Esquerra Republicana de Catalunya, qui dirige actuellement le gouvernement régional, ont mené une marche vers le parlement catalan après le rassemblement, tandis que les journalistes tentaient de déterminer si Puigdemont était parmi eux.
Le nouveau président de la Catalogne, qui met fin à une décennie de régime séparatiste, a pris ses fonctions dans un contexte de confusion et de spéculations sur le lieu où se trouve Puigdemont et sur la façon dont il aurait pu disparaître à la vue de tous.
« Nous devons voir comment l’Etat a permis à ce criminel de tenir un rassemblement », a déclaré Ignacio Garriga, secrétaire général du parti d’extrême droite Vox, devant les journalistes devant le parlement catalan. « Nous ne comprenons pas pourquoi il n’a pas encore été arrêté ».
Une porte-parole du ministère catalan de l’Intérieur a confirmé que Puigdemont avait échappé à la capture. « Je peux confirmer que Puigdemont n’a pas encore été arrêté », a-t-elle déclaré. « Je peux confirmer que des barrages routiers ont été mis en place pour le retrouver ».
Puigdemont, 61 ans, s’est réfugié en Belgique il y a sept ans après l’échec d’une tentative de sécession et vit depuis en exil. Il est désormais susceptible d’être arrêté en raison d’un mandat d’arrêt non exécuté pour détournement de fonds présumé, ce qu’il nie.
Rappelons que l’Espagne a en effet émis un mandat d’arrêt contre le leader indépendantiste de la Catalogne. Il est apparu à Barcelone (capitale catalane), où des centaines de partisans se sont rassemblés pour l’accueillir. Certains d’entre eux avaient apporté des portraits de Puigdemont et des esteladas (drapeau non officiel des terres catalanes). L’homme politique compte assister à un débat au parlement régionale sur l’approbation de la candidature du socialiste Salvador Illa Roca à la tête de la communauté autonome.
En juin, l’Espagne a promulgué une loi d’amnistie pour les personnes impliquées dans le référendum illégal sur l’indépendance en 2017 écrit Tass. Toutefois, le Tribunal suprême espagnol n’a pas accordé d’amnistie à Puigdemont et a laissé en vigueur le mandat d’arrêt lancé contre lui. Le Tribunal suprême a estimé que le délit de détournement de fonds publics, dont l’homme politique est accusé, n’est pas susceptible d’être amnistié. (SPG/2024)
