5 SEPTEMBRE (ASPAMNEWS)-La variole du singe, a été le prétexte pour l‘Association des journalistes en santé population et développement de recevoir dans le cadre des « Mercredis de l’AJSPD » le professeur Daouda Ndiaye. Le Directeur général du Centre International de recherche et de formation en Génomique Appliquée et de Surveillance Sanitaire (CIGASS) a donné une communication sur la mutation des virus, la riposte en cas de leur apparition et aussi sur la recherche. La variole simienne, comme le singe, est en réalité une zoonose.
Autrement dit une maladie animale. Elle est devenue une zoo-anthroponose. « Et, c’est dommage. Mais ce sont les règles actuellement. Les animaux sont incriminés dans l’apparition de la COVID-19. Il en est de même pour le H5N1, qui a été un peu prédominant en Europe, notamment en France, vers les années 2006. Il y a eu également après la grippe porcine.
On a eu récemment le cas du Chikungunya au Sénégal, mais également Ebola, un virus, qui a fait des ravages en Afrique centrale et un peu partout. Il y a eu le bacille cholérique avec le choléra. Beaucoup de pathogènes ont circulé à travers le monde. Malheureusement, on doit vivre avec ces pathogènes-là. De façon endémique, mais également sous forme d’épidémie, comme c’est le cas de Mpox » a dit l’invité.
Selon l’enseignant-chercheur, il y a une histoire démographique qui fait qu’aujourd’hui, l’homme est allé très souvent vers les zones forestières, dans les zones où étaient uniquement réservées aux animaux. Ce qui fait aujourd’hui que le contact étroit entre l’homme et l’animal est plus fréquent.
Donc l’homme utilise la place réservée à l’animal. Il y a également d’autres éléments qui se servent, notamment les migrations. Nous voyons que le monde bouge. Et cela est à l’origine du partage des pathogènes, que ce soit des bactéries, des virus, des parasites, des champignons, entre autres.
Les animaux sont obligés de sortir de leurs réserves pour aller chercher de la nourriture, de l’eau. Et très souvent, c’est à proximité des individus que nous sommes. Et malheureusement, regrette-t-il, c’est ce contact étroit qui fait qu’aujourd’hui, je l’avais dit il y a cinq ans dans le cadre de la COVID-19, les pandémies vont arriver de façon cyclique.
« On ne le souhaite pas, mais il faudra qu’on se prépare parce que le contexte géographique, il y a des zones d’instabilité, que ce soit entre la RDC et le Rwanda par exemple, il y a tellement de conflits qui font qu’il est difficile de contrôler les mouvements de population. L’exode rural non seulement est là, mais les gens sont obligés de se réfugier vers d’autres pays en masse, les centaines de milliers de gens qui ne sont pas ou bien qui étaient dans des programmes de santé très bien figés et rédigés sont obligés de nous voir ailleurs où il n’y a pas de programme », a affirmé l’universitaire.
Ces bouleversements et ces migrations ont des répercussions au plan sanitaire. Ces flux migratoires sont une équation pour les pays d’accueil en termes de prise en charge des personnes venues d’autres pays.
« Si dans un pays, il y a un bon programme de prévention et un bon programme de prise en charge, et qu’il y ait des personnes nouvelles qui viennent s’ajouter, en milliers, qui ne sont pas dans les fichiers, qui ne sont pas considérées, cela pourrait avoir des conséquences. En fait, le risque de transfert de microbes devient facile, mais surtout également, l’énergie de soins sera perturbée. Parce que pour lutter contre cette pathologie, il faut des plans de réponses efficaces et rapides. Efficaces et rapides en le sens qu’il faut cibler les zones où les personnes sont les plus exposées en mettant en place de beaux outils de diagnostic » ; a recommandé l’universitaire.
Par ailleurs, le directeur du Cigass soutient qu’en mettant en place des systèmes de santé qui peuvent prendre en charge les malades graves, on peut venir à bout de ces maladies. Maintenant, s’il y a une modification de l’écosystème qui est à l’origine de la modification au niveau de la population. Il y aura un déficit sur le plan des soins.
« Tout ceci est lié au fait que non seulement nous avons un monde qui évolue, mais nous avons également des réalités sociopolitiques dans nos pays qui font qu’il est difficile aujourd’hui de pouvoir anticiper sur beaucoup de choses », déduit-il.
La surveillance sanitaire, globalement, mais également de façon spécifique nécessite l’utilisation d’outils innovants. Il s’agit de la biologie moléculaire et génomique. En Afrique, le Cigas se positionne au premier rang dans ce domaine. D’ailleurs l’entité a été reconnue par l’Etat du Sénégal comme étant le premier pôle de recherche et d’innovation, qui est une première. Il a été créé depuis 2017.
D’ailleurs, il s’appelait centre en charge des pathogènes en général conçu par le professeur Daouda Ndiaye. Professeur de classe exceptionnelle de renommée internationale Daouda Ndiaye a personnellement procédé à une levée des fonds. C’est donc, « un centre qui a été créé par l’initiative d’un Sénégalais, d’un citoyen qui bénéficie de l’autorisation du gouvernement qui lui a permis de pouvoir jouer pleinement son rôle et d’être un centre autonome.
Dans ce sens, il y aura un président, un conseil d’orientation, un conseil scientifique pour aider le Sénégal mais également aider l’Afrique dans tout ce qui est pathogène nouveau, ancien, émergent ou ré émergent. (GPH/2024)