12 SEPTEMBRE (ASPAMNEWS)- Plus la planète se réchauffe, plus les phénomènes météorologiques deviennent intenses. Les inondations continuent de dévaster l’Afrique, laissant dans leur sillage une traînée de désastre. Et pour cause, 30 morts et au moins 400 000 déplacés pour inondation, suite à la rupture d’un barrage, occasionnée par des pluies diluviennes. Ce n’est pas un film de science-fiction, mais une réalité subie, dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 septembre, par la ville de Maiduguri au Nigéria. En Afrique de l’Est, les récentes inondations catastrophiques ont provoqué une crise humanitaire, les habitants étant confrontés à des déplacements de population, à des systèmes de santé et de transport mis à rude épreuve, à une interruption de l’enseignement, à un manque de produits de première nécessité et à la perte de leurs moyens de subsistance.
L’Organisation Météorologique Mondiale avait prévenu que les fortes pluies pourraient s’aggraver en Afrique de l’Est avec l’arrivée du cyclone tropical Hidaya dans la région. Le cyclone Hidaya arrive un peu plus d’un an après que le cyclone Freddy a fait des ravages en Afrique australe, provoquant des destructions massives. Heureusement, le cyclone Hidaya a perdu de sa force un jour après son arrivée sur la côte tanzanienne.
Des milliers de personnes, qui ont tout perdu, ont été déplacées face à la furie des eaux. Mais le déchaînement des éléments naturels qui laissent derrière eux, désastres et pleurs, ont frappé, et frappent également, d’autres pays du Sahel, et du reste du continent. Le Tchad, la Côte d’Ivoire, le Bénin, la Guinée, le Niger, le Mali, le Ghana, la Mauritanie, et dans une moindre mesure, le Burkina Faso, pour ne citer que ceux-ci, sont, c’est bien le cas de le dire, dans l’œil du cyclone.
Le constat alarmant, mais réel, de la situation est résumé par AGRHYMET: «Au cours des 30 derniers jours, les quantités de précipitations enregistrées dans la bande sahélienne et localement au Nord des pays du Golfe de Guinée (Tchad, Niger, Mauritanie, Mali, Nord Nigeria, Sud Guinée, Nord Côte d’ivoire et Nord-est Ghana), étaient globalement supérieures de 120% à 600% à la moyenne de la période de référence 1991-2020. Plus particulièrement, ces quantités des pluies dépassaient la moyenne de 400% à 600% dans le Nord du Tchad, au Nord et au Centre du Niger et dans le Sud-est de la Mauritanie. Les pluies observées dans le Nord des pays sahéliens et ailleurs dans la région ont occasionné des forts écoulements des cours d’eau, et des inondations ayant surpris bon nombre de personnes engendrant des dégâts humains et matériels. Dans les bassins du fleuve Niger à Niamey, la montée des eaux a entraîné une alerte rouge maintenue pendant quatre jours. Des situations d’inondation ont été observées dans le bassin du fleuve Sénégal notamment sur le cours principal à Bakel et dans l’affluent Falémé à Kidira.(…)»
A travers cette partie de la note qu’AGRHYMET, le Centre climatique régional pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, a rendu public, il ne faut pas être un expert en climatologie ou en météorologie, encore moins en inondations, pour affirmer que l’heure est grave et que le ciel, au propre comme au figuré, est loin d’être dégagé.
Les cieux sont, encore, bien chargés de nuages, et peuvent, à tout moment s’ouvrir pour déverser une abondance d’eau dont les populations des zones menacées, peuvent et veulent bien se passer. La générosité débordante de la nature ne présage rien de bon, dans des pays où la précarité des habitations est une triste réalité. A cela s’ajoute l’installation de nombreux habitants dans des endroits à risque, où le plus petit excès de pluie entraîne des inondations, avec destruction de maisons, pertes en vies humaines et d’animaux.
A ces éléments qui prouve que la catastrophe hydrique est loin d’être naturelle, mais porte bien la griffe de l’homme, il faut compléter la liste par les écoles et centres de santé construites en matériaux peu fiables, donc à la merci des tornades et grands vents. L’éducation et la santé, notamment dans les pays sahéliens, déjà bien compromises par les attaques terroristes meurtrières et le phénomène désolant des Personnes déplacées internes (PDI), deviennent, alors, de plus en plus, hypothéquées.
Et comme les canaux d’écoulement sont parfois inexistants ou simplement bouchés par les ordures qu’y déversent les ménages, l’eau de pluie, ainsi empêchée de circuler en toute fluidité vers des barrages et autres retenues, détruit tout ce qu’elle rencontre sur son passage, au grand désarroi des populations.
A cela, il faut ajouter le manque de prévoyance dirigeants dans les politiques d’urbanisation et leur silence, face à l’indiscipline et l’incivisme des populations que les politiques évitent de frustrer, parce qu’ils doivent s’en servir comme vivier électoral.
Inondations en Afrique de l’Est
Les pays d’Afrique de l’Est n’avaient pas encore récupéré de la sécheresse de quatre ans qui avait frappé la région lorsque le phénomène climatique El Niño s’est produit. Ce phénomène météorologique a déclenché des inondations et des glissements de terrain qui ont commencé à la fin du mois d’octobre et se sont poursuivis jusqu’en janvier, aggravant les conditions de vie des communautés vulnérables. Les fortes pluies et les inondations ont atteint leur paroxysme pendant la saison des pluies de mars-mai, dévastant encore davantage les pays d’Afrique de l’Est.
Les fortes pluies persistantes au Kenya ont eu un coût humain important, 43 des 47 comtés ayant été affectés. Les données de la Croix-Rouge kényane font état de 271 décès liés aux inondations au 20 mai 2024. Plus de 160 personnes ont également été portées disparues et plusieurs autres blessées à la suite des inondations.
Les infrastructures du pays n’ont pas été épargnées non plus. Les glissements de terrain, le débordement des rivières et la rupture des barrages ont causé des dommages considérables aux infrastructures, comme en témoignent les barrages effondrés, et ont inondé ou complètement endommagé des maisons, des écoles et des locaux commerciaux, affectant plus de 80 000 ménages et en déplaçant 48 896 autres.
Les pluies torrentielles incessantes et les inondations qui s’ensuivent ont également paralysé les moyens de subsistance et les transports dans certaines régions, perturbé l’éducation et exacerbé les problèmes de santé.
Malheureusement, ce sont les communautés vulnérables, telles que les habitants des quartiers informels, qui ont été les plus durement touchées par cette catastrophe. À Mathare, par exemple, les habitants ont été contraints d’abandonner leurs maisons inondées et de se réfugier sur des terrains plus élevés pour assurer leur sécurité.
Les réfugiés de la région du camp de Dadaab ont également été contraints de déménager en raison de la montée des eaux à l’intérieur du camp, qui a emporté un grand nombre de leurs maisons. Plus récemment, de fortes pluies dans le sous-comté de Merti, dans le comté d’Isiolo, ont fait déborder la rivière Ewaso-Nyiro, provoquant une inondation généralisée et privant 763 familles des produits de première nécessité comme la nourriture et le logement.
Les inondations de l’année dernière, qui ont affecté au moins 19 des 47 comtés, ont eu des conséquences tout aussi catastrophiques pour les communautés. La catastrophe a eu un impact disproportionné sur les groupes vulnérables, en particulier ceux du nord du Kenya qui subissaient encore les conséquences de la grave sécheresse qui avait frappé la région au moment des inondations.
Tanzanie
La situation en Tanzanie n’est pas différente : le pays est confronté à un nombre croissant de morts, à la destruction des récoltes et aux dommages causés aux biens et aux infrastructures après des semaines de pluies intenses qui ont provoqué des inondations et des glissements de terrain.
Heureusement, le cyclone Hidaya, qui a d’abord suscité l’inquiétude dans ce pays sinistré, s’est calmé un jour après son arrivée.
À la fin de l’année dernière, de nombreux foyers d’Arusha, de Dar es Salaam, de Kigoma, de Tanga, de Zanzibar et de Kagera ont également été gravement affectés par les inondations, qui ont eu des conséquences similaires.
Le district de Hanang est l’une des régions qui a enregistré le plus grand nombre de morts, avec plus de 60 personnes ayant perdu la vie et plus de 300 autres ayant été déplacées après que leurs maisons aient été ensevelies ou emportées.
Burundi
Au Burundi, les fortes pluies et les inondations qui s’ensuivent ont provoqué la rupture de la rivière Rusizi, inondant les maisons, les rues et les écoles de la région de Kajaga, dans la capitale du pays, Bujumbura. L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a estimé le nombre de personnes affectées à 239 000, dont environ 36 900 ont été déplacées.
L’année dernière, en octobre, plusieurs provinces du Burundi ont également été touchées par des inondations, notamment Makamba, Rutana, Gitega et Cibitoke. Les inondations ont détruit des maisons, des écoles et des églises dans ces provinces, causant des blessures, des décès et des déplacements de population.
Dans la province de Makamba, quatre personnes sont mortes et 15 autres ont été blessées après l’effondrement d’une église. Les récoltes ont également été anéanties et les terres agricoles détruites au cours de cette période, ce qui a accru l’insécurité alimentaire et perturbé les moyens de subsistance.
Le Gouvernement Fédéral Somalien a déclaré l’état d’urgence à la fin de l’année dernière après que des pluies torrentielles ont provoqué des inondations soudaines dans différentes parties du pays pendant la saison du Deyr. Au cours de cette période, plus de 113 690 personnes ont été temporairement déplacées de leur domicile.
Les inondations ont également perturbé l’enseignement dans les institutions somaliennes en raison des inondations dans les écoles et des routes endommagées, ce qui a rendu les déplacements impossibles.
Les fortes pluies et les inondations qui ont suivi ont également interrompu la connexion à Internet et l’approvisionnement en électricité et ont entraîné une hausse des prix des sources de combustible comme le bois de chauffage ou le charbon de bois.
Éthiopie
À partir de mi-novembre 2023, des inondations soudaines dans la région Somali de l’Éthiopie avaient fait plus de 20 morts et de nombreux blessés. Les inondations précipitées par de fortes pluies ont également anéanti environ 1 000 hectares de cultures et des milliers de têtes de bétail.
Dans le sud de l’Éthiopie, plus de 50 % d’une zone terrestre aurait été submergée par les eaux, ce qui pose des problèmes aux communautés qui en dépendent pour leur subsistance.
Les inondations catastrophiques en RDC ont été un sujet de préoccupation au début de l’année, 18 des 26 provinces ayant connu les inondations les plus dévastatrices depuis plus de cinq décennies. Ce phénomène météorologique extrême a rendu vulnérables plus de 2 millions de personnes, dont plus de la moitié sont des enfants.
Près de 100 000 maisons ont été endommagées, ainsi que des milliers d’écoles et des centaines d’hôpitaux. Les inondations ont également exacerbé l’épidémie de choléra et rendu le pays vulnérable à la propagation d’autres maladies d’origine hydrique.
Les inondations catastrophiques en Libye, qui ont commencé en septembre 2023, ont provoqué des destructions massives dans toutes les régions du pays et ont fait des milliers de victimes. Lors des inondations provoquées par la tempête tropicale Daniel, deux barrages se sont effondrés dans la ville de Derna, libérant environ 1 milliard de mètres cubes d’eau dans des régions déjà inondées.
Plus de 11 000 personnes ont trouvé la mort et plus de 10 000 autres sont portées disparues. Les inondations ont également endommagé les routes, les hôpitaux et les habitations, provoquant d’importants déplacements de population.
Des inondations soudaines ont frappé la ville de Ladysmith, dans la province du KwaZulu-Natal, en fin décembre, tuant plus d’une douzaine de résidents et détruisant plus d’un millier d’habitations.
Les provinces de Free State et du KwaZulu-Natal ont également connu des inondations en janvier 2024, avec des conséquences tout aussi néfastes. Au début du mois de juin 2024, dix personnes ont perdu la vie à la suite d’inondations dans la province d’ Eastern Cape.
Autres conséquences négatives des inondations en Afrique
Au-delà de la perte immédiate de vies humaines, de biens et de terres agricoles, les inondations ont eu de nombreuses autres conséquences négatives en Afrique, qui touchent principalement les groupes vulnérables.
Certains de ces effets sont une conséquence directe des inondations, comme la destruction des sources d’eau potable et la propagation des maladies d’origine hydrique, tandis que d’autres, comme l’augmentation de la pauvreté et de la violence sexiste, sont secondaires.
Dommages causés aux ressources en eau propre
Les inondations augmentent le risque d’endommager les systèmes de distribution d’eau et les installations de traitement, limitant ainsi l’accès des communautés à une eau potable propre et sûre.
En outre, les inondations augmentent le risque de contamination de l’eau et, par conséquent, la propagation de maladies transmises par l’eau, en particulier dans les zones côtières où l’élévation du niveau de la mer peut entraîner l’intrusion d’eau salée dans des sources d’eau autrement douces.
Accroissement de la pauvreté
Les inondations exposent également les communautés vulnérables de toute l’Afrique à une pauvreté accrue, ce qui affecte leur capacité à mener une vie digne.
Les familles qui perdent leur soutien de famille n’ont plus les moyens de subvenir à leurs besoins, tandis que celles qui dépendent des cultures ou du bétail pour vivre peinent à s’en sortir, ce qui crée un cercle vicieux de pauvreté.
La perte d’un logement ou d’autres biens constitue également un revers financier pour les ménages qui sont obligés de repartir à zéro. Pour les ménages vulnérables, repartir à zéro peut signifier s’endetter, ce qui les enferme dans la pauvreté.
Violence basée sur le genre
Bien que la violence basée sur le genre ne soit pas une conséquence directe des inondations, il a été démontré que certaines de leurs conséquences négatives, telles que les déplacements, augmentent le risque de violence pour les femmes et les jeunes filles.
Pendant le phénomène climatique El Nino à la fin de l’année 2023, Plan International a mené une évaluation des besoins dans les comtés de Marsabit et de Tana River au Kenya et a confirmé que les inondations augmentent le risque de violence basée sur le genre.
Les filles et les femmes des communautés vulnérables ont admis s’être senties exposées à des agressions ou à des abus sexuels car les inondations les avaient forcées à s’abriter dans des lieux publics comme les écoles et à partager des chambres avec des inconnus.
Qu’est-ce qui aggrave les inondations en Afrique ?
Les causes des inondations en Afrique comprennent la crise climatique, la diminution de la couverture forestière due à la déforestation, l’urbanisation rapide et les problèmes d’infrastructure.
La Crise Climatique
La crise climatique est due à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, alimentée par la déforestation généralisée, la dépendance excessive à l’égard des combustibles fossiles et les pratiques agricoles non durables.
En conséquence, l’Afrique connaît des phénomènes météorologiques extrêmes, notamment des inondations et des sécheresses graves – et plus fréquentes – en raison de l’augmentation des précipitations et des températures, ainsi que de l’élévation du niveau des mers.
Pluies intenses
Ces derniers mois, les pluies abondantes et intenses sont devenues monnaie courante dans toute l’Afrique en raison de l’augmentation des températures mondiales, rendant les communautés affectées vulnérables à de mauvaises conditions de vie.
En effet, plus l’atmosphère se réchauffe, plus la vapeur d’eau s’accumule. En outre, l’augmentation des températures modifie également les schémas de circulation de l’air, augmentant la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes tels que El Nino.
Des précipitations aussi abondantes peuvent dépasser les systèmes de drainage et la capacité d’absorption de la terre, ce qui entraîne des inondations. Bon nombre des pays africains qui ont récemment connu des inondations ne disposent pas d’infrastructures de drainage adéquates.
Hausse du niveau des mers
Le changement climatique est également responsable de l’inondation des zones côtières en Afrique, car il déclenche une hausse du niveau de la mer. En effet, plus la planète se réchauffe, plus les glaciers fondent, entraînant l’arrivée d’eau douce dans les océans.
Malheureusement, l’élévation du niveau de la mer est inégale, ce qui rend certaines régions plus vulnérables que d’autres aux inondations et à leurs conséquences, notamment les côtes occidentales et orientales de l’Afrique.
Déforestation
“Bien que l’Afrique soit le deuxième continent le plus boisé, elle perd chaque année plus de trois millions d’hectares de forêts. Plus de 80 millions d’hectares de forêts ont été perdus depuis 2000.”
La déforestation est un facteur majeur de la crise du climat et de la nature. Lorsque les arbres ou les forêts sont abattus, le dioxyde de carbone stocké est relâché dans l’atmosphère, ce qui augmente les niveaux de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement de la planète. Il en résulte de fortes précipitations et une hausse du niveau des mers, ce qui accroît les risques d’inondation, comme cela a été le cas dans toute l’Afrique.
La déforestation amplifie également la gravité des inondations en augmentant le ruissellement de surface, car la disparition des arbres et du couvert végétal réduit l’absorption de l’eau de pluie. La RDC, le Ghana, Madagascar, l’Éthiopie et la Côte d’Ivoire comptent parmi les pays d’Afrique où la destruction rampante des forêts les a exposés à des risques d’inondation.
Urbanisation rapide
L’expansion des infrastructures qui a lieu pendant l’urbanisation implique la mise en place de surfaces imperméables comme les routes, les trottoirs et les parkings. Cela empêche l’eau de s’infiltrer dans le sol et augmente le ruissellement de surface, surchargeant les systèmes de drainage et provoquant des inondations.
L’urbanisation réduit également les zones humides en empiétant sur celles-ci pour soutenir la croissance rapide des villes. Cela influe sur la capacité d’une région à gérer les fortes précipitations, car les zones humides sont des éponges naturelles qui capturent et absorbent les eaux de crue.
Mauvaise infrastructure
Les problèmes d’infrastructure tels que les défenses contre les inondations inadéquates et les systèmes de drainage médiocres amplifient les inondations dans les pays africains.
Tout d’abord, les digues ou les remblais fragiles ont tendance à s’effondrer lorsque les rivières ou les barrages débordent en cas de fortes pluies, ce qui intensifie les inondations. En outre, les membres des communautés vulnérables admettent avoir été pris au dépourvu par les inondations, ce qui témoigne de l’absence de systèmes d’alerte précoce et, par conséquent, de l’inefficacité des défenses contre les inondations.
Les mauvais systèmes de drainage sont également un problème grave qui aggrave les inondations en Afrique. Par exemple, la mauvaise gestion des déchets dans de nombreux quartiers informels entraîne l’obstruction des canalisations. Cela limite la capacité du système à évacuer l’eau et surcharge les canalisations au point de les faire éclater.
La crise climatique
Le lien entre les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations et le changement climatique est indéniable. Si l’on ne parvient pas à atténuer la crise climatique, le rythme et l’ampleur de ces phénomènes météorologiques augmenteront.
Pour les communautés vulnérables du continent, cela se traduit par des pénuries alimentaires, des pénuries d’eau, la pauvreté, une morbidité et une mortalité accrues et des déplacements de population.
Il est donc essentiel que les gouvernements africains reconnaissent la crise climatique et déclarent l’urgence climatique. Cela contribuera à faire prendre conscience de la gravité de la crise climatique et incitera les gouvernements et le public à prendre des mesures urgentes.
La reconnaissance officielle de l’urgence climatique permettra également aux pays africains d’être en meilleure position pour négocier un soutien international, un financement climatique et une assistance technique plus importants lors des sommets internationaux sur le climat.
En outre, cette approche peut avoir un effet de levier sur l’action collective en faveur du climat en encourageant un sentiment de responsabilité partagée et un effort de collaboration pour faire face à la crise climatique.
Plus important encore, la déclaration d’une urgence climatique donne la priorité à l’action climatique et incite les gouvernements africains à élaborer des budgets et des politiques nationaux et à prendre des décisions d’investissement qui permettront de faire face à la crise.
Déforestation
La lutte contre la déforestation peut minimiser les inondations en réduisant le ruissellement de surface et en augmentant l’infiltration de l’eau.
Certaines approches visant à réduire les inondations provoquées par la déforestation comprennent la promotion de pratiques forestières durables telles que l’agroforesterie et la conservation des forêts, l’application de réglementations plus strictes pour freiner la déforestation et le soutien d’initiatives forestières menées par les communautés.
L’urbanisation
Les pays africains doivent donner la priorité à la planification urbaine durable afin de réduire les risques d’inondation. Pour ce faire, ils doivent mettre en œuvre des réglementations en matière d’utilisation des sols qui protègent les espaces verts et les surfaces perméables.
Il est également essentiel d’investir dans l’amélioration des réseaux de drainage, en particulier dans les villes africaines densément peuplées.
Les pays africains peuvent également lutter contre les inondations provoquées par l’urbanisation rapide en formulant des restrictions qui empêchent le développement d’infrastructures dans les zones sujettes aux inondations.
Mauvaise infrastructure
En s’attaquant aux problèmes d’infrastructure, les pays africains sont mieux armés pour résister aux fortes pluies et réduire les inondations.
Par exemple, l’amélioration des défenses contre les inondations peut minimiser les risques d’inondation. L’un des moyens d’y parvenir consiste à construire des digues et des levées solides le long des rivières ou des barrages, afin d’éviter qu’ils ne s’effondrent en cas de fortes pluies.
En outre, des systèmes d’alerte précoce solides peuvent réduire les risques d’inondation, tels que les pertes humaines, en alertant les communautés vulnérables en temps utile. Cela leur permet de se préparer de manière adéquate aux inondations et d’évacuer à temps les zones à haut risque.
En tout cas, derrière le changement climatique qui a mis sens dessous dessus le monde, la main humaine est bien visible. Si cette agression permanente de la nature s’appelle industrialisation effrénée dans les pays dits développés, en Afrique, elle porte les noms de déboisement et de mauvaises pratiques dans la vie de tous les jours, en ville comme en campagne.
A ce rythme, si rien n’est fait pour rectifier le tir, et adopter des comportements raisonnables pour sauver «la maison commune» en vue de la léguer dans un état décent aux générations futures, il est à craindre un ravage sans commune mesure, du couple sécheresse-inondation.
Ne faudra-t-il pas commencer à reconstruire l’Arche de Noé pour y conserver chaque espèce humaine et végétale, au cas où le déluge viendrait à passer par là? Question aux bourreaux de l’environnement! (DHD/2024)