DAKAR, 13 SEPTEMBRE (ASPAMNEWS)- Lors de son adresse à la Nation, ce jeudi 12 septembre, Bassirou Diomaye Faye a acté la dissolution de l’Assemblée nationale, alors que les députés attendaient Ousmane Sonko ce 13 septembre à l’Assemblée. Lors de son discours, le chef de l’Etat a donné 3 raisons qui l’ont poussé à dissoudre la 14e législature.
Le président de la république Bassirou Diomaye Faye vient de prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. « En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par l’article 87 de la Constitution, et après avoir consulté le Conseil Constitutionnel sur la date, le Premier Ministre et le Président de l’Assemblée nationale sur l’opportunité, je dissous l’Assemblée nationale. La date des élections est ainsi fixée au dimanche 17 novembre 2024″, selon le président de la République.
Au cours de son discours, le président de la République a d’abord brandi le refus de la majorité présidentielle de tenir le débat d’orientation budgétaire « pour le motif simpliste d’une supposée attaque reçue sur le terrain politique ». « Cette violation d’une obligation légale prévue par l’article 56 de la loi organique relative aux lois de finances aura gravement contribué à ternir l’image du Sénégal aux yeux des institutions internationales », ajoute le chef de l’Etat.
Ensuite, il a évoqué le rejet par la majorité d’une révision constitutionnelle visant la suppression du HCCT et du CESE. « En rejetant, le jeudi 29 août 2024, le projet de révision constitutionnelle visant à concrétiser la promesse que j’ai faite au peuple de supprimer le Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE), alors que la situation des finances publiques impose urgemment de rationaliser les dépenses publiques », a fait savoir Diomaye Faye lors de son discours.
Et enfin, il a fait cas de « l’usurpation des prérogatives constitutionnelles du Président de la République pour fixer une date pour la Déclaration de politique générale, en violation flagrante de l’article 84 de la Constitution et de l’article 97 de la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Sans parler de la menace d’une motion de censure que cette majorité fait planer sur le gouvernement ! »
Le groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY) a exprimé son indignation et son désaccord suite à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Dans un communiqué publié ce jeudi 12 septembre 2024, le groupe a manifesté sa déception et son scepticisme face à cette décision, la qualifiant de « parjure » et de manipulation politique.
« Le groupe parlementaire Bby exprime sa reconnaissance au peuple sénégalais qui, en 2022, lui avait fait confiance en lui conférant une majorité à l’Assemblée nationale. En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale en pleine session extraordinaire qu’il a lui-même convoquée et à la veille de la Déclaration de politique générale dont il a lui-même fixé la date, le président de la République vient de commettre un parjure, exécutant en cela, et de manière cynique, les instructions de son Premier ministre », selon le communiqué signé du président Abdou Mbow.
Pour Bby, bloquer l’initiative de la motion de censure déposée par la majorité en usant des dispositions de la Constitution l’habilitant à convoquer une session extraordinaire, avec un ordre du jour surchargé, fixer une date pour la déclaration de politique générale différente de celle proposée par la Conférence des Présidents et prononcer la dissolution la veille, relèvent simplement de l’indignité républicaine et de la petite politique.
« Ces deux hommes, à la tête de notre pays s’amusent de nos institutions pour satisfaire leurs besoins politiques urgents, qui semblent être la dissimulation de leurs incapacités à résoudre les problèmes des Sénégalais et de conduire les politiques propres à les faire sortir du marasme dans lequel leur politique les a plongés », poursuit le communiqué.
Le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé, ce jeudi 12 septembre 2024, la dissolution immédiate de l’Assemblée nationale, invoquant des blocages institutionnels majeurs. Selon le chef de l’État, l’ancienne majorité empêchait le gouvernement de mettre en œuvre les réformes pour lesquelles il avait été élu.
Cette annonce n’a pas tardé à susciter des réactions virulentes, notamment de Bougane Gueye Dany, leader du mouvement Gueum Sa Bopp. Dans un communiqué, il a vivement critiqué cette dissolution, qu’il perçoit comme une manipulation politique, orchestrée au détriment de la souveraineté nationale. Bougane Gueye Dany, dans sa réponse, a dénoncé ce qu’il décrit comme une atteinte grave aux institutions du pays.
Il pointe également du doigt Ousmane Sonko, leader de l’opposition et chef du Pastef, qu’il accuse de contribuer à cette crise en refusant, selon lui, de respecter les institutions. Pour lui, cette dissolution marque un tournant dangereux dans l’histoire politique du Sénégal.
Bougane Gueye Dany appelle à une résistance active contre ce qu’il perçoit comme une dérive autoritaire. Citant la Déclaration des droits de l’homme de 1789, il rappelle que « le principe de toute souveraineté réside dans la nation » et que personne ne peut exercer d’autorité sans le consentement du peuple. Il insiste sur la nécessité pour les forces vives du Sénégal de se mobiliser afin de protéger la Constitution et de résister à ce qu’il qualifie de forfaiture. (DNK/2024)