USA: deuxième tentative d’assassinat de Trump, de Lincoln à Reagan, ces présidents américains pris pour cible

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NEW YORK, 16 SEPTEMBRE (ASPAMNEWS)-Un homme de 58 ans a été arrêté, dimanche, après que des coups de feu ont été entendus près du golf où se trouvait Donald Trump, candidat républicain à la présidentielle, en Floride. Mais les États-Unis ont connu auparavant de nombreux épisodes de violence contre leurs présidents, dont quatre ont été tués.

Deux mois après avoir fait l’objet d’une tentative d’assassinat lors d’un meeting en Pennsylvannie, l’ancien président américain, candidat républicain à la présidentielle de novembre, se trouvait sur un parcours de golf à son nom, à West Palm Beach, en Floride, quand des coups de feu ont été tirés, dimanche, peu avant 14 heures, heure locale.

Lors d’une conférence de presse tenue après l’incident, Ric Bradshaw, le shérif du comté de Palm Beach, a précisé le déroulé des événements. Des agents des services secrets se trouvaient à quelques trous devant le candidat républicain, lorsqu’ils ont remarqué le bout du canon d’une arme positionnée à travers la clôture, à une distance de 400 à 500 mètres de l’ex-président. Ils ont alors ouvert le feu.

L’homme a laissé tomber son arme et a pris la fuite à bord d’un SUV. Il a ensuite été interpellé dans un comté voisin par les forces de l’ordre locales. Le shérif du comté de Martin, William Snyder, a déclaré que le suspect «n’était pas armé» lorsque les forces de l’ordre l’ont sorti de sa voiture. Il avait un comportement calme et a montré peu d’émotion, a détaillé le shérif, précisant qu’il n’a pas demandé pourquoi il était arrêté. «Il n’a jamais posé de questions».

Un AK-47 et une GoPro retrouvés

Dans le buisson où le tireur était caché, les forces de l’ordre ont trouvé un fusil d’assaut AK-47, deux sacs à dos et une caméra GoPro. Des photos des forces de l’ordre présentées à la presse par Ric Bradshaw montrent les deux sacs noirs suspendus à une clôture grillagée dans les buissons à l’extérieur du parcours, avec l’arme calée entre eux et pointée à travers un trou dans la clôture.

«Je suis en sécurité et je vais bien»

Rapidement après les tirs, les équipes de l’ancien magnat de l’immobilier âgé de 78 ans ont transmis à la presse des messages assurant : «N’ayez crainte, je suis en sécurité et je vais bien. Personne n’a été touché. Grâce à Dieu.» 

Dans une publication postée plus tard sur son réseau social, Truth, Donald Trump rend hommage aux «services secrets américains, [au] shérif Ric Bradshaw et son équipe de patriotes courageux et dévoués, ainsi [qu’à] l’ensemble des forces de l’ordre, pour l’incroyable travail accompli aujourd’hui afin d’assurer ma sécurité».

Ryan Wesley Routh, le principal suspect arrêté

Des éléments sur l’identité du suspect ont émergé. Selon les médias américains, il s’agit de Ryan Wesley Routh, un homme blanc de 58 ans originaire de Caroline du Nord qui vit à Kaaawa, à Hawaï. Une information que les autorités n’ont pas confirmée à ce stade. De plus, rien n’indique pour l’instant que l’homme a ouvert le feu avant d’être interpellé. Ses motivations restent d’ailleurs inconnues.

Selon son profil LinkedIn, Ryan Wesley Routh est propriétaire d’une entreprise de construction d’habitat léger appelée Camp Box, à Hawaï. D’après Associated Press, «Routh a souvent publié sur les réseaux sociaux des articles sur la guerre en Ukraine et avait un site Web sur lequel il cherchait à collecter des fonds et à recruter des volontaires pour se rendre à Kiev afin de participer à la lutte».

En 2023, il déclarait dans un article de New York Times consacré aux volontaires américains qui participaient à l’effort de guerre ukrainien qu’il s’était rendu en Ukraine et qu’il voulait recruter des soldats afghans qui avaient fui les talibans pour y combattre. Plusieurs fois, l’homme a fait part de son rêve d’une «armée civile massive» en provenance du monde entier.

En 2022, l’AFP l’avait interviewé à Kiev lors d’une manifestation de soutien aux Ukrainiens piégés dans la ville portuaire de Marioupol. «Poutine est un terroriste et il faut en finir avec lui. Nous avons donc besoin que tout le monde, dans le monde entier, arrête ce qu’il fait et vienne ici maintenant», avait-il déclaré à l’agence française.

Politiquement, Ryan Wesley Routh semble être un partisan démocrate. Selon NBC News, ce dernier a fait des «petites contributions à la plateforme de collecte de fonds démocrate ActBlue, dont 19 en 2019 et 2020 pour des montants allant de 1 à 25 dollars». 

«Ces dernières années, ses publications suggèrent qu’il s’est détourné de Trump et qu’il a exprimé son soutien au président Joe Biden et à la vice-présidente Kamala Harris», ajoute  Associated Press.

«@realDonaldTrump Alors que tu étais mon choix en 2016, moi et le monde espérions que le président Trump serait différent et meilleur que le candidat, mais nous avons tous été très déçus et il semble que tu empires et que tu régresses. Je serai heureux quand tu seras parti», a-t-il par exemple écrit en 2020, rapporte CBS News. 

Son casier judiciaire fait mention de huit arrestations, la plupart pour des délits mineurs. Toutefois, un article de News & Records daté de décembre 2002 rapporte qu’un homme portant le même nom a été arrêté après une «confrontation de trois heures» avec les forces de l’ordre à Greensboro, en Caroline du Nord. L’article explique qu’il a été arrêté lors d’un contrôle routier, qu’il a mis la main sur une arme et s’est barricadé à l’intérieur d’une entreprise de couverture dont il était propriétaire.

Andrew Jackson, sauvé par une arme enrayée

Le 30 janvier 1835, le septième président des États-Unis échappe de peu à la première tentative d’assassinat contre un chef d’État américain. À la sortie des funérailles d’un élu du Capitole, Richard Lawrence, peintre en bâtiment, vise Andrew Jackson mais son arme s’enraye.

Les motivations du tireur, révélées par les interrogatoires policiers, montre qu’il s’était enfoncé dans une psychose, convaincu d’être le roi Richard III d’Angleterre, auprès duquel les États-Unis avaient contracté une dette colossale.

Abraham Lincoln, premier assassinat d’un président en mandat

Le 15 avril 1865 marque un tournant dans l’histoire des États-Unis : pour la première fois, un président est assassiné au cours de son mandat. Au théâtre Ford, à Washington, Abraham Lincoln est tué d’une balle dans la nuque par un acteur, John Wilkes Booth.

Dans un contexte de fin de guerre de Sécession, John Wilkes Booth avait constitué un groupe de conspirateurs, partisans des Confédérés, pour viser cette figure de l’abolition de l’esclavage et d’autres personnalités politiques. Il est abattu après deux semaines de fuite par l’armée.

James Garfield, tué par un avocat mécontent

Le 2 juillet 1881, James Garfield, est le vingtième président des États-Unis et le deuxième assassiné. Charles Guiteau, un avocat déséquilibré, lui tire dessus à bout portant dans la gare de Washington. Convaincu qu’il avait joué un rôle clé dans l’élection de sa victime, il espérait en retour obtenir un poste de fonctionnaire.

Les investigations policières et les témoignages révélèrent que Charles Guiteau souffrait de graves troubles mentaux, persuadé que son acte sauverait la nation et unifierait le Parti républicain. Garfield succombera à ses blessures plusieurs mois plus tard, le 19 septembre 1881.

William McKinley, au nom de la « révolution »

Le 6 septembre 1901, William McKinley, vingt-cinquième président des États-Unis, est pris pour cible lors de l’Exposition panaméricaine à Buffalo. L’anarchiste polonais Leon Czolgosz s’approche de lui lors d’une réception publique et tire deux balles alors que le président serrait des mains.

L’assassin considérait William McKinley comme un symbole d’oppression capitaliste et un « ennemi du peuple ». Gravement blessé, le président succombe à une infection une semaine plus tard, malgré les soins.

Franklin Delano Roosevelt, le sifflement des balles

Le 15 février 1933, Franklin D. Roosevelt, récemment élu président des États-Unis, entend siffler des balles derrière lui lors d’un discours à Miami, en Floride. Dans la foule, Giuseppe Zangara, un anarchiste italien, le vise cinq fois avant d’être maîtrisé.

Si Roosevelt survit, le maire de Chicago, Anton Cermark mourra de ses blessures trois semaines plus tard. Giuseppe Zangara est exécuté par électrocution en mars de la même année.

Gerald Ford, deux tentatives en deux semaines

En 1975, Gerald Ford, n’échappe pas à une, mais à deux tentatives d’assassinat en l’espace de deux semaines. Le 5 septembre, à Sacramento, Lynette « Squeaky » Fromme, membre de la secte de Charles Manson, tente de lui tirer dessus alors qu’il salue la foule, mais son arme ne se déclenche pas. Avec ce meurtre, elle souhaitait attirer l’attention sur la destruction de l’environnement.

Le 22 septembre, à San Francisco, Sara Jane Moore, tire sur Ford à deux reprises, mais rate sa cible. Frustrée par la politique de Ford, elle avoue dans une interview en 2009 avoir voulu provoquer une révolution.

John Fitzgerald Kennedy, le traumatisme de Dallas

Le 22 novembre 1963, la ville de Dallas est en fête. Le président,  John Fitzgerald Kennedy et sa femme, Jackie, paradent dans une limousine au milieu de la foule. Mais vers 12 h 30, des coups de feu retentissent, JFK s’effondre, dans une image qui a fait le tour du monde. Il est 13 heures quand le 35e président est déclaré mort.

En 1963, la Commission Warren créée pour enquêter sur l’événement, conclut que Lee Harvey Oswald, suspect arrêté le jour même et assassiné deux jours plus tard, est bien coupable. Malgré cela, ses motivations restent toujours un mystère, la mort de JFK est depuis soixante ans la source de plusieurs centaines de théories complotistes.

Ronald Reagan

Le 30 mars 1981, Roland Reagan, entré en fonction à peine deux mois plus tôt, est la cible d’une tentative d’attentat à Washington. Alors qu’il sort de l’hôtel Hilton, l’ancien acteur est pris pour cible par un jeune homme de 25 ans du nom de John Hinckley Jr.

Touché à une côte et au poumon gauche, le président subit des hémorragies internes. Il récupère vite et sort de l’hôpital après deux semaines.

Trois autres personnes sont touchées mais survivent. Le tireur apparaît dans l’enquête comme un homme atteint de troubles mentaux, ayant agi seul, dans le but d’impressionner l’actrice Jodie Foster, héroïne du film Taxi Driver. (QKN/2024)

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