LOME, 30 SEPTEMBRE (ASPAMNEWS)-Le député Guy Marius Sagna a été victime d’une agression violente ce dimanche 29 septembre à Lomé. Le Sénégal a réagi à l’agression violente dont a été victime Guy Marius Sagna, député sénégalais et membre du Parlement de la CEDEAO, à travers un communiqué émis par le Ministère de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères. Le ministère a exprimé sa consternation face à cet incident, survenu le 29 septembre à Lomé, capitale du Togo.
M. Sagna y est pour prendre part à la troisième session extraordinaire de la commission du Parlement de la CEDEAO. « Il a profité de l’occasion pour participer à une réunion organisée par des citoyens togolais qui sont aussi ses mandants », affirmé le ministère sénégalais de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères, dans un communiqué, qui souligne que « selon le Député, cette agression brutale par des nervis a eu lieu dès l’ouverture de cette réunion ».
« Les nervis m’ont frappé comme un ballon de football », a déclaré le député Guy Marius Sagna, agressé et blessé ce dimanche au Togo.
Lors de cette cérémonie, des individus, qu’il qualifie de nervis, ont surgi alors qu’il faisait son discours. « Les nervis m’ont frappé comme un ballon de football. Ils ont utilisé des chaises, nous ont bastonnées avec. Ils nous ont donné des coups-de-poing comme si nous étions des ballons de football. Ils n’ont même pas hésité à bastonner la députée togolaise honorable kafoué, qui a l’âge de leur mère », déclaré le député sénégalais au sortir de son hospitalisation.

Guy Marius Sagna accuse le régime du président Faure Gnassingbé Eyadema d’être à l’origine de cette barbarie, sachant qu’il bénéficie de son immunité de député.
« Depuis quand rencontrer son représentant au parlement de la CEDEAO est un crime. Des gens du régime de Faure Eyadema ont payé des nervis pour venir bastonner, violenter, agresser et peut être même assassiner des Togolais, des députés à l’Assemblée nationale du Togo et au parlement de la CEDEAO. C’est extrêmement grave, parce que ça signifie que si on est capable d’agresser un député de la CEDEAO, qui a ses deux immunités, du Sénégal et de la CEDEAO alors qu’est-ce qu’on fait aux citoyens togolais », a-t-il déploré.
Pour Guy Marius Sagna ce qu’il faut retenir de cette violence c’est que tous les Togolais sont en sursis. « Parce qu’en on bastonne un parlementaire de la CEDEAO qui est en session, cela veut dire qu’on peut basculer tous les Togolais. »
La Ministre Yassine Fall a fermement condamné cet acte qualifié d’inqualifiable et a adressé ses vœux de rétablissement au député Sagna. En parallèle, la Ministre de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères a rapidement pris contact avec son homologue togolais pour s’assurer que des mesures seraient prises afin de garantir la sécurité physique du député sénégalais. Le gouvernement togolais, de son côté, s’est engagé à veiller à la protection du parlementaire.
Le front « Touche Pas A Ma Constitution », coalition d’organisations de la société civile togolaise, a vivement condamné l’agression du député sénégalais Guy Marius Sagna survenue le 29 septembre 2024 à Lomé. Dans un communiqué de presse diffusé immédiatement après l’incident, le front s’est élevé « vigoureusement contre cette violence orchestrée par des personnes dissimulées derrière des miliciens ».
Face à cette situation, le front exhorte solennellement les autorités togolaises à cesser immédiatement ces « pratiques liberticides », à respecter scrupuleusement la loi sur les manifestations pacifiques, et à garantir la liberté d’expression et de réunion pour tous. Il appelle également à la libération sans condition des prisonniers politiques et à la fin du harcèlement judiciaire des opposants.
« Touche Pas A Ma Constitution » lance par ailleurs un appel pressant à la communauté internationale, et particulièrement à la CEDEAO, pour qu’elle prenne la mesure de la gravité de la situation au Togo. Le front demande à l’organisation régionale d’user de tous les moyens à sa disposition pour ramener le pays sur la voie de la démocratie et de l’État de droit.
Le communiqué rappelle avec force que « la démocratie ne saurait s’épanouir dans le silence forcé de l’opposition et la répression des voix dissidentes ». Pour « Touche Pas A Ma Constitution », la confrontation pacifique des idées reste le cœur battant d’une nation libre et prospère. (SPH/2024)