ESPAGNE-INONDATION: au moins 213 morts, lente et difficile recherche de survivants

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MADRID, 3 NOVEMBRE (ASPAMNEWS)- Après les brutales inondations qui ont surpris le sud-est de l’Espagne, de très nombreuses personnes sont encore portées disparues. Toutefois, les secours découvrent encore de nouvelles victimes dans la région de Valence, au sud-est de l’Espagne, portant à 213 le nombre de morts.

Le roi Felipe et le premier ministre Pedro Sanchez sont attendus, ce dimanche 3 novembre, dans le sud-est de l’Espagne où des inondations d’une violence inouïe ont fait au moins 213 morts, selon un dernier bilan communiqué par les services de secours, samedi 2 novembre au soir.

Mais ce bilan pourrait s’alourdir encore, de nombreux disparus étant toujours recherchés, notamment dans les carcasses de voitures renversées par les flots en furie, qui jonchent les parkings et les rues. Le président de la région de Valence, Carlos Mazón, a assuré vendredi soir qu’il n’y avait toujours pas de chiffre officiel concernant les personnes manquant à l’appel, alors que des habitants sans nouvelles de leurs proches multiplient les appels à l’aide sur les réseaux sociaux.

Au total, «5 000 soldats» de plus vont être déployés sur le terrain pour faire face à ce qui constitue «la plus grande catastrophe naturelle de l’histoire récente de notre pays», a annoncé le Premier ministre Pedro Sánchez lors d’une déclaration depuis le palais de la Moncloa, sa résidence officielle.

Ce chiffre porte à 7 500 le nombre de militaires mobilisés dans les zones sinistrées, soit le «plus gros déploiement de forces armées jamais effectué en Espagne en temps de paix», a insisté le chef du gouvernement, qui se rendra dimanche dans les zones affectées avec le roi Felipe VI.

Les autorités ont toutefois prévenu ces derniers jours que ce bilan pourrait s’alourdir, alors que les carcasses de voitures accumulées dans les tunnels et les parkings souterrains des zones les plus touchées sont désormais méthodiquement examinés.

Vendredi, une femme a été retrouvée vivante dans sa voiture, coincée depuis trois jours dans un passage souterrain de la banlieue de Valence, selon un responsable de la protection civile. Selon le quotidien El Pais, elle se trouvait aux côtés de sa belle-fille, morte, lorsque les secours l’ont prise en charge.

Si les chances de retrouver des survivants s’épuisent désormais, la priorité des soldats et policiers reste selon l’exécutif la recherche des disparus, avec la remise en état des routes et des infrastructures pour permettre «l’acheminement» de l’aide et le rétablissement des «services essentiels».

D’après les autorités, plus de 2 000 voitures et camions endommagés ont d’ores et déjà été enlevés. L’électricité a par ailleurs été rétablie pour 94 % des habitants qui en avaient été privés, et les télécommunications sont peu à peu restaurées.

Les élans de solidarité se poursuivent, notamment à Valence, où des milliers de personnes se sont retrouvées pour le deuxième jour consécutif samedi à l’aube pour se rendre à pied dans les localités voisines, équipées de pelles et de balais. « Hier, nous avons apporté des tonnes de nourriture et d’eau aux municipalités les plus touchées », a assuré à des journalistes Susana Camarero, vice-présidente de la région de Valence, en reconnaissant que les opérations étaient entravées par l’état des infrastructures.

Ne pas empêcher le passage des secours

« De nombreux villages étaient isolés et nous avons appelé les conseils municipaux pour savoir ce dont ils avaient besoin, mais il n’y avait pas de téléphone », a-t-elle rappelé, alors que des milliers de personnes restent privées de communications. Vendredi, le nombre de volontaires a été tel que les autorités ont appelé les habitants se rendant en voiture dans les communes sinistrées à rester chez eux, pour ne pas encombrer les routes et empêcher le passage des secours.

Dans la banlieue de Valence, les opérations de recherche et de nettoyage se sont poursuivies tout au long de la journée, dans une atmosphère lourde. «Il n’y a plus rien», a déploré Mario Silvestre, un habitant de Chiva «résigné» à la vue des dégâts.

Dans sa commune, où vivent quelque 17 000 habitants, pas de soldats, mais de nombreux gendarmes chargés de quadriller les rues où de nombreuses maisons sont détruites. «Les politiques promettent beaucoup mais l’aide n’arrive que quand elle arrive», souffle cet octogénaire.

S’exprimant samedi soir lors d’une conférence de presse, le président conservateur de la région de Valence, Carlos Mazon, a annoncé une batterie d’aides économiques et promit le retour de l’ordre, alors que des actes de pillage ont été signalés dans plusieurs magasins, entraînant l’interpellation de 82 personnes. 

«Il y a des gens qui ont pu se sentir seuls, désemparés, peu protégés et je le comprends», a reconnu l’élu. Mais «je veux envoyer un message clair, nous allons venir en aide à tous les foyers» qui le nécessitent, a-t-il poursuivi : «nous sommes confrontés au défi de notre vie et nous allons trouver les solutions».

Un message d’alerte tardif

Le gouvernement régional de Valence, et Carlos Mazon en particulier, fait l’objet de critiques insistantes pour avoir envoyé tardivement mardi un message d’alerte téléphonique aux habitants, alors que l’Aemet avait placé la région en «alerte rouge» dès la matinée. Des critiques rejetées par M. Mazon, qui assure avoir suivi le protocole en vigueur et a mis en avant samedi «l’esprit de solidarité de la population» de sa région face à l’adversité.

Dans les communes sinistrées, les élans de solidarité se sont poursuivis samedi, notamment dans la banlieue sud de Valence, où des milliers de personnes ont afflué à pied samedi matin avec des pelles et des balais pour épauler la population.

Vendredi, le nombre de volontaires avait été tel que les autorités ont appelé les habitants à rester chez eux et ont interdit la circulation sur certains axes pour éviter que les routes, empruntées par les secours, ne soient encombrées.

D’après l’agence météorologique espagnole (Aemet), il est tombé dans certaines localités l’équivalent « d’une année de précipitations » en quelques heures. Ce déluge est lié à un phénomène de « goutte froide », une dépression isolée en altitude assez fréquente en automne sur la côte méditerranéenne espagnole, probablement aggravé par le réchauffement climatique, selon les scientifiques, une atmosphère plus chaude pouvant contenir davantage d’humidité et rendre les précipitations plus fortes. (SKP/2024)

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