27 NOVEMBRE (ASPAMNEWS)- Un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur à 4 heures du matin ce mercredi au Liban, après plus d’un an d’hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte. Sa durée dépendra «de ce qui se passera au Liban», a prévenu le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou : «Si le Hezbollah viole l’accord et tente de se réarmer, nous attaquerons.»
C’est le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou qui a annoncé l’approbation d’un accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah au Liban. Une annonce qui vient mettre fin à plus de deux mois de guerre ouverte et à plus d’un an d’hostilités transfrontalières. Cet accord, négocié avec l’aide des États-Unis et de la France, entrera en vigueur mercredi matin à 2GMT.
Par ailleurs, le Chef du gouvernement a expliqué que ce cessez-le-feu permettrait à Israël de se concentrer sur la menace iranienne, de reconstituer ses stocks d’armes et de permettre aux troupes de se reposer. Il a également souligné que l’accord vise à isoler le Hamas, qui a déclenché la guerre dans la région en lançant une attaque contre Israël depuis Gaza le 7 octobre 2023.
Avant la trêve, l’envoyé américain Amos Hochstein avait déclaré que les forces israéliennes positionnées à deux ou trois kilomètres de la frontière avec le Liban se retireraient progressivement au cours des soixante prochains jours, «au fur et à mesure que l’armée libanaise se redéploiera vers le sud». Le Hezbollah doit aussi se retirer de la frontière sud avec Israël.
Ce mercredi matin, la situation reste tendue. Peu après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’armée israélienne a averti les habitants du sud du Liban de ne pas s’approcher des positions où elle reste déployée. L’armée libanaise dit «prendre des mesures» pour se redéployer dans le secteur, et demande aux déplacés de ne pas regagner les villages frontaliers avant le retrait de Tsahal.
Le Hamas s’est lui aussi «prêt» à une trêve par la voix de l’un de ses hauts responsables mercredi matin : «Nous avons informé les médiateurs en Egypte, au Qatar et en Turquie que le Hamas est prêt à un accord de cessez-le-feu et un accord sérieux pour échanger des prisonniers», dans la bande de Gaza, a-t-il assuré, en accusant toutefois Israël d’entraver tout accord.
Les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron ont déclaré dans un communiqué conjoint que Washington et Paris allaient veiller à ce que l’accord de cessez-le-feu au Liban soit « mis en œuvre dans son intégralité ». « En accord total avec les États-Unis, nous maintenons une totale liberté d’action militaire » au Liban, a précisé Benyamin Netanyahou. « Si le Hezbollah viole l’accord et tente de se réarmer, nous attaquerons. »
Il n’a cependant pas annoncé à quelle date les quelque 60 000 habitants du nord du pays déplacés par la guerre avec le Hezbollah pourraient rentrer chez eux et s’est abstenu de faire la moindre annonce sur le sujet. Évoquant les « sept fronts » (Gaza, la Cisjordanie, le Liban, la Syrie, l’Iran, les rebelles Houthistes au Yémen et les groupes paramilitaires irakiens soutenus par Téhéran) sur lesquels Israël combat, le premier ministre israélien a affirmé que cette trêve permettrait « de se concentrer sur la menace iranienne » commune selon lui à tous ces fronts.
« Le cessez-le-feu a trois raisons d’être : la première, se concentrer sur la menace iranienne et je ne m’étendrai pas sur le sujet », a déclaré Benyamin Netanyahou. Il permettra aussi de « rafraîchir les troupes et de se réapprovisionner » en armes et en équipement « pour achever notre mission ».
Troisièmement, « sur le Hamas », le mouvement islamiste palestinien qu’Israël combat à Gaza, le cessez-le-feu contribue à son « isolement », a dit Benyamin Netanyahou. « Lorsque le Hezbollah est hors jeu, le Hamas se retrouve seul (à Gaza). Notre pression va s’intensifier, et cela contribuera à la mission sacrée de libérer nos otages », a-t-il ajouté.
Le retour en toute sécurité des déplacés du nord d’Israël, l’anéantissement du Hamas et le retour de tous les otages détenus à Gaza sont parmi les principaux buts de guerre affichés par le gouvernement Netanyahou.
Toutefois, Benjamin Netanyahou promis de riposter en cas de violation de ce cessez-le-feu par le Hezbollah. Dans une déclaration, le Premier ministre libanais Najib Mikati a estimé mardi que l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah constituait une « étape fondamentale » vers la stabilité régionale. Najib Mikati a indiqué que son gouvernement était engagé à « renforcer la présence de l’armée dans le sud du pays », un bastion du mouvement islamiste libanais. (SBP/2024)