ABIDJAN, 2 DECEMBRE (ASPAMNEWS)- Après Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam et Jean Louis Billon, c’est le tour de L’ex-Première dame ivoirienne, Simone Ehivet Gbagbo qui a annoncé samedi dernier sa candidature à l’élection présidentielle de 2025, lors d’une convention du Mouvement des Générations Capables (MGC) tenue à Moossou, dans le sud-est d’Abidjan.
Devant une foule enthousiaste de militants et de nombreux alliés politiques, à Moossou, son bastion politique, l’ancienne Première dame a solennellement accepté la mission que lui confie son parti : représenter ses valeurs et porter sa vision de progrès pour la Côte d’Ivoire.
La cérémonie d’investiture a été ponctuée de déclarations fortes. Interrogée par un cadre du MGC sur l’acceptation de cette responsabilité historique, Simone Ehivet a répondu sans équivoque : « Oui, je l’accepte ».
« J’ai accepté d’être candidate à l’élection présidentielle d’octobre 2025 parce que je crois profondément que chaque Ivoirien, quelle que soit sa condition, est capable, s’il le veutvraiment, de transcender toutes les sortes d’épreuves pour rêver, pour créer, pour bâtir et pour réussir », a déclaré Mme Gbagbo, lors de la première convention du Mouvement des Générations Capables (MGC), sa formation politique, à Moossou, près d’Abidjan.
« Je voudrais vous faire une offre audacieuse : celle de construire une Côte d’Ivoire totalement transformée, modernisée et prospère, dans une Afrique décomplexée, développée, équipée, incontournable, forte et respectée de tous », a-t-elle ajouté.
Dans son allocution, elle a réaffirmé son engagement à mener une campagne axée sur l’unité et l’inclusion. « Profondément honorée de représenter le MGC à l’élection présidentielle de 2025, je m’engage devant vous, tout le parti, à défendre avec loyauté nos valeurs et à porter notre vision de progrès et d’unité pour la Côte d’Ivoire », a-t-elle déclaré, ajoutant : « Je ferai rayonner notre vision et je défendrai chaque Ivoirien, avec votre aide et avec l’aide de Dieu ».
Lors de son discours-programme, Simone Ehivet a dressé un constat lucide de la situation du pays, tout en appelant les Ivoiriens à nourrir l’espoir et à s’engager dans une action collective. « Ce jour est pour moi un jour mémorable. Je constate que notre pays est à la croisée des chemins. Le pays va très mal. Mais quand je vous regarde, je vois la lumière dans vos yeux », a-t-elle affirmé.
« Ces lumières me disent que nous méritons mieux que cela. J’ai accepté d’être candidate parce que je crois profondément que chaque Ivoirien est capable de transcender les épreuves pour bâtir et réussir. Ensemble, nous bâtirons une Côte d’Ivoire transformée, développée et incontournable, fondée sur trois piliers : la réconciliation, la transformation et la souveraineté », a-t-elle conclu, soulignant la nécessité de redonner espoir et dignité à la nation.
La convention du MGC a également été marquée par la présence de plusieurs partis politiques, dont le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep), dirigé par Charles Blé Goudé, qui a salué le parcours de Simone Ehivet et sa capacité à fédérer les Ivoiriens. « Vous avez servi en coulisse, vous avez servi au cœur du système et aujourd’hui, vous avez décidé de servir devant. Qui pourrait douter des sacrifices que vous avez consentis pour ce pays ? Vous êtes un éléphant politique, et personne ne pourra effacer vos traces », a-t-il déclaré, rendant hommage à son engagement.
Il a également défendu le droit de l’ancienne Première Dame à porter le nom Gbagbo, en réponse à une récente polémique suscitée par le PPA-CI, qui avait remis en question cette appellation après son divorce avec l’ex-président Laurent Gbagbo.
Simone Ehivet devient ainsi la première femme officiellement déclarée candidate à l’élection présidentielle de 2025, marquant une étape historique pour la Côte d’Ivoire et pour le MGC. Cette investiture ouvre une nouvelle page dans la vie politique ivoirienne, alors que le pays se prépare à une élection décisive prévue pour octobre 2025.
Rappelons que Simone Gbagbo, 75 ans, a été l’épouse du président Laurent Gbagbo au pouvoir de 2000 à 2011, période pendant laquelle elle était surnommée la “Dame de Fer”. Elle avait été arrêtée en même temps que son mari en avril 2011, à l’issue d’une crise postélectorale sanglante opposant le camp Gbagbo au camp Ouattara qui avait fait quelque 3.000 morts. Leur divorce, demandé dès son retour à Abidjan en juin 2021 par M. Gbagbo après son acquittement par la justice internationale, a été officiellement prononcé en 2023.
Condamnée en 2015 dans son pays à 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’État », Mme Gbagbo a bénéficié en 2018 d’une loi d’amnistie, au nom de la « réconciliation nationale ». Samedi, elle a notamment affirmé vouloir « bâtir une grande nation ivoirienne réconciliée, forte, pleine de justice et d’équité ».
Pour l’heure, outre Mme Gbagbo, trois autres candidats sont déclarés: l’ex-président Laurent Gbagbo, toujours inéligible pour une condamnation à 20 ans de prison pour des faits liés à la crise de 2010-2011, l’ex-Premier ministre Pascal Affi N’Guessan et l’ancien ministre du Commerce Jean-Louis Billon. (LEM/2024)