FRANCE: le PS prêt à négocier avec les macronistes et LR pour former un gouvernement

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PARIS, 6 DECEMBRE (ASPAMNEWS)- Alors qu’Emmanuel Macron a officiellement lancé son casting pour Matignon, les hommes de médias tentent de gratter des informations auprès de leurs invités politiques : «Est-ce que ça pourrait vous intéresser ?» Si «la question de la place des femmes en politique est le mal de la France», Anne Hidalgo n’est «pas candidate à Matignon», répond l’élue. «Je suis maire de Paris et je souhaite aller au bout de mon mandat.» La socialiste souhaite voir «une personnalité de gauche, centre-gauche» au poste de Premier ministre. Hier, Ségolène Royal a rappelé sa disponibilité.

Après qu’Olivier Faure, reçu à l’Elysée, a annoncé que le Parti socialiste était prêt à négocier avec les macronistes et Les Républicains (LR), le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard, a fustigé sur X l’idée de « gouverner avec ceux qui pensent qu’il y a “des Français de papier” et que “certains régressent vers leurs origines ethniques” ». M. Bompard fait référence à des propos tenus par le ministre de l’intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, issu de LR. « Réveillez-vous ! Respectez-vous ! Respectez les électeurs ! », a-t-il encore écrit.

Marine Tondelier a demandé à M. Faure de ne pas « tomber dans le piège » d’Emmanuel Macron. « Moi, je dis à Olivier Faure : “attention”, je dis (…) “vigilance” », a-t-elle mis en garde, estimant que le chef de l’Etat tentait « d’enfermer le Parti socialiste dans un cercle de négociations qui exclut mécaniquement tous les partis qui revendiquent de mettre en première ligne de leurs préoccupations les classes populaires ». Il « enferme le Parti socialiste dans le camp de ceux qui méprisent les classes populaires », a-t-elle ajouté.

De la même manière, l’eurodéputée « insoumise » Manon Aubry a estimé que le choix d’Olivier Faure était « une trahison du Nouveau Front populaire » (NFP) et des « millions d’électrices et d’électeurs qui se sont mobilisés » pour faire barrage à l’extrême droite.

Selon elle, les électeurs du NFP ont voté pour l’abrogation de la réforme des retraites, la hausse du SMIC et le blocage des prix des produits de première nécessité, autant de mesures pour lesquelles « les macronistes et Les Républicains sont contre ». En acceptant de discuter, Olivier Faure « fait le jeu d’Emmanuel Macron, qui veut le scalp du Nouveau Front populaire », et « isole le Parti socialiste », a-t-elle encore ajouté.

De retour en première ligne, le chef de l’État cherche déjà le meilleur profil pour succéder à son éphémère premier ministre. Alors qu’il s’est adressé aux Français dans une allocution jeudi soir, le président reste perçu dans l’opinion comme le principal fautif de l’impasse politique, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro.

Près de la moitié du pays (46%) le tient ainsi responsable de l’instabilité actuelle, loin devant le RN (11%) et le Nouveau Front populaire (10%) qui ont pourtant voté la motion de censure. Quand seuls 29% des Français jettent la pierre à l’ensemble des forces politiques qui n’ont pas réussi à s’entendre.

Depuis plusieurs jours, les appels à la démission jusque-là agités par les oppositions sont repris par des figures plus modérées, comme le maire LR de Meaux, Jean-François Copé. Au point que six Français sur dix (59%) demandent désormais le départ anticipé d’Emmanuel Macron, soit une hausse de +5 points depuis septembre.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Emmanuel Macron ne regrette pas sa décision d’avoir dissous l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. Tout juste a-t-il admis hier soir, lors de son allocution post démission de Michel Barnier, que son idée n’a pas été comprise. «Cette décision n’était simplement pas compréhensible», résumé ce matin le  président sortant de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Jean-Louis Bourlanges.

Mais ce dernier se dit tout même «alarmé» lors qu’il entend des «appels à la démission» du président de la République. «Il faut faire une distinction entre une erreur stratégique, de manœuvre politique, et une faute morale : c’est extravagant de reprocher au chef de l’État d’avoir consulté le peuple français.» Tout en admettant que la parole a été donné au peuple français «au mauvais moment» et «dans de mauvaises conditions». «Le résultat a fait apparaître le dissensus.» (DPG/2024)

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