16 DECEMBRE (ASPAMNEWS)- La Confédération des États du Sahel (AES) a confirmé sa décision de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Et, la CEDEAO a, au cours d’une réunion hier dimanche à Abuja, finalement pris acte du retrait du Mali, Niger et Burkina Faso.
« La Conférence ordonne au Conseil des Ministres de convoquer une session extraordinaire au cours du deuxième trimestre de 2025 pour examiner et adopter les modalités de départ et le plan d’urgence portant sur les relations politiques et économiques entre la Cédéao et la République du Niger, la République du Mali et le Burkina Faso« , a déclaré Omar Aliou Touray, président de la commission de la Cédéao dans son discours de clôture.
Les couleurs du retrait définitif de la CEDEAO, ont été annoncées par les dirigeants du Mali, du Burkina Faso et du Niger, le vendredi 13, date réputée être maudite dans la croyance populaire. Ceux-ci ont confirmé que le retrait de leurs pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), n’était plus à négocier.
Comme pour enfoncer le clou, et noyer tout effort de la CEDEAO de les retenir, en brandissant cet acquis certain qu’est la libre circulation des biens et des personnes dans son espace, le président du Mali et président en exercice de la confédération des Etats du Sahel (AES), le général Assimi Goïta, rend publique, le samedi 14, une batterie de mesures offrant aux citoyens ouest-africains, puisque c’est, désormais, de mise, de faire la part des choses, cette même possibilité d’aller et venir librement dans l’aire géographique de l’entité portée sur les fonts baptismaux, le 16 septembre 2023.
Mais, visiblement soucieux de maintenir la CEDEAO en vie, avec tous les membres, y compris ceux qui sont partis, les chefs d’Etat de la CEDEAO, tout en actant leur départ, ce dimanche 15, à Abuja au Nigeria, ont gardé la porte ouverte, et ce, encore pour six bons mois.
Mais, leurs médiateurs désignés, en l’occurrence le Togolais, Faure Gnassingbé et le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye, seront-ils en mesure de rabibocher les deux parties, en séparation, pour les uns, et séparés pour les autres?
En tout cas, pour la CEDEAO, six mois de chambre à part, sont encore en vue, pour essayer de ramener au sein de l’organisation sous-régionale, les trois Etats qui ont claqué la porte. Si, «on ne dit jamais, jamais», comme l’enseigne une sagesse bien répandue, la tâche des deux réconciliateurs en chef, n’est donc pas mission impossible mais n’en sera pas moins ardue.
Cependant, la Cédéao a mis en place une transition de six mois, soit jusqu’en juillet 2025 pour tenter de convaincre les trois pays à revenir au sein de la communauté. Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye est mandaté à cet pour poursuivre la médiation avec les militaires au pouvoir à Bamako, Niamey et Ouagadougou.
À la veille de ce sommet décisif, les pays de l’AES ont jugé leur retrait de l’organisation sous-régionale. Pour rappel, le Mali, le Niger et le Burkina Faso se sont retirés de la Cédéao, accusant l’organisation d’être sous l’influence de puissances étrangères notamment la France. (PDM/2024)