28 DECEMBRE (ASPAMNEWS)-Alors que le Niger par le biais de son président, le général Abdourahamane Tiani, accuse certains pays dont le Nigeria et l Côte d’Ivoire de tenter de le déstabiliser en collaboration avec d’autres puissances étrangères, le conseiller à la sécurité nationale du Nigeria (NSA), Malam Nuhu Ribadu, a catégoriquement nié les accusations. L’état-major général des armées ivoiriennes et la CEDEAO ont également réagi, ce samedi 28 décembre 2024, réagit face aux accusations.
Malam Nuhu Ribadu, a catégoriquement nié les accusations selon lesquelles le Nigeria aurait eu l’intention de saboter ou de déstabiliser la République du Niger, comme le prétendait son chef, le général Abdourahmane Tiani
Ribadu a fait cette déclaration dans une interview avec BBC Hausa, qui a été fournie à l’Agence de presse du Nigeria (NAN) par le Bureau du conseiller à la sécurité nationale (ONSA) vendredi à Abuja. il a qualifié les déclarations de Tchiani de surprenantes et inquiétantes, soulignant que les allégations étaient sans fondement.
Il a souligné que le Nigéria a toujours entretenu des relations pacifiques avec ses voisins, notamment le Cameroun, la République du Bénin et le Tchad. « Pourquoi aurions-nous soudain une raison d’être en conflit avec le Niger ? Cela n’a tout simplement aucun sens », a déclaré Ribadu.
La NSA a également rejeté l’allégation selon laquelle le Nigeria hébergeait une base militaire française, affirmant que le Nigeria n’avait pas d’historique d’hébergement de bases militaires étrangères. Il a noté que même le Royaume-Uni, l’ancien colonisateur du Nigeria, n’avait jamais tenté d’établir une base dans le pays. « Le Nigeria a fermement résisté à une tentative des États-Unis d’établir une base (AFRICOM) à l’intérieur de nos frontières », a-t-il ajouté.
Ribadu a également précisé que le Niger avait hébergé des bases militaires étrangères, dont une établie par les États-Unis, qui a été récemment expulsée. Il a rejeté l’affirmation selon laquelle la France utiliserait le territoire nigérian pour lancer une attaque contre le Niger comme étant « invraisemblable et sans fondement », soulignant qu’un tel événement ne se produirait pas.
La Cedeao profondément préoccupée
La Cedeao n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué publié le jeudi 26 décembre 2024, l’organisation communautaire a exprimé sa « profonde préoccupation face aux allégations portées contre le Nigeria et d’autres États membres » , sans citer nommément le général de brigade.
Pour la Cedeao, ni Abuja, ni aucune autre capitale des pays membres ne parrainent le terrorisme.
« Depuis des années, le Nigeria soutient la paix et la sécurité de plusieurs pays, non seulement dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, mais aussi sur le continent africain. Les récents succès enregistrés par la Force Multinationale Mixte (MNJTF) dirigée par le Nigeria démontrent l’engagement du pays envers la paix et la sécurité dans toute la région » souligne l’organisation.
Le Nigéria n’est pas un Etat parrain du terrorisme, selon la Cedeao
Elle « réfute donc toute suggestion selon laquelle un pays aussi généreux et magnanime deviendrait un Etat parrain du terrorisme ». In fine, la Cedeao appelle « tous les Etats de la région à promouvoir le dialogue et la stabilité et à s’abstenir de faire des accusations qui ne sont pas soutenues par des preuves ».
Face à ces accusations, jugées « extrêmement graves » et portées publiquement par un chef d’État, l’État-major général des armées ivoiriennes a également publié un communiqué pour rétablir les faits et dissiper les doutes que ces allégations pourraient susciter.
« Les Forces armées de Côte d’Ivoire qui demeurent concentrées sur la défense et la sécurité de la Côte d’Ivoire s’inscrivent en faux contre ces graves accusations proférées, sans aucun début de preuve par le chef de la junte au Niger », indique le communiqué signé du chef d’État-major général des armées ivoiriennes.
Les forces armées ivoiriennes fidèles à leur longue tradition de coopération avec les pays de la sous-région, demeurent engagées à continuer à apporter leurs contributions à la paix et à la stabilité régionale », précise également le communiqué.
L’État-major ivoirien invite par ailleurs les autorités militaires nigériennes à se concentrer sur leurs objectifs sécuritaires internes, « qui, malheureusement, sont loin d’être atteints ».
Rappelons que depuis le coup d’État de juillet 2023 qui a renversé le régime de Mohamed Bazoum, les relations diplomatiques entre la Côte d’Ivoire et le Niger se sont détériorées. Favorable au retour à l’ordre constitutionnel, le président ivoirien Alassane Ouattara avait ouvertement soutenu une intervention militaire pour rétablir le président déchu.
Dans un récent entretien accordé à la télévision nationale nigérienne, RTN, le président nigérien Abdourahmane Tiani a soutenu que la France, « sponsor du terrorisme », a promis une somme d’argent au gouvernement nigérian pour s’établir dans l’Etat de Borno, afin de déstabiliser le Niger. Il invitait par la même occasion son homologue nigérian Bola Ahmed Tinubu à « dire combien les Français lui ont proposé ».
Dans la même interview, le président nigérien a aussi indirectement accusé le Bénin et la Côte d’Ivoire d’être dans des combines avec la France pour s’en prendre à son pays. (DKP/2024)