RDC-M23-GOMA: Kagamé et Tshisekedi attendus en Tanzanie, CENCO–ECC présente un projet de sortie de crise

0 1 800

KINSHASA, 4 FEVRIER (ASPAMNEWS)- Un sommet conjoint de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) va se tenir vendredi 7 et samedi 8 février 2025, à Dar es Salaam, en Tanzanie, sur le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo.  Selon une dépêche de la Présidence kényane parvenue à Aspamnews, lundi 3 février, le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame ont confirmé leur présence à cette rencontre qui sera précédée d’une réunion ministérielle vendredi avant la réunion des chefs d’État samedi. 

Une énième tentative de rabibocher les deux voisins, afin qu’ils se parlent dant la perspective de trouver une solution au conflit qui oppose le M23 et l’armée régulière de la République démocratique du Congo. Goma et Minova étant déjà aux mains du M23 alors que le sort de Bukavu est incertain, Dar es Salam qui accueillera le sommet extraordinaire conjoint de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), sera-t-elle la bonne clé pour ouvrir la porte de la paix? Il faut oser le croire. 

« Cela fait suite à un accord entre le président de la SADC, le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, et le président de la CAE, le président du Kenya, Williams Ruto. La présidente Samia Suluhu Hassan a gracieusement accepté d’accueillir le sommet pour délibérer sur la situation dans l’est de la RDC » , lit-on dans cette dépêche.

Pendant ce temps, le Président Félix Tshisekedi a reçu le 03 février, à la cité de l’union Africaine, une délégation conjointe composée des prélats catholiques, membres de la CENCO et protestants, membres de l’ECC. Ces religieux sont venus présenter un projet de sortie de crise au chef de l’État.

D’après Mgr Donatien Nshole, porte-parole de la CENCO, cité par la cellule de communication de la Présidence, cette audience procède d’une démarche entamée par les Églises Catholique et Protestante sur  » la nécessité de renforcer la cohésion nationale dans notre pays , un besoin devenu plus pressant « .

Nshole a souligné que les deux Églises ont pris l’initiative de concevoir un projet de sortie de crise que  » nous avons présenté ce jour au Chef de l’État. Il l’a reçu avec beaucoup d’attention; il l’a beaucoup apprécié et nous a encouragé. C’est un projet louable « .

Dans l’ensemble, les chefs religieux de la CENCO et de l’ECC ont dit avoir été encouragés dans leur démarche par l’appel du Chef de l’État à l’Église Catholique d’être au milieu du village et d’approcher les uns et les autres pour parler.

Interrogé par la Presse présidentielle sur le contenu dudit projet , Mgr Nshole s’est abstenu de livrer les détails réservés au Chef de l’État. À l’en croire, Il s’est limité à affirmer que « ce projet permet de sortir de la crise sans bain de sang ».

En tant que chef de cette délégation religieuse, le Cardinal Ambongo a, pour sa part, lancé un message de compassion à l’endroit de la population de l’Est du pays .  » Nous sommes troublés comme pasteur par la situation que vivent actuellement nos frères et sœurs à l’Est du pays. Nous n’arrivons pas à comprendre qu’est-ce que ces gens ont fait pour mériter un traitement aussi indigne de l’être humain et qui dure depuis trois décennies « , a-t-il dit.

 » Pour nous c’est incompressible. Voilà pourquoi nous, comme pasteurs , tout en prenant notre responsabilité à aller vers les uns et les autres pour chercher des solutions, nous voulons d’abord exprimer notre compassion, notre proximité et aussi notre solidarité envers nos frères et sœurs, qui vivent à Goma, Bukavu , Beni et Butembo, affectés par cette situation « .

De son côté, le Secrétaire général de l’ECC a montré l’importance de cette démarche de deux églises qui ont estimé qu’il est important d’amener des propositions concrètes susceptibles de créer un consensus national.  » Nous avons aimé les deux mots clés nous rappelés par le Chef de l’État : il nous faut la cohésion nationale et il nous faut la compréhension commune sur les défis qui pèsent sur le destin de notre pays « , a-t-il souligné.

La ville de Goma est depuis près d’une semaine aux mains des rebelles du M23, appuyés par les forces spéciales rwandaises. Cette emprise a plongé le pays dans une crise sécuritaire et humanitaire alarmante. Des rapports notamment de l’ONU ont révélé plus de 700 morts et des milliers de blessés. Kinshasa étudie la voie pour reconquérir cette ville volcanique au cœur de l’Est de la RDC. (DPJ/2025)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.