PORT-AU-PRINCE, 12 NOVEMBRE (ASPAMNEWS)- Le Conseil présidentiel de la transition a officiellement installé Alix Didier Fils-Aimé comme premier ministre de la transition, en présence des membres du gouvernement sortant et des membres du corps diplomatique. Mais la capitale reste sous panique à cause des violences liées aux attaques des groupes de gangs.
Le nouveau premier ministre s’est engagé dans un discours d’investiture à « travailler sans relâche (…) à la cohésion » politique et au « rétablissement de la sécurité » dans le pays. « Je prends l’engagement (…) de mettre mon énergie, mes compétences et mon patriotisme au service de la cause nationale », a déclaré M. Fils-Aimé, qui a également évoqué de prochaines « élections » alors que le pays est privé de président depuis 2021.
Plusieurs quartiers des communes de Port-au-Prince, de Delmas et de Tabarre ont connu un vent de panique le lundi 11 novembre 2024 suite à l’annonce des bandits se revendiquant de la coalition “Viv ansanm” de semer la terreur dans la zone métropolitaine. Tôt ce lundi matin, des tirs nourris ont été entendus dans ces quartiers, créant une angoisse profonde chez les citoyens qui s’apprêtaient à vaquer à leurs occupations.
Comme c’est toujours le cas à chaque situation de tension, les activités scolaires ont été paralysées pour la journée du lundi 11 novembre 2024. Quelques rares écoliers ont été remarqués dans les rues. Plusieurs établissements scolaires ont décidé de garder leurs portes fermées.
L’aéroport international d’Haïti a été fermé après que les gangs ont ouvert le feu sur un vol commercial atterrissant à Port-au-Prince, incitant certaines compagnies aériennes à suspendre temporairement leurs opérations alors que le nouveau premier ministre par intérim a promis de rétablir la paix.
L’avion de Spirit Airlines en partance de Fort Lauderdale, en Floride, pour Port-au-Prince était à quelques centaines de mètres de l’atterrissage dans la capitale haïtienne lorsque des gangs ont tiré sur l’avion, blessant une hôtesse de l’air, qui a subi des blessures légères, selon la compagnie aérienne, l’ambassade des États-Unis et les données de suivi du vol. Le vol a été dérouté et a atterri en République dominicaine.
L’avion de Spirit Airlines en partance de Fort Lauderdale, en Floride, pour Port-au-Prince était à quelques centaines de mètres de l’atterrissage dans la capitale haïtienne lorsque des gangs ont tiré sur l’avion, blessant une hôtesse de l’air, qui a subi des blessures légères, selon la compagnie aérienne, l’ambassade des États-Unis et les données de suivi du vol. Le vol a été dérouté et a atterri en République dominicaine.
La fusillade semble faire partie de ce que l’ambassade des États-Unis a appelé « des efforts menés par des gangs pour bloquer les voyages à destination et en provenance de Port-au-Prince, ce qui peut inclure des violences armées et des perturbations sur les routes, les ports et les aéroports ». Spirit, JetBlue et American Airlines ont annoncé lundi qu’elles annulaient leurs vols à destination et en provenance d’Haïti.
Dans d’autres quartiers de la capitale haïtienne, des échanges de tirs ont éclaté entre gangs et policiers. Des coups de feu ont résonné dans les rues tandis que des policiers lourdement armés se cachaient derrière les murs et que des civils terrorisés couraient. Dans d’autres quartiers aisés, des gangs ont incendié des maisons. Les écoles ont fermé alors que la panique se répandait dans plusieurs quartiers, rapporte l’Associated Press.
Lors de sa prestation de serment, Fils-Aimé a déclaré que ses principales priorités étaient de rétablir la paix dans le pays en crise et d’organiser des élections, qui n’ont pas eu lieu en Haïti depuis 2016. « Il y a beaucoup à faire pour ramener l’espoir », a-t-il déclaré devant une salle de diplomates et de responsables de la sécurité en costume. « Je suis profondément désolé pour les gens… qui ont été victimes de violences, forcés de tout abandonner. »
Rappelons que Haïti pâtit depuis des dizaines d’années d’une instabilité politique. Mais depuis quelques mois, ce pays des Caraïbes doit faire face en plus à la violence des gangs, qui contrôlent 80 % de la capitale Port-au-Prince. Le pays a donc connu des semaines de chaos politique, ce qui, selon les observateurs, pourrait entraîner encore plus de violence dans un pays où les effusions de sang sont devenues la nouvelle norme. Les gangs du pays profitent depuis longtemps des troubles politiques pour s’emparer du pouvoir, fermer les aéroports et les ports et semer le chaos. (SPH/2024)