TOGO-ENVIRONNEMENT- ATELIER : Une trentaine d’agents de corps de contrôle outillés sur l’identification et la détection de l’ivoire et produits à base d’ivoire

1 440
LOME, 10 juin (ASPAMNEWS)- Une trentaine d’agents de corps de contrôle venus du Benin, du Burkina Faso, du Niger et du Togo, ont échangé, ce 10 juin 2025, à Adétkopé, un quartier périphérique de la ville de Lomé, sur l’identification et la détection de l’ivoire et les produits à base de l’ivoire afin de lutter efficacement contre le trafic illicite de l’ivoire.

Axé sur le projet : « Sensibilisation et renforcement des capacités des corps de contrôle pour lutter contre le trafic illicite de l’ivoire et produits à base d’ivoire au Bénin, Burkina Faso, Niger et au Togo », cet atelier de deux jours, organisé par la Direction de Ressources Forestières du Togo, a pour objectif global de contribuer à la réduction du commerce illégal de l’ivoire, tout en améliorant les capacités de détection et de saisie de l’ivoire et des produits en ivoire.

Il s’agit spécifiquement au cours de cet atelier financé par le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE), de présenter les différents types d’ivoire existant (éléphant, Hippopotame, Phacochère, les focs), former les agents de corps de contrôles sur les spécificités et les traits distinctifs de chaque type d’ivoire et organiser des séances d’exercice d’identification des ivoires et/des produits à base d’ivoires.

Au cours de cet atelier, des exercices pratiques basés sur les différentes méthodes de reconnaissance et de l’identification de l’ivoire d’éléphant ont été faits. Chaque participant a reçu un support de formation sur les formes et transformation des ivoires et/ou les produits à base d’ivoire.

Le représentant de la directrice des ressources forestières, le lieutenant-Colonel SOUMAROU Moussa, en ouvrant les travaux a indiqué que la criminalité liée aux espèces sauvages est un défi, c’est pourquoi le Togo a toujours mis en place une stratégie afin de lutter efficacement contre la criminalité faunique.

« Les saisies d’ivoire ont révélé que les pointes d’ivoires sont souvent transformées en objets d’arts afin de contrecarrer les contrôles. Et, cet atelier vise à amener les uns et les autres à savoir comment faire l’identification et la détection des produits à base d’ivoire, car les éléphants d’Afrique continuent de tomber tous les jours, et ceci à cause de ses pointes qu’on appelle encore ivoire. », a-t-il déclaré.

Cette rencontre vient à point nommé car, l’Afrique de l’Ouest devient une cible importante du trafic illégal d’ivoire. Le transfert et l’exportation des produits en ivoire sont facilités par une multitude de circuits de transactions complexes avec des méthodes et des stratégies de camouflage bien conçues.

Les saisies d’ivoire et de produits à base d’ivoire dans la sous-région ont révélé que l’ivoire est de plus en plus transformé sur les marchés clandestins en objets d’art et dissimulé de manière à tromper les organes de contrôle de la vigilance et à échapper au dispositif de contrôle.

Les Trafiquants développent des stratégies d’adaptation aux évolutions du marché et des dispositifs de contrôle. Les trafiquants transforment de plus en plus localement les produits en ivoire avant de les exporter. Des saisies à l’aéroport de Cotonou au Bénin et dans d’autres pays de la sous-région ont révélé l’existence de marchés clandestins et de réseaux de transformation de l’ivoire en objets divers.
En effet, l’ivoire saisi est souvent localement transformé en objets d’art, religieux ou de joaillerie et peint de manière à tromper la vigilance des organes de contrôle et à échapper au système de contrôle.

Mais la plupart des agents des corps de contrôle et de surveillance (douaniers, policiers, forestiers, Interpol, les agents de contrôle au scanner dans les ports et aéroports) ne sont pas informés ni formés sur les méthodes et stratégies de dissimulation de l’ivoire utilisé par les trafiquants. C’est ainsi que les produits en ivoire sont dissimulés et frauduleusement commercialisés.

Les actions anti-fraude doivent être adaptées pour endiguer ces flux illicites. Pour faire face à ce défi, le présent projet est initié pour sensibiliser et renforcer la capacité des Organes de contrôle à lutter contre le trafic illicite de l’ivoire au Bénin, au Burkina Faso, au Niger et au Togo.

Ce projet, conformément à la résolution Conf. 10.10 (Rev. CoP17) dans laquelle la Conférence des Parties recommande que toutes les Parties et non-Parties sous la juridiction desquelles il existe un marché national légal de l’ivoire qui contribue au braconnage ou au commerce illégal, prennent toutes les mesures nécessaires, législatives, réglementaires et la lutte contre la fraude pour fermer de toute urgence ce marché intérieur au commerce de l’ivoire brut et travaillé.

Rappelons que chaque année, 20 000 à 30 000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF) ; équivalent à entre 50 et 80 individus par jour. L’espèce ne compte plus que 415 000 pachydermes en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier.

Le commerce illégal d’espèces sauvages est un crime transnational majeur organisé, qui génère des milliards de fonds criminels chaque année. Les trafiquants d’espèces sauvages exploitent les faiblesses des secteurs financiers et non financiers pour déplacer, cacher et blanchir leurs produits, ce qui permet de nouveaux crimes et porte atteinte à l’intégrité financière. Malgré ce fait, dans certains pays, le trafic de faune n’est pas reconnu comme une vraie menace, ce qui permet aux différents réseaux de trafic de prospérer. (NKA/2025)