TOGO: Mgr Kpodzro appelle les Togolais à se mobiliser contre le septennat proposé

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(ASPAMNEWS)- L’archevêque émérite de Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro a appelé mercredi, au cours d’une conférence de presse, la population à se mobiliser contre la réforme constitutionnelle en cours à l’Assemblée nationale togolaise.
Selon lui, du texte en étude, il va sans dire que le régime de Faure Gnassingbé est en train de se montrer ‘vorace’, ‘sans pitié’ et considère le Togo comme sa ‘propriété privée’.
« En français facile, Faure Gnassingbé veut faire 29 ans au pouvoir en plus de 38 ans au pouvoir de son défunt père », a constaté Mgr Philippe Kpodzro qui a dénoncé cette volonté du régime à consacrer Faure Gnassingbé un président à vie sur le Togo.
selon lui, il est donc temps pour que le peuple togolais se mobilise pour faire échec à ce énième ‘coup de force’. Il a donc appelé les catholiques, les protestants, les musulmans, bref tout Togolais à se mobiliser.
Dans sa présentation, Mgr Kpodzro a fait état devant les médias des 5 articles concernés par la réforme constitutionnelle en cours. Le texte étudié par les députés à la commission des lois est composé de 5 articles notamment 52, 59, 60, 65 et 75 de la Constitution. Et si la réforme constitutionnelle en cours aboutit, a-t-il noté,  la Constitution sera pire que celle en vigueur.
« Le nouveau texte proposé est plus grave que la constitution en vigueur. Le régime RPT/UNIR est vorace, sans pitié, et considère le Togo comme une propriété privée », a-t-il souligné.
L’article 59 nouveau relatif au mandat du président de la République porte le mandat présidentiel à 7 ans renouvelable une seule fois.
« Cela veut dire qu’à la fin du mandat de Faure Gnassingbé en février 2020 où il aura déjà bouclé 15 ans au pouvoir, il peut encore se présenter 2 fois devant les électeurs. Cette fois-ci, pour un mandat de 7 ans, il finira en principe en 2034 », a-t-il dénoncé.
Il en conclut que l’actuel chef de l’Etat veut faire 29 ans au pouvoir en plus des 38 ans au pouvoir de son père, Eyadéma Gnassingbé.
Le plus grave, l’article 75 nouveau consacre une immunité à vie pour le président de la République.  Il dispose, selon le prélat que « les anciens présidents de la République  sont de plein droit membres à vie du Sénat. Ils ne peuvent être ni poursuivis, ni arrêtés, ni détenus, ni visés pour les actes posés pendant leur mandat ».
Et pour couronner le tout, ils vont jouir des privilèges et avantages définis par une loi organique.
L’article 52 nouveau parle de la durée du mandat du député qui est de 6 ans renouvelable 2 fois. Autrement dit, a relevé l’ancien président de la Conférence nationale souveraine,  chaque Togolais qui peut se faire régulièrement élire lors des élections législatives, peut faire 18 ans à l’hémicycle.
Il a aussi lancé un appel aux organisations de la société civile, aux autres communautés religieuses et aux Togolais de lever contre cette situation qui n’honore pas le pays. « Le régime RPT/UNIR est vorace, sans pitié, et considère le Togo comme une propriété privée », a-t-il regretté.
Aux termes de l’article 65 nouveau, la durée de la transition, après une vacance de pouvoir, passe désormais de 60 jours à 100 jours. L’élection présidentielle se fera à un scrutin uninominal majoritaire à 2 tours, note-t-on dans le texte en étude.
Le prélat regrette qu’aucune attention ne soit faite au texte proposé par l’expert constitutionnaliste sénégalais commis par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) au plus fort de la crise sociopolitique déclenchée le 19 août 2017. Ce texte, a-t-il souligné, a le mérite de de combler le désir du peuple togolais. (GBL/2019)
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