Coronavirus : Les dirigeants africains prennent des décisions fortes et se barricadent

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(ASPAMNEWS) – Le coronavirus fait monter la température en Afrique où plusieurs pays se replient pour juguler la maladie. En effet, le bilan est déjà passé à plus de 169 710 cas d’infection et plus de 6 640 morts dans 142 pays. Les dirigeants africains, même si les médecins soulignent le manque de moyens, prennent des décisions fortes pour circonscrire le mal qu’est ce coronavirus.

« Ce n’est que le vent avant une probable tempête », prédit Dr Michel Yao, responsable des opérations d’urgence de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dans son diagnostic de l’évolution du Covid-19 en Afrique.

Une projection alarmiste qui a de fortes probabilités de se produire à cause de nombreux facteurs comme la fragilité des systèmes de santé de ce continent. Au moment où l’épicentre de la pandémie s’est déplacé en Europe, le continent africain craint le pire : une explosion des cas.

Sur la planète, le coronavirus est désormais actif dans trois pays sur quatre. En Afrique, 337 personnes ont été contaminées dans une trentaine de pays. L’Egypte (126 cas), l’Afrique du Sud (62 cas) et l’Algérie (54 cas) sont en tête de peloton.

Si des gouvernements se cantonnent au durcissement des conditions d’entrée dans leurs pays, d’autres actionnent le repli national. L’Afrique du Sud est passée à l’acte en fermant ses frontières aux citoyens des pays les plus touchés par le Covid-19.

Le Maroc a appliqué cette mesure avec les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Celles-ci, situées au nord du Royaume, sont les seules limites terrestres entre l’Afrique et l’Union Européenne (UE).

Depuis le 14 mars, la Tunisie a bouclé ses frontières maritimes, et ce, jusqu’au 4 avril prochain. En pleine guerre civile, le Gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli (Libye) a annoncé l’état d’urgence et verrouillé ses frontières terrestres ce lundi.

Au Gabon où, à ce jour, aucun cas n’a été recensé, les autorités ont pourtant décidé de fermer toutes les frontières terrestres. Principalement celles du nord qu’il partage avec le Cameroun et la Guinée équatoriale.

Le Kenya a bouché ses frontières sauf pour ses citoyens et les résidents étrangers. Mais ceux-ci devront se soumettre à un auto-confinement. Au Sénégal, malgré la pression d’une partie de la population, l’Etat n’a pas encore jugé nécessaire de prendre une telle mesure. Ce pays a répertorié une vingtaine de cas de coronavirus.

Au Togo, le gouvernement déconseille de voyager dans les pays où sévit la pandémie, interdit tout rassemblement de plus de 100 personnes sur toute l’étendue du territoire national, pour un mois, à compter du jeudi 19 mars 2020 à minuit et renforce la surveillance et des mesures individuelles et collectives de prévention et de protection : se laver les mains au savon, recourir au gel hydro-alcoolique, ne pas se serrer les mains en se saluant, éviter des accolades et des embrassades, etc.

Le rapatriement d’Algériens de France, un des pays les plus touchés par le Covid-19, fait craindre une propagation rapide du virus en Algérie, aucune obligation d’auto-confinement n’étant imposée à leur retour et les hôpitaux ne disposant que de quelques centaines de lits de réanimation.

Quatre décès ont été enregistrés jusqu’à présent en Algérie en raison de la pandémie, selon le ministère de la Santé. A ce jour, 60 cas de Covid-19 ont été confirmés sur le sol algérien, avec six nouveaux patients recensés lundi.

Le Premier ministre Abdelaziz Djerad a ordonné dimanche la suspension temporaire à partir de mardi de toutes les liaisons aériennes et maritimes entre l’Algérie et la France, une mesure étendue lundi à l’ensemble des pays européens à compter de jeudi. « Cette suspension exceptionnelle sera accompagnée par un dispositif de rapatriement de nos citoyens voyageant actuellement dans les pays concernés », selon un communiqué officiel. (SPM/2020)

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