ETATS-UNIS- PRÉSIDENTIELLE : La Floride et le Texas pour Trump, l'incertitude ailleurs

0 128

(ASPAMNEWS) – Ceux qui espéraient une déferlante bleue en faveur de Joe Biden, et un verdict rapide dans la course à la Maison Blanche, en sont pour leurs frais. A l’heure où l’Europe se réveille, l’identité du prochain président des Etats-Unis n’est pas encore connue. Le suspense va encore durer plusieurs heures, voire plusieurs jours. 

A 2 heures sur la côte Est américaine (8 heures à Paris), c’est une course serrée qui se profile, comme l’anticipaient de nombreux analystes, compte tenu du contexte inédit dans lequel cette élection se déroule : une pandémie qui a modifié en profondeur la façon de voter, augmentant considérablement le nombre de votes par correspondance et une participation record, qui rend toute analyse et toute anticipation encore plus acrobatiques que d’ordinaire.

De premiers enseignements se dessinent toutefois. Tout d’abord, aucun Etat n’a encore officiellement changé de camp entre 2016 et 2020. Chacun a fait le plein de grands électeurs là où il était attendu, Donald Trump dans le centre et le sud du pays (Texas, Caroline du Sud, Louisiane, Alabama, Oklahoma, Missouri, les deux Dakotas), Joe Biden dans l’Illinois, le Nouveau-Mexique, le Colorado et dans le nord-est (Connecticut, New York, New Jersey, Maryland).

Le président sortant en bonne position dans le Sunshine State

Tous les regards sont donc tournés, sans surprise, vers les «swing states». Dans cette catégorie, le premier – et le seul pour l’instant – enseignement est venu de Floride, un Etat que Donald Trump ne peut se permettre de perdre. Le résultat définitif n’est pas encore annoncé, mais le président sortant semble désormais quasi assuré de remporter le Sunshine State, son Etat d’adoption.

Avec 96% des votes comptabilisés, Trump compte 3,4 points d’avance sur Biden, avec 400 000 votes de plus que son rival. Si l’écart maintient, ce sera le plus élevé depuis la victoire de George W. Bush en 2004. En 2016, l’ancien magnat de l’immobilier l’avait emporté en Floride avec 1,2 point d’avance sur Hillary Clinton. Principale explication : la performance historique de Trump dans le comté de Miami-Dade, un bastion démocrate riche en électeurs d’origine cubaine, qui ont voté massivement cette année en faveur du président sortant. Il y a remporté près de 200 000 voix de plus qu’en 2016.

Inconnues et données parcellaires

A ce stade, la vague bleue dont certains espéraient qu’elle permettrait à Joe Biden de conquérir certains Etats républicains du Sud, ne semble pas se matérialiser. Au Texas, environ 94% des votes ont été comptabilisés, et Donald Trump dispose d’une solide avance de plus de 5,9 points dans cet gros Etat (38 grands électeurs), bastion rouge depuis quarante-quatre ans. Pour le moment, Trump est aussi en tête de 2,5 points en Géorgie, sur 91% des bulletins dépouillés.

Le principal enseignement reste d’ailleurs celui-ci : il est encore tôt, et hormis le résultat clé de la Floride, la course reste parsemée d’inconnues et de données parcellaires. Dans les Etats cruciaux du Midwest, de nombreux votes restent à comptabiliser, et dans le Michigan et la Pennsylvanie, notamment, ceux arrivés par courrier, réputés plus favorables aux démocrates, risquent de ne pas l’être pendant plusieurs jours.

Si l’élection se révèle serrée dans les heures à venir et que le verdict final repose sur ces Etats de la Rust Belt, gagnés par Trump en 2016 à la surprise générale, et que Biden doit reconquérir pour l’emporter, alors la patience sera plus que jamais de mise. (FAU/2020)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.