LUANDA, 30 AOÛT (ASPAMNEWS)- Dans la déclaration qu’il a faite au siège du MPLA, en présence de ses principaux collaborateurs, João Lourenço a précisé que la confiance accordée au MPLA porte l’énorme responsabilité de promouvoir le dialogue et la concertation sociale avec les différents partenaires de la société civile.
Le champion du MPLA, Joao Lourenço, gardera donc, pour un deuxième mandat, les clés du palais présidentiel, sauf tsunami non prévu, pour l’instant, par la météo politique angolaise. Certes, l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA) qui vient de prouver à son rival devant l’Eternel qu’il peut le tutoyer, et mieux, le bousculer, dans les urnes, avec ses 43,95% des voix, n’a pas dit son dernier mot.
En effet, le parti du nationaliste et seigneur de guerre, Feu Jonas Savimbi, garde sa posture de contestataire des chiffres de la Commission nationale électorale (CNE) et dispose de trois jours pour porter ses recours devant la Cour constitutionnelle. L’UNITA peut même puiser de l’énergie et de l’espoir dans l’attitude des cinq membres de la CNE qui menacent de ne pas apposer leurs précieuses signatures au bas des documents portant les résultats finaux. Comme à l’accoutumée, cette règle immuable du jeu qui fait toujours conjuguer élections et contestations, sera donc respectée, mais changera difficilement les scores, au point de renverser les résultats au profit du leader de l’UNITA.
Adalberto Costar Junior, 60 ans, finira certainement par accepter de porter son bonnet de deuxième de la classe, quitte à préparer ses troupes pour le prochain assaut contre la citadelle MPLA qui, cette fois-ci, a certainement été ébranlée, même si elle n’est pas tombée. Si l’ancien-nouveau locataire de la présidence, n’arrive pas à juguler le fort taux de chômage et la vie chère qui frappent sans ménagement des populations angolaises qui nagent dans la hantise d’une inflation, l’UNITA pourra passer à l’offensive et transformer l’essai de cette année, lors de la prochaine bataille électorale.
La CNE, en annonçant la victoire de Joao Lourenço, sur la terre encore humide de la tombe de son prédécesseur, voudrait tourner définitivement la page du régime dos Santos, qu’il ne s’y prendrait pas autrement. En effet, José Eduardo dos Santos dont l’après règne a été, pour lui et son clan, un véritable enfer, venait d’être inhumé ce dimanche, veille de la proclamation de la courte victoire, mais victoire quand même, de celui qui n’a laissé aucun répit, notamment à ses enfants.
Sauf que le plus dur commence pour Joao Lorenço qui, pour ce deuxième mandat, contrairement au premier, ne bénéficiera d’aucun état de grâce de la part de populations désabusées et acculées par la pauvreté. Pourtant, le riche sous-sol de l’Angola imbibé de pétrole et étincelant des mille feux du diamant, exploité à bon escient, devrait faire le bonheur des Angolais, de tous les Angolais et pas seulement ceux qui sont au pouvoir et cofondent toujours biens public et patrimoine familial. Le potentiel minier, alimenté par le cuivre, le nickel, le plomb, le manganèse et le fer, et la mise en place d’une bonne politique agricole, doivent pouvoir sortir l’Angola du peu flatteur classement des pays les plus pauvres du monde et lui faire intégrer celui des nations où il fait bon vivre pour tous.
Président de tous les Angolais
João Lourenço a promis d’être le Président de tous les Angolais, soulignant l’engagement à travailler continuellement pour que l’Angola soit une grande économie, une grande démocratie et une société où tous les Angolais ont les mêmes opportunités de développer leurs talents et leurs capacités.
« Nous avons entendu et correctement interprété les souhaits du peuple et de la jeunesse, auxquels nous porterons une attention particulière », a exprimé le président réélu pour le mandat 2022-2027.
João Lourenço a noté qu’avec ce vote de confiance que les Angolais ont accordé au MPLA, « il est temps pour nous de continuer à réaliser une série d’investissements et de réformes nécessaires pour faire de l’Angola un pays plus prospère, développé et plus innovant, donnant à tous les Angolais l’avenir auquel ils aspirent et qu’ils méritent.
« Unissons-nous dans un nouvel esprit de patriotisme et de responsabilité où chacun de nous apportera sa contribution à une société plus juste », a-t-il exprimé.
Il a précisé que la victoire démontrait un engagement des Angolais envers le programme du MPLA, axé sur la diversification de l’économie, la création d’emplois, la formation du personnel, le renforcement du système éducatif, la modernisation de l’administration publique, la décentralisation de l’État, l’expansion des services de santé et d’assainissement.
Pour lui, la victoire du MPLA à cette élection signifie « un Exécutif qui assume ses engagements avec courage et responsabilité, qui n’a pas peur de rompre avec les pouvoirs qui s’installent et d’opérer les changements nécessaires ».
À cet égard, il a assuré que l’Exécutif ne renoncera pas à lutter pour plus de transparence et d’efficacité des institutions de l’État et n’abandonnera pas face aux difficultés, « cherchant toujours à assurer plus de développement et de progrès pour l’Angola et pour les Angolais ».
La majorité absolue assure de gouverner avec stabilité
João Lourenço a précisé aussi que la victoire obtenue par son parti (majorité absolue) donne des garanties pour gouverner avec stabilité.
Il a assuré que la volonté souveraine du peuple angolais, à travers les électeurs qui ont exercé leur droit aux urnes, vient de donner au MPLA la légitimité de gouverner le pays sur toute son étendue territoriale au cours du mandat 2022-2027.
Il a rappelé qu’ils s’agissent des élections générales, ce mandat, qui permet au candidat du MPLA d’être investi comme Président de la République d’Angola, de former l’Exécutif en nommant les ministres, les secrétaires d’État, les gouverneurs des 18 provinces et les administrateurs municipaux.
Satisfait des résultats
Lors de la conférence de presse, le leader du MPLA s’est dit satisfait des résultats obtenus lors des élections du 24 août, malgré le fait que son parti ait perdu des voix à Luanda, la principale place électorale du pays.
« Je suis satisfait du résultat que les électeurs angolais ont voulu donner au MPLA et à son candidat à la présidence de la République. Par conséquent, nous respectons la volonté du peuple », a-t-il admis.
Selon le leader du MPLA, l’enjeu de ces élections n’était pas des élections provinciales, municipales et encore moins municipales.
« Ce qui était en lice, c’était le poste du président de la République et des députés au parlement. Nous avons obtenu 124 sièges, ce qui nous garantit une majorité absolue, suffisante pour gouverner avec stabilité ».
Il a remercié les Angolais pour la confiance accordée au MPLA et à son candidat, « pour continuer à travailler en faveur le développement économique et social du pays, ainsi que le bien-être des Angolais ».
Scrutin exemplaire
Le président João Lourenço a également remercié tous les Angolais qui ont participé à ces élections, de manière exemplaire et ceux qui ont assuré le fonctionnement des bureaux de vote sur tout le territoire national « et rendu possible cette fête de la démocratie ».
La reconnaissance a été faite aussi à la CNE qui a assuré la tenue des élections, ainsi qu’aux observateurs internationaux qui ont suivi le scrutin et assisté à la tenue de ces élections.
Liberté de la presse
João Lourenço a reconnu, à cette occasion, que la presse nationale et étrangère disposait d’une totale liberté de mouvement et d’accès à l’information lors des élections générales du 24 août.
« Pour toutes ces raisons, le niveau d’organisation, la présence massive d’observateurs et la libre couverture médiatique. La communauté internationale reconnaît que ces élections ont été libres, équitables et transparentes », a déclaré João Lourenço, précisant que c’est une victoire pour l’Angola et les angolais. (SPM/2022)