MOSCOU, 21 SEPTEMBRE (ASPAMNEWS)- Dans une adresse à la population russe, diffusée mercredi 21 septembre, Vladimir Poutine a assuré que « l’objectif de l’Occident est de détruire » la Russie. Le chef d’Etat a également affirmé qu’il soutiendrait les référendums d’annexion dans les territoires ukrainiens occupés.
Une allocution de 14 minutes très attendue. Dans une adresse à la nation russe au ton martial, diffusée mercredi 21 septembre, Vladimir Poutine a annoncé avoir signé un décret de mobilisation partielle, concernant les réservistes, pour mener à bien son « opération militaire spéciale » en Ukraine, dont il a assuré que les objectifs n’avaient pas changé. Le président russe a également dit soutenir les référendums d’annexion qui vont être organisés dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie en soulignant qu’il est de son « devoir moral » de protéger leurs habitants des « néo-nazis » au pouvoir à Kiev.
La « mobilisation partielle » en vigueur à compter de ce mercredi ne concerne que les hommes ayant une expérience militaire, pas les conscrits ni les étudiants, a précisé le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, qui a dit pouvoir s’appuyer sur une réserve de 300.000 hommes qui sera formée avant d’être envoyée au combat. « Les appelés auront les mêmes avantages et privilèges que les militaires contractuels », a de son côté déclaré Vladimir Poutine lors de son allocution, qui a plus tôt salué les « volontaires, les vrais patriotes », qui « ont pris les armes pour défendre le Donbass».
Le discours de Vladimir Poutine a été interprété à Kiev comme une admission que le plan du Kremlin « ne se déroule pas comme prévu ». L’annonce de la mobilisation était « prévisible » et ressemble à une « tentative de justifier son échec », a estimé Mikhaïlo Podolyak, conseiller du président Volodymyr Zelensky. « La guerre ne se déroule clairement pas selon le scénario prévu et cela contraint par conséquent Poutine à prendre des décisions extrêmement impopulaires et à limiter considérablement les libertés de son peuple », a-t-il dit dans un message adressé à Reuters.
« Détruire la Russie ». Le président russe a par ailleurs affirmé que son pays ne faisait que répondre à la volonté qu’aurait selon lui eue l’Ukraine de se doter de l’arme atomique, ainsi qu’à l’agression de l’Occident, dont « l’objectif » est, d’après lui, de « détruire la Russie », comme il a détruit l’Union soviétique. Vladimir Poutine a également accusé les pays occidentaux de vouloir soumettre Moscou à un « chantage nucléaire».
Dans sa vidéo préenregistrée, le chef d’Etat russe a aussi expliqué que, selon lui, Moscou avait « adressé des propositions très concrètes pour trouver des solutions pacifiques », mais que l’Occident les avait « refusées ». « Tous les accords ont été rompus : l’Ukraine a reçu des armes, ses soldats ont été formés par l’OTAN, une vague de répression a englouti l’Ukraine, par la violence, l’intimidation », a-t-il poursuivi.
La Russie a « de nombreuses armes pour répondre » aux menaces occidentales qui ont « dépassé toutes les limites », a-t-il martelé, brandissant à nouveau sa propre menace de frappe nucléaire, qu’il agite depuis le début de l’invasion de l’Ukraine en février. « Ce n’est pas du bluff », a insisté Vladimir Poutine, qui a promis d’utiliser « tous les moyens à (sa) disposition » pour protéger le peuple russe alors que son armée est en difficulté face aux forces ukrainiennes armées et formées par les pays occidentaux.
Selon Sergueï Choïgou, l’armée russe a perdu 5.937 hommes depuis le début de son offensive, fournissant un premier bilan chiffré depuis début mars — les experts occidentaux jugent toutefois ce chiffre bien supérieur, ce qui explique la nécessité pour le pouvoir russe de faire appel aux réservistes. (RTS/2022)