RDC/PRESIDENTIELLE: Moïse Katumbi candidat, des réactions fusent

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KINSHASA, 20 DECEMBRE (ASPAMNEWS)- Le président national du parti Ensemble pour le changement, Moïse Katumbi, est candidat à la prochaine élection présidentielle. L’homme d’affaires et politique congolais, Moïse Katumbi, allié du président Félix Tshisekedi depuis 2020, a annoncé vendredi sa candidature à la présidentielle censée se tenir fin 2023 en République démocratique du Congo.

Le désormais opposant l’a annoncé dans un entretien. « Je suis candidat », a déclaré le richissime homme d’affaires et président du parti politique, « Ensemble pour la République ».

Selon lui, l’ex-gouverneur du Grand Katanga a annoncé également son départ de l’Union sacrée de la Nation, vision du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Il a annoncé d’emblée son départ de la coalition présidentielle « l’Union sacrée ».

« Je dois sauver un peuple en danger », a-t-il ajouté, estimant que la situation du pays est « chaotique ». L’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga a déclaré avoir « une vision et un programme » pour « reconstruire l’armée et la sécurité du pays ».

Katumbi a critiqué la gouvernance économique et sécuritaire de Tshisekedi qu’il accuse d’avoir proclamé un état de siège « 𝗊𝗎𝗂 a créé un malheur pour nous, a créé plus des problèmes » dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri depuis le mois de mai 2021.

Le chef de file du parti « Ensemble pour la République » a appelé à « des élections crédibles » alors que la majorité des figures de l’opposition dénonce le spectre d’une fraude à l’issue des scrutins. Katumbi a invité, en outre, les électeurs à « assiéger les bureaux de vote » le jour de scrutin « aussi longtemps qu’on n’a pas encore compté les voix et afficher les résultats ».

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a programmé les scrutins présidentiel, législatif national, provincial et les élections des conseillers communaux au 20 décembre 2023.

Katumbi avait déjà été empêché de postuler à la présidentielle de 2018 par le régime de Joseph Kabila. Il s’était rallié à l’opposant Martin Fayulu qui avait été battu par un autre opposant, Félix Tshisekedi.

Le scrutin avait été critiqué pour le manque de transparence. Les résultats n’avaient pas été rendus publics. Depuis, Fayulu et plusieurs autres opposants avaient accusé Tshisekedi de n’avoir pas été élu, mais d’avoir été proclamé vainqueur sur la base d’un accord secret avec Kabila, aujourd’hui dans l’opposition.

En froid avec le régime en place depuis peu, Moïse Katumbi s’est illustré souvent dans les critiques sur la gestion du pays. L’annonce de sa candidature à la présidentielle constitue un divorce avec le régime en place dont le président Félix Tshisekedi a manifesté son intention de briguer un second mandat à la magistrature suprême.

Interrogé sur le sort des ministres membres d’Ensemble pour la République qui sont du gouvernement après le départ de Katumbi, l’ancien député national a affirmé que chacun prendra ses responsabilités. 

« Chacun va prendre ses responsabilités. C’est des adultes, nous sommes en démocratie, chacun est libre. Ceux qui veulent nous suivre viendront, ceux qui veulent rester, vont rester. Vous savez nous sommes fin mandat, il y a des élections qui s’approchent, chacun peut prendre ses responsabilités« , a déclaré Francis Kalo

Réagissant à cette question qui fait l’actualité, le Parti Travailliste (PT) de Steve Mbikayi, a, quant à lui, estimé que le départ de Moïse Katumbi de l’union sacrée n’est, ni une surprise encore moins un événement, parce que ce n’était un secret de polichinelle. 

Au cours d’une interview, le président de ce parti, Steve Mbikayi soutient que cette candidature consacre la dissolution d’un mariage « hypocrite », qui n’a jamais existé, dont son regroupement le Front Patriotique 2023 et son parti politique PT avaient déjà dénoncé, il y a quelques mois. 

En outre, Steve Mbikayi pense que cette annonce constitue le début d’une bataille à laquelle ils sont bien préparés et dont ils ont l’assurance de remporter.

Par contre, le président du Parti Travailliste fustige les propos de Moïse Katumbi sur le bilan du Gouvernement Sama Lukonde. 

« On peut dire que c’est une dissolution d’un mariage qui n’a jamais existé. Et pour nous c’est le début d’un combat loyal. Je le félicite qu’il se soit annoncé, qu’il va être en face de nous et d’autres candidats qui sont jusque là cachés peuvent s’annoncer. Et là on peut se mettre à notre bataille avec assurance que le Président Felix Tshisekedi va conserver son trophée et j’en suis tellement sûr », a-t-il déclaré. 

Et d’ajouter : « Si monsieur Katumbi parle d’un bilan négatif auquel il a contribué par ses ministres c’est un peu étonnant. Dans tous les cas, nous l’avons dit depuis longtemps mais au niveau de l’union sacrée on n’a jamais été compris. Sinon je suis content que le combat s’annonce très bien et nous sommes bien arrangés à notre bataille ». 

Dans la foulée, le président du Parti Travailliste a appelé les ministres du parti de Moïse Katundu à démissionner, car leur parti s’est désolidarisé du régime en place. 

« (…), d’ailleurs dans une démocratie, les ministres issus de l’Ensemble feraient mieux de démissionner, ça sera une honte qu’ils puissent rester dans un Gouvernement alors que leur parti politique s’est retiré », a indiqué Steve Mbikayi. 

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