30 MARS (ASPAMNEWS)-Un deuxième bateau a quitté samedi 30 mars le port de Larnaca, empruntant un couloir maritime entre l’île de Chypre et la bande de Gaza pour livrer de l’aide humanitaire au territoire palestinien au bord de la famine, selon no sources. Le «Jennifer» fait partie d’une flottille transportant environ 400 tonnes d’aide, affrétée par les ONG World Central Kitchen et Open Arms. Le navire, accompagné de deux remorqueurs, devrait mettre environ 65 heures pour atteindre la bande de Gaza.
Sa cargaison contient des produits alimentaires, comme du riz, des pâtes, de la farine, des légumes et des protéines. Les aides devraient être acheminées via une jetée temporaire construite par World Central Kitchen au sud-ouest de Gaza où un premier bateau avait déchargé sa cargaison mi-mars sous la supervision de l’armée israélienne. De leur côté, les Émirats arabes unis ont fourni une cargaison de dattes, qui sont traditionnellement consommées pour rompre le jeûne pendant le mois du Ramadan sacré pour les musulmans.
Chaos lors d’une distribution d’aide
Cinq Palestiniens sont morts samedi matin, dont trois ayant succombé à des tirs, lors d’une distribution alimentaire qui a tourné au chaos dans la bande de Gaza, selon le Croissant rouge palestinien. Il y a également eu 30 blessés après cette énorme bousculade, au rond-point de Koweit.
Le Croissant rouge palestinien a fait état de cinq morts et 30 blessés samedi 30 mars avant l’aube dans la ville de Gaza, par des tirs et une bousculade lors d’une nouvelle distribution d’aide alimentaire qui a dégénéré. Le drame s’est produit alors que des milliers de personnes attendaient l’arrivée d’une quinzaine de camions de farine et autres aliments, selon l’organisation de secours, au rond-point de Koweït, théâtre de précédents incidents ces dernières semaines.
Des vidéos montrent des camions klaxonnant et avançant dans la pénombre, au milieu de feux de détritus, pendant que retentissent tout autour des tirs, sur ce rond-point théâtre de précédents incidents semblables ces dernières semaines. Selon les témoignages, des membres de «comités populaires de protection», chargés de superviser la distribution, ont tiré en l’air, blessant plusieurs personnes, tandis que les camions en renversaient d’autres. Au même moment, des chars israéliens positionnés à quelques centaines de mètres tiraient. De son côté, l’armée israélienne a indiqué ne «pas avoir trace de l’incident».
Selon des témoignages, des membres de « comités populaires de protection », chargés de superviser la distribution, ont tiré en l’air, tandis que dans la bousculade et la confusion, des camions renversaient des personnes. Les témoignages évoquent aussi au même moment des tirs « nourris » de chars israéliens positionnés à quelques centaines de mètres, sans préciser leur destination. Contactée, l’armée israélienne a répondu ne « pas avoir trace de l’incident ».
Les victimes ont été transportées à l’hôpital Baptiste de Gaza. Dans Gaza menacée de famine, plusieurs distributions ont dégénéré ces dernières semaines.
► 9 000 patients requièrent une évacuation sanitaire d’urgence de Gaza selon l’OMS
Quelque 9 000 patients de la bande de Gaza doivent en être évacués d’urgence pour être soignés, le territoire palestinien ne comptant plus que 10 hôpitaux, qui fonctionnent tous a minima, a réclamé samedi 30 mars le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.. Avant la guerre, Gaza comptait 36 hôpitaux, selon l’OMS.
Ces patients doivent être traités « pour le cancer, les blessures causées par les bombardements, la dialyse rénale et d’autres maladies chroniques », explique Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur X. C’est 1 000 de plus qu’au dernier recensement de l’OMS au début du mois de mars.
Le docteur Tedros a indiqué que jusqu’à présent « plus de 3 400 patients ont été transférés à l’étranger via Rafah, dont 2 198 blessés et 1 215 malades ». « Mais beaucoup d’autres doivent être évacués. Nous exhortons Israël à accélérer les approbations des évacuations, afin que les patients critiques puissent être soignés. Chaque instant compte », a-t-il demandé.
Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé samedi un nouveau bilan de 32 705 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre et 75 190 blessés. Les victimes sont majoritairement des femmes et des enfants, selon le Hamas.
52 combattants syriens et du Hezbollah libanais tués par des frappes israéliennes.
D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG britannique, il s’agit du bilan le plus lourd pour l’armée syrienne dans les frappes israéliennes depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre. Les frappes, qui ont eu lieu vendredi 29 mars, ont visé «un dépôt de roquettes appartenant au Hezbollah» dans le nord d’Alep, en Syrie, selon l’OSDH.
L’armée israélienne n’a pas commenté, mais a déclaré avoir tué dans le sud du Liban le «commandant adjoint de l’unité des roquettes et des missiles du Hezbollah», Ali Naïm, dans une frappe aérienne.
L’attaque de vendredi est la deuxième contre la Syrie en 24 heures, après une première ayant tué deux civils. Le Hezbollah a revendiqué plusieurs attaques contre des positions israéliennes vendredi, «en réponse aux attaques de l’ennemi israélien à Damas et Alep». (SBP/2024)