FRANCE: dissolution de l’assemblée nationale, un bouleversement politique et les conséquences

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PARIS,10 JUIN (ASPAMNEWS)-Après le score historique obtenu par le Rassemblement national aux élections européennes, dimanche, devançant de loin tous ses concurrents, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée et l’organisation de législatives le 30 juin et le 7 juillet.

En effet, Emmanuel Macron, le président français a essuyé une défaite cuisante aux élections européennes, du coup, il a été obligé de dissoudre le Parlement français. Les partis politique français dont le Rassemblement Nationale de Marine Le Pen, ont réagi à ce qui se passe dans le pays.

« En mettant la liste RN à plus de 32%, les Français viennent de nous accorder le plus haut score, tous partis confondus depuis 40 ans », s’est félicité Marine Le Pen en début de soirée de dimanche après les élections européennes, devant ses partisans.

« Le vote des Français est sans appel : le président, répondant à l’appel de Jordan Bardella, vient d’annoncer le retour aux urnes du peuple français dans quelques semaines », a-t-elle ajouté, avant de lancer : « Nous sommes prêts à exercer le pouvoir, prêts à mettre fin à cette immigration de masse, faire du pouvoir d’achat une priorité, à réindustrialiser le pays, en clair, prêts à faire revivre la France ».

Comme si le RN n’avait pas laminé ses adversaires aux élections européennes par un score écrasant (31,5 % selon les estimations de l’institut Ipsos pour France Télévisions). «J’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote», annonce le Président dans une allocution surprise, activant l’article 12 de la Constitution et convoquant de nouvelles élections législatives pour les 30 juin et 7 juillet. «Une décision grave, lourde, un acte de confiance», conclut le chef de l’Etat, stupéfiant tout le monde et exauçant le souhait de Jordan Bardella.

La tête de liste et président du RN, qui s’était exprimé peu avant 20 heures, avait salué son «score historique» qui sonne, selon lui, «le jour 1 de l’après-Macron» et réclamé cette table rase au Parlement au nom de «l’esprit des institutions». Une réunion du gouvernement s’improvisait à 22 heures, à l’Elysée.

De son côté, le président de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a indiqué que « le président de la République n’a nullement mis son mandat en jeu, ce qui eut été une logique de situation, puisqu’il a choisi de dissoudre l’Assemblée, c’est-à-dire renvoyer chez eux les seuls à être légitimes. Mais il a eu raison de dissoudre, puisqu’il n’a plus aucune légitimité à continuer le système de la maltraitance sociale généralisée à laquelle il se livre ». « Vous autres, le peuple des villes, des banlieues, il vous faut maintenant vous emparer du problème qui vous est posé, appropriez-vous la France ! », a-t-il clamé.

Pour le député des Hautes-Alpes et ex-ministre chargé de la Cohésion des territoires, la perspective de travailler avec l’extrême droite est la goutte d’eau.«Cette dissolution qui est l’annonce d’un gouvernement de cohabitation entre le président et l’extrême droite alliée sans doute à une partie de la droite, compte tenu des forces en présence, ne fait pas partie de mon ADN politique. Ma carrière et mon engagement s’arrêtent donc le 30 juin», a annoncé Joël Giraud. Âgé de 64 ans, il avait été élu député à cinq reprises.

Que vont faire les syndicats au cours des trois semaines de campagne qui démarrent ? Les huit principales organisations de salariés du pays se réunissent ce lundi soir au siège de la CGT, à Montreuil, pour deviser sur une éventuelle position commune.

Celle-ci sera guettée au moment où les partis de gauche ont quelques jours pour se mettre en ordre de marche en vue des législatives du 30 juin. Ce matin sur France Inter, François Ruffin, qui plaide pour un nouveau «Front populaire», a souligné qu’«il y a une place pour les syndicats» qui sont «un modèle, un espoir» dans le «débouché» qu’il appelle de ses vœux.

Olivier Besancenot plaide lui aussi pour une union des gauches. Alors que tous les principaux partis de gauche appellent ce lundi matin à la constitution d’une union pour les prochaines élections législatives prévues le 30 juin et 7 juillet prochains, la figure du NPA plaide lui aussi sur X pour que «toute la gauche sociale et politique se rencontre pour agir» et «au plus vite».

Car «soit chacun de son côté s’écrase dessus, soit ensemble on le détruit», assure-t-il. Début mai déjà, celui qui fut deux fois candidat de la Ligue communiste révolutionnaire à l’élection présidentielle (2002, 2007) appelait déjà à «résister ensemble même quand on marche séparément».

Rappelons que la Constitution française en son article 12, stipule que les élections législatives doivent être organisées, «vingt jours au moins et quarante jours au plus après la dissolution» de l’Assemblée nationale. En 1997, le président Jacques Chirac avait aussi dissout l’Assemblée nationale. Avant lui, c’était le général de Gaulle et François Mitterrand qui avaient procédé à sa dissolution deux fois chacun. Selon les estimations, la liste conduite par Jordan Bardella du Rassemblement national a battu celle de la Renaissance avec à sa tête Valérie Hayer. (SKP/2024)

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