Durcissement sur l’immigration en Europe: la France moins sévère?

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28 SEPTEMBRE (ASPAMNEWS)- Alors que les arrivées irrégulières ont baissé de 39 % depuis le début de l’année 2024, les dirigeants européens, de droite comme de gauche, n’hésitent pas à emprunter les idées que l’extrême droite défend depuis quarante ans. En France, une proposition de loi pour allonger la durée maximale de rétention des sans-papiers, aujourd’hui fixée à 90 jours tout au plus à été déposée, sauf pour les terroristes.

Depuis l’annonce par l’Allemagne, début septembre, du rétablissement des contrôles à ses frontières intérieures, l’Europe a remis au premier plan le débat sur l’immigration. Le premier ministre britannique travailliste, Keir Starmer, s’est rendu en Italie pour s’informer sur la politique migratoire restrictive de la présidente du conseil, Giorgia Meloni.

Les Pays-Bas et la Hongrie ont officiellement demandé à la Commission européenne, mi-septembre, une dérogation pour ne plus participer à la politique migratoire commune en cas de révision des traités, tandis qu’en Autriche le sujet a dominé la campagne législative.

En France, à peine nommé au ministère de l’intérieur, Bruno Retailleau a annoncé, lundi 23 septembre, qu’il souhaitait mettre fin au « désordre migratoire », moins d’un an après la dernière loi restrictive sur le sujet, tandis que la première ministre danoise, la sociale-démocrate Mette Fredriksen, affirmait : « Nous devons malheureusement être très durs en matière d’immigration. » Désormais, résume-t-on à Bruxelles, il n’existe plus aucun tabou sur cette question.

Les députés de la Droite républicaine (ex-LR) rappellent que sur les 447.257 obligations de quitter le territoire français prononcées par des préfets entre 2019 et 2022, moins de 10 % ont été exécutées, ce qui oblige les autorités à prendre en charge les étrangers clandestins visés par une procédure d’expulsion mais qui, pour des raisons diverses, restent sur le sol français. La loi permet des mesures de rétention dite «administrative» 

En Angleterre, le premier ministre travailliste retient la coopération renforcée avec les pays d’Afrique pour tenter, par l’aide au développement, de traiter les causes de la migration. Sa stratégie de contrôle des frontières se limite, pour l’instant, à une lutte renforcée contre les passeurs.

La complicité était évidente entre le Britannique Rishi Sunak, un conservateur défendant les expulsions de demandeurs d’asile vers le Rwanda, et Giorgia Meloni, la première ministre italienne et cheffe de file du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia. 

Pourquoi un tel durcissement des discours, alors que les arrivées irrégulières ont baissé de 39 % depuis le début de 2024 (à 140 000 personnes) et que le million de demandes d’asile annuelles, certes à leur plus haut niveau, reste modeste au regard d’un continent de 450 millions d’habitants ?

De droite comme de gauche, les dirigeants européens se sont raidis sur ce sujet et ils n’hésitent pas à emprunter les idées que l’extrême droite défend depuis quarante ans. (SPH/2024)

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