GABON: Brice Oligui Nguema a prêté serment, retour des exilés politiques une des priorités

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LIBREVILLE, 4 SEPTEMBRE (ASPAMNEWS)-Le Président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), qui a prêté serment ce lundi 04 septembre 2023 à Libreville devant la cour conditionnelle, le General Brice Oligui Nguema, a, relevé que, un  de ses chantiers prioritaires est le retour des exilés politiques au Gabon qui n’étaient pas en phase avec la politique du régime du Président déchu, Ali Bongo Ondimba.  

« Je jure de préserver en toute fidélité le régime publicain, de respecter et de faire respecter la charte de la transition et la loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis de la démocratie, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à tout mettre en œuvre pour la réalisation de ;’unité nationale, je le jure », a juré le général Brice Oligui Nguema devant la charte sous les ovations nourries des hommes politiques de tout bord venu nombreux.

« J’instruis déjà le futur gouvernement à réfléchir sans délai sur les mécanismes à mettre en place afin de faciliter le retour au pays de tous les exiler politiques », a annoncé M. Oligui Nguema, dans son discours d’investiture.

Au nombre des chantiers prioritaires déclinés par le nouveau Président de la République gabonaise, il y a entre autres,  le rétablissement  de  la bourse pour les élèves du secondaire, « l’amnistie des prisonniers d’opinions », le financement de  l’économie nationale avec les partenaires locaux et les institutions financières locales , la  création d’une synergie avec l’accompagnement des banques locales pour le « paiement des pensions des retraités, la révision des conditions d’attribution de la nationalité gabonaise et réviser les lois du foncier en république gabonaise ».

Des projets déclinés qui ont été bien accueillis par tous les acteurs politiques présents au palais présidentiel. L’on a noté la présence des anciens ténors du régime déchu d’Ali Bongo, notamment, Rose Christiane Ossouka Raponda, Alain Claude Bilie By Nze, Faustin Boukoubi et Lucie Aubusson Mboussou, respectivement ex vice-présidente de la République, Premier Ministre, président de l’Assemblée nationale et présidente du Senat.

D’autres poids lourds de l’opposition étaient également présents à l’instar de  Didjob Divungui Di Nding, d’Alexandre Barro Chambrier,  Raymond Nond Sima, Paulette Missambo, Pierre Claver Mangaga Moussavou, Mike Jocktane et autres.

En cinq jours, ce chef de la garde prétorienne du président Ali Bongo Ondimba qu’il a renversé, s’est lancé dans un véritable marathon ultra-médiatisé. Il a invité toutes les « forces vives de la Nation », en plus des diplomates et des organisations internationales, pour expliquer qu’il avait pris le pouvoir pour « éviter un bain de sang », mettre un terme à une « corruption massive » et à une « gouvernance catastrophique » après 55 ans de dynastie Bongo et redistribuer les immenses richesses du Gabon jusqu’aux plus pauvres.

N’élevant jamais la voix, cet homme de 48 ans à la carrure athlétique et au crâne chauve a sermonné chefs d’entreprise, leaders religieux, syndicalistes, « politiciens », journalistes et même menacé les patrons qui participaient à la corruption avec le regard noir et le ton ferme du militaire vantant « l’ordre et la discipline ».

« Patrons patriotes »

Il a promis d’affecter 7,2 milliards de francs CFA (11 millions d’euros) saisis en espèces aux domiciles des plus hauts responsables du cabinet de M. Bongo, dont l’un de ses fils, à des forages pour ceux qui n’ont pas accès à l’eau potable.

Devant plus de 200 chefs d’entreprise « convoqués » à la Présidence, il a promis son aide aux « vrais patrons », « patriotes », à condition qu’ils renoncent aux pratiques « systématiques » de la « surfacturation » contre rétrocommissions aux plus hauts responsables de l’Etat.
« Je ne le tolérerai plus », a menacé le général Oligui en fixant l’assistance.

Il a surtout annoncé la rapide privatisation des caisses de retraite et d’assurance-maladie pour mettre un terme au cauchemar de « pauvres retraités » ou de « malades » qui ne touchent pas leurs pensions, ni ne sont remboursés en raison d’une gestion catastrophique dénoncée depuis des années par la société civile.

Tout au long de ces rencontres, assis à un bureau dépouillé d’ornements, face à des centaines d’interlocuteurs dans une immense salle du palais présidentiel, il a pris consciencieusement en note chaque doléance pour y répondre.

Il a ainsi promis des « élections libres et transparentes » mais sans fixer de délai ni dire si les cadres du putsch pourraient être candidats, une nouvelle Constitution par référendum et des « institutions plus démocratiques et plus respectueuses des droits humains ». « Sans précipitation toutefois », a-t-il prévenu.

La prise du pouvoir, sans effusion de sang et à la surprise générale de la population, par cet officier chargé de protéger le cœur du système Bongo à la tête de la toute puissante Garde républicaine (GR) était tout sauf une évidence.

Homme du sérail

C’est pourtant véritablement un homme du sérail, avancent ses rares critiques.
Ce parachutiste, chef charismatique et réputé francophile, a vite gagné ses galons en tant que fidèle et dévoué aide de camp de l’ancien président Omar Bongo Ondimba, le père d’Ali, qui dirigea le Gabon 41 ans durant avant sa mort en 2009.

Formé à l’Académie royale militaire de Meknès, au Maroc, il a suivi Omar Bongo comme son ombre jusqu’à son dernier souffle dans un hôpital de Barcelone, raconte une proche. Ecarté en 2009 après l’élection d’Ali Bongo, il devient attaché militaire des ambassades du Gabon au Maroc et au Sénégal pendant 10 ans.

Fang par son père, l’ethnie majoritaire au Gabon, il a principalement grandi avec sa mère dans la province du Haut-Ogooué, le fief du clan Bongo, dans un milieu très proche d’Omar au point que certains le qualifient aujourd’hui de « cousin » d’Ali, sans pouvoir l’étayer.
Revenu sur le devant de la scène en 2019, colonel à la tête des redoutables renseignements de la GR, il sera propulsé seulement six mois après général et à la tête de cette garde prétorienne de la présidence, s’imposant comme la clé de voûte du dispositif sécuritaire du Gabon.

Il a notamment poussé M. Bongo à améliorer les conditions de vie et de travail de ses hommes: réfection et modernisation des infrastructures, financement d’écoles destinées aux enfants de militaires, restauration des logements et des baraquements… Ce « meneur d’hommes » s’est rapidement attiré la sympathie, le respect et surtout la fidélité des bérets verts et au-delà dans l’armée.

Selon un rapport du consortium d’investigations Organized Crime and Corruption Reporting Project en 2020, le général Oligui s’est constitué un important patrimoine aux Etats-Unis, où il a acheté trois propriétés en 2015 et 2018 dans le Maryland, pour un total de plus d’un million de dollars, payé en espèces.

Rappelons que le Pr Albert Ondo Ossa qui continue de réclamer sa supposée victoire des élections présidentielles du 26 août 2023, n’a pas été présent. Des élections caractérisées par des « résultats tronqués » dont la junte a indiqué avoir annulés après sa prise de pouvoir le 30 août dernier pour maintenir la paix dans le pays. (SPM/2023)

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