Argent de la Covid au Cameroun : Le FMI exige l’arrestation de certains ministres

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03 AOÛT (ASPAMNEWS)- Au Cameroun, des milliards de francs CFA dédiés à la lutte contre le Covid-19 ont été détournés. La chambre des comptes de la Cour suprême a relevé dans un rapport trente fautes de gestion. Deux ministères sont visés : celui de la santé et celui de la recherche scientifique. Et aujourd’hui, le FMI exige l’arrestation des ministres concernés…

C’est l’une des exigences formulées à l’endroit du pouvoir de Yaoundé par le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) avant d’approuver les accords triennaux au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et le Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC) en faveur du Cameroun. Il demande que les dérives de gestion relevées dans le rapport d’audit des fonds Covid-19 soient sanctionnées.

Cette nouvelle démarche du FMI est décortiquée par l’analyste économique Emmanuel Noubissie Ngankam dans un article proposé par Camerounweb.

Le 29 juillet 2021, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé des accords triennaux au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et du Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC) en faveur du Cameroun, d’un montant de 689,5 millions de dollars (environ 375 milliards de F CFA).

Comme tous les programmes du FMI, les accords du 29 juillet étaient sous-tendus par un certain nombre de conditions dont trois principales que sont : (i) un audit de la Chambre des Comptes de la Cour Suprême et sa soumission aux services du FMI, au Premier Ministre, au Sénat et à l’Assemblée Nationale ; (ii) la publication des informations sur les marchés en rapport avec la COVID-19 et, (iii) la publication au titre de l’année 2020 du rapport d’exécution du Compte d’Affectation Spécial COVID-19.

Si ces conditions ont été remplies et jugées satisfaisantes par son Conseil d’Administration, le FMI ne cache pas ses préoccupations à propos les dérives de gouvernance, de corruption et d’absence de transparence dans le cadre de la gestion des fonds Covid au Cameroun.

Bien plus, le FMI demande que les dérives de gestion relevées dans le rapport d’audit soient sanctionnées. Sans détours, le FMI indique qu’« il conviendrait aussi de remédier aux faiblesses dans le domaine du contrôle et de la surveillance, ainsi que d’entreprendre des démarches pour enquêter sur les infractions administratives et pénales et les sanctionner ».

Au regard des insuffisances (pour ne pas en dire plus) qui ont entouré la gestion des fonds Covid, le FMI se veut plus vigilant. Ses services indiquent qu’« à l’avenir, les missions de surveillance, les revues de programme et l’assistance technique du FMI aideront également le pays à renforcer la gouvernance, la transparence et la redevabilité. En parallèle, les services du FMI continueront de collaborer non seulement avec les autorités, mais aussi avec toutes les parties prenantes pour promouvoir la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption ». Un clin d’œil explicite à la société civile qui s’est mobilisée contre de nouveaux financements du FMI. (CPM/2021)

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