Qu’ont-ils tous les Yankees, à courir vers l’Afrique comme dans une ruée vers l’or?

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27 MARS (ASPAMNEWS)Ghana, Zambie et Tanzanie : la diplomatie américaine entend rappeler à la Chine et la Russie ses liens avec le continent et présenter son « programme positif ». En effet, les Boots du secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken, portaient encore la poussière du Sahel africain où, il a passé 48 heures au Niger, pays dont la forte implication a été reconnue dans la libération de son compatriote Jeffery Woodke, l’un des deux otages avec le journaliste français Olivier Dubois, qui était, depuis plus de six ans, aux mains du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).

C’est alors que ce dimanche, la vice-présidente des Etats-Unis dépose ses pénates sur le sol africain. Kamala Harris qui sera l’hôte des Africains, notamment du Ghana où elle est arrivée ce dimanche, ensuite de la Tanzanie et de la Zambie, jusqu’au 2 avril, loin d’être en villégiature est plutôt en mission.

La vice-présidente des Etats-Unis Kamala Harris débute, dimanche 26 mars, une tournée dans trois pays d’Afrique afin de promouvoir la vision positive portée par Washington, qui voit dans ce continent l’« avenir du monde ». Le déplacement de Mme Harris au Ghana, en Tanzanie et en Zambie est la dernière initiative en date prise pour renforcer les liens entre les Etats-Unis et le continent, en grande partie ignoré durant le mandat de l’ex-président républicain Donald Trump, et longtemps considéré par Washington davantage comme une région à problèmes que comme une terre d’opportunités.

« Nous voulons éliminer les idées reçues et souvent datées sur ce que signifie vivre, travailler et investir en Afrique », a déclaré aux journalistes un haut responsable américain sous couvert d’anonymat. Mme Harris « est convaincue que l’innovation et les idées africaines façonneront l’avenir du monde », a-t-il ajouté.

En résumé, elle veut à travers son pays, réaffirmer aux «pays de merde» de Donald Trump, l’intérêt soudain que leur porte son successeur qui entend réchauffer les relations avec le continent, mais surtout essayer d’y freiner la déboulée de l’ours russe et la percée du dragon chinois. La tâche, si elle n’est pas impossible, ne sera pas non plus une sinécure pour la vice-présidente, qui s’appuiera, certes, sur les retombées du récent sommet Etats-Unis-Afrique, tenu à Washington, il y a quelques mois.

Ce voyage s’inscrit également au sein de la stratégie de Washington visant à freiner la présence grandissante de Pékin et de Moscou sur ce continent riche en ressources, et mettre en avant un message plus positif de la part des Etats-Unis, selon les responsables américains. « Il ne fait aucun (mystère) que nous sommes engagés dans une compétition avec la Chine, très clairement, pour concurrencer la Chine à long terme », a déclaré un haut responsable américain.

Evoquant de « vraies inquiétudes » au sujet des prêts chinois permettant à Pékin d’accroître son contrôle sur les économies fragiles du continent, le responsable a souligné que Washington ne cherchait pas à reproduire les méthodes de la Chine. « Notre relation avec l’Afrique ne peut et ne doit pas être définie par la concurrence avec la Chine », a-t-il estimé, revendiquant un « programme positif » reposant sur la transparence et des partenariats entre le public et le privé.

une autre chose à ne pas ignorer, c’est que la tournée de Mme Harris, qui a atterri dimanche au Ghana pour la première étape de son voyage, intervient après d’autres déplacements en Afrique de membres du gouvernement du président Joe Biden ainsi que de son épouse, Jill Biden.

Ce déplacement, qui doit conduire la vice-présidente en Tanzanie mercredi, puis en Zambie vendredi, revêt une dimension particulière. Mme Harris est la première personne noire et la première femme devenue vice-présidente des Etats-Unis. Elle s’était rendue en Zambie alors qu’elle était enfant, lorsque sa grand-mère maternelle, originaire d’Inde, y travaillait.

Ce voyage lui permettra aussi de renforcer ses qualifications en matière de politique étrangère, en amont d’une potentielle deuxième candidature de M. Biden à l’élection présidentielle de 2024, avec Mme Harris à ses côtés. La vice-présidente doit rencontrer le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan ainsi que le président zambien, Hakainde Hichilema. Seront aussi évoquées l’allègement de la dette, la démocratie, la croissance économique, la sécurité alimentaire et les conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine.

Le gouvernement de Joe Biden est conscient de l’« importance stratégique » des pays africains concernant les enjeux mondiaux comme le changement climatique, la résilience des chaînes d’approvisionnement, ainsi qu’en tant qu’« acteurs » au sein de l’ONU. La jeunesse constitue l’un des grands thèmes du déplacement de Mme Harris, alors que la moyenne d’âge est de seulement dix ans sur ce continent à la croissance démographique rapide, et où l’on estime qu’un Terrien sur quatre vivra d’ici 2050.

Mais, la partie est loin d’être gagnée d’avance pour le pays de l’oncle Sam qui doit jouer sur un terrain glissant qui, non seulement n’est plus vierge, mais est devenu subitement très accueillant pour Russes et Chinois, lancés dans une cour assidue à l’Afrique.

Surtout que sous les tropiques, certains dirigeant, s’arc-boutant sur une souveraineté retrouvée, diversifient de plus en plus leurs partenariats, avec souvent une préférence pour de nouveaux soupirants peu regardants sur la gouvernance et surtout le respect des droits de l’homme.

En attendant donc Joe Biden, pour qui d’autres officiels américains sont venus, comme en éclaireurs, avant Anthony Blinken et maintenant Kamala Harris, la Russie et la Chine continuent de conter fleurette à une Afrique qui, pourtant, ne veut plus s’en laisser…conter.

Non seulement, nombre de pays africains ont refusé, en son temps, de voter pour des sanctions contre la Russie, ou même de condamner son invasion en Ukraine, mais dans l’attente du grand sommet russo-afrique, la plupart des représentants des assemblées nationales africaines ont effectué le voyage de Moscou, où ils ont pris part à la 2e conférence parlementaire internationale Russie-Afrique. Une opportunité saisie par certains d’entre eux pour réaffirmer le choix du pays de Vladimir Poutine comme le partenaire idéal.

En tout cas, la ruée vers l’or, pardon vers l’Afrique se poursuit. Au continent noir qui est devenu une terre où se joue des enjeux géostratégiques d’envergure, d’en profiter, non pas pour quitter une tutelle pour un joug, mais de tisser des liens de partenariat d’égal à égal pour se faire enfin, une place rêvée dans le concert des nations. Il est temps d’arrêter de toujours se faire piller les richesses naturelles pour tendre après la sébile pour des aides à doses homéopathiques qui ne peuvent développer un pays, à fortiori, un continent. (SPM/2023)

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