NIGER: Sylvain Itté, bye bye Niamey

0 1 703

NIAMEY, 27 SEPTEMBRE (ASPAMNEWS)-L’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, a quitté la capitale, Niamey, mercredi 27 septembre, avant un retour en France, selon des sources ministérielle et diplomatique. « L’ambassadeur et six collaborateurs ont quitté Niamey vers 4 heures du matin » sur place, d’après la source diplomatique. Un départ confirmé par une source proche du ministère de l’intérieur nigérien, qui précise que l’avion est parti en direction du Tchad.

Depuis le coup d’Etat militaire du 26 juillet, qui a renversé le président Mohamed Bazoum, les relations étaient devenues exécrables entre Paris et le nouveau pouvoir sur place. Un véritable bras de fer s’est engagé entre Niamey et Paris. Le 15 septembre, le Président considérait que le corps diplomatique en place était «pris en otage littéralement à l’ambassade de France. On empêche de livrer la nourriture. Il mange avec des rations militaires». Des négociations ont donc abouti pour les laisser partir.

Le président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé son rapatriement dimanche 24 septembre, sur TF1 et France 2, au détour d’une interview consacrée au pouvoir d’achat. Une décision qui met fin à deux mois de bras de fer avec la junte militaire.

Le régime militaire nigérien avait ordonné à la fin d’août l’expulsion de l’ambassadeur français. Son immunité ainsi que son visa diplomatiques lui avaient été retirés. Sylvain Itté et son équipe restaient depuis enfermés dans l’enceinte française, risquant l’expulsion s’ils en sortaient et voyant leurs réserves de nourriture et d’eau s’épuiser. Jusqu’ici, ne reconnaissant pas le régime militaire en place et ne voulant pas céder aux « injonctions » de la junte, Paris refusait de rappeler son ambassadeur.

La France continue de soutenir le président déchu, Mohamed Bazoum

Le rapatriement de l’ambassadeur signifie également que Paris met fin à sa « coopération militaire avec le Niger ». Au début d’août, une semaine après la prise de pouvoir de la junte, les généraux avaient dénoncé plusieurs accords de coopération militaire avec la France, ex-puissance coloniale.

L’un de ces textes contenait un préavis d’un mois, et le régime affirme que les soldats français déployés au Niger pour la lutte antidjihadiste sont présents « illégalement » dans le pays. Des manifestations ont depuis régulièrement lieu dans la capitale pour réclamer leur départ.

La France continue, comme l’a répété le président, dimanche 24 septembre au soir, de considérer le président renversé, Mohamed Bazoum, détenu depuis la fin de juillet avec sa femme et son fils à la résidence présidentielle, comme « la seule autorité légitime » du pays.

Mais Paris, qui comptait sur une intervention de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour rétablir M. Bazoum et l’ordre constitutionnel, n’avait plus guère d’options pour se maintenir au Niger.

Le régime militaire au pouvoir à Niamey avait exprimé sa satisfaction après l’annonce du retrait à venir des forces françaises. «Ce dimanche, nous célébrons la nouvelle étape vers la souveraineté du Niger. Les troupes françaises ainsi que l’ambassadeur de France quitteront le sol nigérien d’ici la fin de l’année. C’est un moment historique qui témoigne de la détermination et de la volonté du peuple nigérien», avait déclaré tard dimanche un communiqué de la junte, lu à la télévision nationale. (HGN/2023)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.