NEW YORK, 24 AVRIL (ASPAMNEWS)-Des traces du virus H5N1 ont été détectées dans du lait de vache pasteurisé sur le sol américain, ont déclaré mardi les autorités sanitaires du pays. Les échantillons ne présentaient vraisemblablement aucun risque pour la santé humaine.
La propagation de la grippe aviaire continue d’inquiéter les Etats-Unis. Après avoir été retrouvées dans du lait cru, des traces du virus H5N1 ont été identifiées dans du lait de vache pasteurisé, a annoncé l’Agence américaine du médicament (FDA) ce mardi 23 avril.
Au cours d’une vaste enquête nationale, des particules virales ont été découvertes dans «le lait provenant d’animaux affectés, dans le système de transformation et sur les étagères». Et ce alors que consommer des produits laitiers pasteurisés était justement recommandée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour limiter les risques – la consommation de lait cru est déconseillée depuis longtemps par les autorités sanitaires.
«Si un virus est détecté dans le lait cru, la pasteurisation est généralement censée éliminer les agents pathogènes à un niveau qui ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs», tempère la FDA.
Mais une raison supplémentaire pour accroître la vigilance à laquelle l’OMS a appelé : un homme travaillant dans un élevage a été contaminé début avril, alors qu’un foyer de grippe aviaire hautement pathogène se propage dans les troupeaux de vaches laitières aux Etats-Unis. Il présentait des symptômes bénins, mais la transmission du virus à l’humain suscite « une énorme inquiétude » pour l’OMS.
«Le virus qui a été isolé dans [l’œil de l’homme infecté] contient une mutation d’adaptation à une température corporelle de 37°, ce que nous n’avions pas retrouvé jusque-là dans les séquences du virus bovin, soulignait la semaine dernière Gilles Salvat, de l’agence sanitaire française Anses à Libération. Cela ne veut pas dire qu’il aurait pu le transmettre à d’autres personnes, il faudrait beaucoup d’autres facteurs d’adaptation, mais nous devons surveiller ça de près.»
De même, si la souche H5N1 a tué des millions de volailles lors de la vague épidémique actuelle, les vaches ne sont pas tombées gravement malades.
Pour l’heure, les scientifiques américains s’efforcent d’étudier plus avant les échantillons positifs en recourant à des «études de viabilité de l’œuf». Elles consistent à injecter un échantillon dans un œuf de poule embryonné et à vérifier si un virus actif se réplique.
«Des analyses supplémentaires sont en cours sur le lait présent dans les rayons des magasins à travers le pays, ajoute l’Agence sanitaire américaine, qui évoque aussi «des travaux visant à évaluer toute différenciation potentielle pour les différents types de produits laitiers (par exemple, le lait entier, la crème).» (DBK/2024)