JO de Paris 2024: des coulisses de la cérémonie d’ouverture au cœur du village olympique

0 2 477

PARIS, JUILLET (ASPAMNEWS)- Demain vendredi 26 juillet, le grand moment arrive enfin pour le président du Comité d’organisation de Paris 2024 comme pour les quelque 300 000 spectateurs et le milliard de téléspectateurs qui, à partir de 19 h 30, vont suivre le « show » le plus attendu de ces dernières années. Les sportifs vont aussi partager leur quotidien dans le village olympique. Tous vont se mettre en scène dans des courtes vidéos dans la cantine, la laverie ou les appartements construits pour l’occasion.

Le spectacle, censé projeter l’image d’une France grandiose et diverse, s’annonce hors norme en tous points malgré une préparation dans le plus grand secret. D’abord par son cadre, sur et autour de la Seine. Ensuite par son format, athlètes, officiels et artistes étant les acteurs d’une même mise en scène, contrairement aux traditionnels défilés distincts.

Par son ambition enfin, celle d’un « puzzle géant », assemblage de «50 000, ou peut-être 60 000 pièces sorties d’ateliers de construction de décors, de costumes, des studios de répétition et de musique », comme aime l’imager son directeur artistique Thomas Jolly.

À la barre de cette création de 3 h 45, le metteur en scène de la très populaire remise au goût du jour de Starmania, l’an dernier, s’est entouré d’un équipage de coauteurs – l’écrivaine Leïla Slimani, la scénariste Fanny Herrero, l’historien Patrick Boucheron et le comédien et auteur de théâtre Damien Gabriac – et d’artistes de tous horizons.

Ensemble, ils ont imaginé « une grande fête populaire », indique la scénographe Emmanuelle Favre. Drôle et cosmopolite, elle se déploiera en 12 tableaux, «pour évoquer moins des périodes que des valeurs, et la manière dont une ville se donne à voir, dans un apparent désordre chronologique, », détaille l’historien Patrick Boucheron.

Un récit où, d’emblée, une intrigue doit se nouer autour de l’histoire de plusieurs garçons de café s’étant fait voler la flamme par un mystérieux acrobate encapuchonné. Dans les airs et sur les flots, s’ensuivra un parcours mouvementé à travers la Ville lumière, comme l’a révélé le documentaire « Cérémonie d’ouverture. Premiers secrets ».

Aya Nakamura, Céline Dion et autres artistes de prestige

Une pièce à laquelle participeront entre 6 000 et 7 000 athlètes (sur les 10 500 qui participent aux Jeux) et plus de 3 000 danseurs sur 85 bateaux de toutes tailles ainsi que sur les quais. En toile de fond, des décors fixés tout au long du parcours, du pont d’Austerlitz au Trocadéro, tandis que plusieurs monuments emblématiques serviront de supports à la mise en scène : les gargouilles et la rosace de Notre Dame de Paris, la Conciergerie, la tour Eiffel… Le tout retransmis sur 80 écrans géants disposés sur les berges de la Seine.

Qui dit show hors norme dit artistes de prestige. En plus du danseur étoile Guillaume, sont pressentis de grands noms de la chanson, comme Aya Nakamura, l’artiste francophone la plus écoutée au monde, qui devrait être accompagnée des musiciens de la Garde républicaine et des choristes du Chœur de l’armée française, selon une information de L’Équipe. Depuis le pont des Arts, elle devrait interpréter La Bohème et For me formidable, de Charles Aznavour. La chanteuse pop Juliette Armanet et la mezzo-soprano Marina Viotti devraient aussi être de la partie.

Le silence autour de la présence de Céline Dion, reste quant à lui entier, bien que sa récente arrivée à Paris le laisse présager. Symbole du rayonnement de la francophonie, celle-ci pourrait bien, selon Le Parisien, interpréter L’Hymne à l’amour d’Édith Piaf. La star américaine Lady Gaga est également citée.

Le défi est aussi logistique. Aucune répétition générale ne pouvant avoir lieu, Thomas Jolly s’est appuyé sur un logiciel permettant de simuler au plus près le défilé sur les 6 kilomètres de la Seine. « Pour visualiser la scénographie, je peux faire lever et se coucher le soleil, faire pleuvoir le ciel, des orages ou des arcs-en-ciel », a-t-il expliqué. Comme si, pour l’occasion, les limites du possible étaient repoussées.

Aux côtés des athlètes

Tels des envoyés spéciaux – ou des influenceurs – les sportifs se mettent en scène dans de courtes vidéos où ils dévoilent leur quotidien dans le village olympique dont l’accès est strictement réservé. Du contenu très apprécié par les internautes, avides de coulisses de l’événement sportif mondial. Certaines vidéos atteignent déjà plusieurs millions de vues.

Chaque jour, Daria Saville, une joueuse de tennis australienne, lève le voile sur sa routine olympique. L’athlète a posté jeudi 25 juillet une vidéo intitulée «Une journée dans mon assiette dans le village olympique». 9 heures, «avant l’entraînement», elle se filme en train de prendre son petit-déjeuner : tiramisu, tartines et café.

12h20, «avant deux heures de tennis» : taco bowl. 18h15, après la session, «un premier petit dîner» : un sachet de riz aux légumes à réchauffer au micro-ondes. 20h15, «deuxième dîner» : pâtes, saucisses et salade. Dans ses vidéos, elle dévoile par ailleurs les différents lieux du village comme la cantine, le bar sans alcool, les cafés, mais aussi les courts de tennis où elle s’entraîne.

La sportive, toujours vêtue de jaune et vert – les couleurs des athlètes australiens – réalise certaines vidéos dans le but de répondre aux interrogations de ses abonnés. L’une d’entre elles lui a par exemple demandé comment ils nettoient leurs vêtements.

Daria Saville s’est donc filmée, sacs de linge sale à la main. «C’est dans l’immeuble où dorment les athlètes serbes», qui est recouvert de drapeaux, désigne-t-elle du doigt. Les équipes en charge des lessives scannent alors les sacs de linge et les répartissent dans deux chariots, l’un réservé au blanc, l’autre à la couleur. La joueuse de tennis s’est même mise en scène en train de réclamer de nouveaux rouleaux de papier toilettes.

Mais la vidéo qui intéresse le plus les internautes est l’«appartement tour», soit la visite des appartements olympiques. Daria Saville, ainsi que des dizaines d’autres athlètes, ont publié ce même format de court métrage sur leur compte.

Plus d’1,7 million de personnes ont visionné la vidéo de Nicolas Keenan, un joueur de hockey sur gazon argentin, dans laquelle il fait une visite guidée de l’appartement, dès son arrivée dans le village.

Rappelons que les médailles olympiques reflètent le renchérissement des métaux précieux au cours de la dernière décennie. C’est le constat évident que dresse la fintech Saxo qui a estimé la valeur des trois récompenses – en or, en argent et en bronze – sur la base du prix des matériaux.

Il en ressort que les médailles qui seront remportées par les athlètes des Jeux olympiques et paralympiques de Paris ont une valeur nettement supérieure aux modèles des Olympiades de Londres en 2012. La plus belle médaille affiche un prix d’environ 863 euros contre 706 euros il y a douze ans tandis que les vice-champions olympiques auront autour du cou une médaille estimée à 436 euros contre 421 euros en 2012. Enfin, celle que gagneront les athlètes sur la dernière marche du podium est évaluée à 3,58 euros contre 2,95 euros à Londres.

  • Médaille d’or: 863 euros
  • Médaille d’argent: 436 euros
  • Médaille de bronze: 3,58 euros

« L’augmentation de la valeur des médailles reflète des tendances économiques plus larges, en particulier la demande de métaux précieux », souligne Ole Hansen, responsable de la stratégie des matières premières chez Saxo.

« La demande de métaux tels que l’argent et le cuivre, essentiels pour les technologies d’énergie renouvelable, a considérablement augmenté. Cette demande accrue, conjuguée aux préoccupations inflationnistes post-pandémiques et à la forte hausse des prix de l’or, est à l’origine de l’augmentation générale des prix des métaux. »

Un morceau de fer de la Tour Eiffel

La fabrication des 5.084 médailles, dessinées par la maison Chaumet (groupe LVMH), a débuté dès janvier au sein de La Monnaie de Paris qui fabrique toutes les pièces de monnaie françaises, et s’est achevée il y a quelques semaines avec la préparation des dernières médailles paralympiques.

Symbole absolu de Paris, la tour Eiffel est à l’honneur pour les médailles des JO qui en comportent un petit morceau original en fer. Les cercles de bronze, d’argent et d’or ont ainsi demandé beaucoup de travail de mise au point aux artisans d’art et aux ingénieurs de l’établissement, par exemple pour réaliser l’insert de ce bout de tour Eiffel venu des stocks de la société d’exploitation du monument parisien. (SHG/2024)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.