LIBYE: 27 morts et une centaine de blessés dans des affrontements

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TRIPOLI, 16 AOÛT (ASPAMNEWS)- Des affrontements entre deux groupes armés près de la capitale libyenne ont fait 27 morts et plus d’une centaine de blessés dans la nuit de lundi à mardi. L’unique aéroport civil de la ville a suspendu ses vols.

Vingt-sept personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées lors d’affrontements violents qui ont opposé de lundi à mardi deux influents groupes armés dans la banlieue sud-est de Tripoli, a indiqué mercredi 16 août le Centre de Médecine d’urgence (CMU).

Dans un « bilan provisoire » publié dans la nuit de mardi à mercredi sur Facebook, cette agence qui gère les secours dans l’ouest de la Libye, a fait état de 27 morts et 106 blessés dans ces affrontements à l’arme lourde entre deux influents groupes armés dans la capitale libyenne.

Selon la même source, 234 familles ont pu être secourues et extraites, ainsi que plusieurs dizaines de médecins ou infirmiers étrangers, bloqués depuis la nuit de lundi dans des zones de combats au sud de la capitale.

Trois hôpitaux de campagne et une soixantaine d’ambulances ont été mobilisés pour secourir les blessés et évacuer les civils vers des zones plus sûres.

Brigade 444

Les combats ont démarré après l’arrestation lundi du colonel Mahmoud Hamza, commandant de la Brigade 444, par la force d’al-Radaa. Aucune information n’a été donnée jusqu’à présent sur les raisons de son arrestation.

Tard mardi, le « conseil social », formé de notables et personnalités influentes de Soug el-Joumaa, secteur du sud-est de Tripoli et fief de la Force al-Radaa, a annoncé être parvenu à un accord avec le chef du gouvernement siégeant à Tripoli, Abdelhamid Dbeibah, pour transférer le colonel Mahmoud Hamza à une « partie neutre », sans la nommer.

Dans un communiqué lu à la télévision par son doyen, ce conseil a indiqué qu’une désescalade et un cessez-le-feu suivront cette mesure, ce qui a permis un retour au calme dans la nuit de mardi à mercredi à Tripoli.

Les combats à l’arme lourde et moyenne ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi et se sont poursuivis jusqu’à mardi soir entre la « Brigade 444 » à la « Force al-Radaa » dans plusieurs secteurs des banlieues sud-est de la capitale libyenne avec des tirs aveugles qui ont touché des zones habitées.

Ces deux groupes sont parmi les plus influents à Tripoli, où siège l’un des deux gouvernements qui se disputent le pouvoir dans un pays miné, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, par des divisions alimentées par la prolifération de groupes armés aux allégeances mouvantes.

Selon des médias locaux, des véhicules blindés et pick-up armés se sont déployés lundi soir dans plusieurs secteurs à l’est et au sud de Tripoli après l’interpellation du chef de la Brigade 444, Mahmoud Hamza, à l’aéroport de Mitiga, situé dans un secteur contrôlé par la Force al-Radaa.

Des tirs nourris notamment à l’arme lourde ont retenti à Ain Zara, au sud-est de Tripoli, avant de s’étendre à d’autres secteurs près de l’aéroport et de l’université de Tripoli, où les cours ont été suspendus. Les autorités de Mitiga ont également suspendu le trafic aérien et dévié les vols vers Misrata, à 200 km plus à l’est, évacuant aussi les appareils stationnés sur le tarmac.

Tard mardi, le «conseil social», formé de notables et personnalités influentes de Soug el-Joumaa, secteur du sud-est de Tripoli et fief de la Force al-Radaa, a annoncé être parvenu à un accord avec le chef du gouvernement siégeant à Tripoli, Abdelhamid Dbeibah, pour transférer le colonel Mahmoud Hamza à une «partie neutre», sans la nommer.

Dans un communiqué lu à la télévision par son doyen, ce conseil a indiqué qu’une désescalade et un cessez-le-feu suivront cette mesure, ce qui a permis un retour au calme dans la nuit de mardi à mercredi à Tripoli.

Groupes armés et milices

La Brigade 444 dépend du ministère de la Défense et est considérée comme le plus discipliné des groupements armés de l’ouest libyen. Elle contrôle notamment les banlieues sud de Tripoli mais aussi les villes de Tarhouna et de Bani Walid, sécurisant les routes reliant la capitale au sud du pays.

La Force al-Radaa est une puissante milice qui fait office de police à Tripoli, et arrête aussi bien des jihadistes que des délinquants de droit commun. Elle se présente comme un organe de sécurité indépendant des ministères de l’Intérieur et de la Défense et contrôle le centre et l’est de Tripoli ainsi que la base aérienne de Mitiga, l’aéroport civil et une prison.

Fin mai, des combats entre les deux groupes, jusque dans des rues bondées du centre de Tripoli, avaient fait des blessés légers. En juillet et août 2022, des affrontements entre al-Radaa et d’autres groupes armés avaient fait une cinquantaine de morts à Tripoli. (SPM/2023)

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