18 AVRIL (ASPAMNEWS)- Après la visite surprise de Poutine à Louhansk et Kherson, Volodymyr Zelensky se rend sur le front de l’Est. En effet, Vladimir Poutine est allé dans les régions occupées de Louhansk et Kherson, a annoncé le Kremlin. Kiev l’accuse de visiter la scène de ses « crimes ».
L’Ukraine accuse Vladimir Poutine de visiter la scène de ses « crimes » après l’annonce par le Kremlin d’une visite surprise du président russe dans les régions occupées du sud et de l’est du pays. Ce voyage « est une “tournée spéciale” de l’auteur de meurtres de masse dans les territoires occupés et ravagés pour prendre plaisir des crimes » commis par les forces russes, a écrit sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de la présidence ukrainienne.
Le président ukrainien s’est rendu mardi dans la ville d’Avdiïvka, un des points les plus chauds sur le front est en Ukraine, a annoncé son service de presse. « J’ai l’honneur d’être ici aujourd’hui, [afin de] vous remercier pour votre service, pour la défense de notre terre », a déclaré M. Zelensky aux militaires à Avdiïvka, selon la présidence qui a publié des photos et une vidéo de ce déplacement peu après l’annonce par le Kremlin d’une visite de Vladimir Poutine dans des zones occupées de l’Ukraine.
Moscou convoque les ambassadrices américaine, britannique et canadienne et les accuse d’« ingérence »
Moscou a convoqué les ambassadrices américaine, britannique et canadienne et les a accusées d’ingérence dans les affaires russes, rapporte l’agence de presse TASS, citant le ministère des affaires étrangères. Le motif exact de la convocation n’a pas été précisé dans l’immédiat, mais la veille, la diplomatie russe avait dénoncé les critiques de ces diplomates concernant la condamnation de l’opposant russo-britannique Vladimir Kara-Mourza.
Les députés russes durcissent encore la législation utilisée pour réprimer les opposants
Les députés russes ont adopté mardi une série d’amendements alourdissant les peines prévues pour une série d’accusations utilisées pour réprimer les opposants, instaurant notamment la perpétuité pour « haute trahison ».
La Douma, la chambre basse du Parlement russe, a validé en deuxième et troisième lectures ce projet de loi qui prévoit aussi de punir ceux qui « aident à mettre en œuvre les décisions d’organisation internationales », un passage qui semble viser la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis en mars un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine.
Le ministre de la défense chinois « déterminé » à renforcer la coopération avec l’armée russe
En visite à Moscou, Li Shangfu, le ministre de la défense chinois a affiché sa « détermination » à renforcer la coopération avec l’armée russe. Cette visite vise à « démontrer au monde extérieur » la « ferme détermination à renforcer la coopération stratégique entre les forces armées chinoises et russes », a-t-il déclaré. Il a promis de « promouvoir la coopération militaire et technique ainsi que le commerce militaire entre la Russie et la Chine » et de les « porter à un nouveau niveau ».
Le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, a de son côté appelé à développer ces relations « en offrant chacun à l’autre un soutien fort, y compris en ce qui concerne les questions de sécurité nationale ». « Il est important que nos pays partagent la même évaluation du sens de la transformation en cours du paysage géopolitique mondial », a-t-il ajouté.
Il s’agit de la première visite à l’étranger de Li Shangfu depuis sa nomination. Le ministre chinois avait déclaré, dimanche, lors d’une rencontre avec le président russe, Vladimir Poutine, avoir choisi la Russie pour « mettre l’accent sur la nature spéciale et l’importance stratégique de nos relations bilatérales ». « Nous avons des liens très forts, qui dépassent les alliances militaro-politiques de l’époque de la guerre froide », a-t-il déclaré lors de cette rencontre.
Les Occidentaux ont multiplié les mises en garde à la Chine contre la fourniture d’armes à la Russie pour son offensive en Ukraine. Pékin dément avoir l’intention de fournir son partenaire russe en armements.
Le ministre de la défense ukrainien annonce la livraison des premiers chars AMX-10
Emmanuel Macron avait annoncé début janvier la prochaine livraison de chars légers AMX-10 RC aux troupes de Kiev. Le ministre de la défense ukrainien, Oleksii Reznikov, a annoncé sur son compte Twitter, mardi, la livraison des premiers AMX-10 en Ukraine.
Le nombre d’engins n’a pas été précisé, mais ils sont prélevés sur la dotation de l’armée de terre française, qui détient 248 exemplaires de ce véhicule destiné à la reconnaissance et à l’appui des troupes d’infanterie.
Conçu dans les années 1970, fabriqué par l’entreprise Nexter, l’AMX-10 RC n’est pas un char au sens communément admis : il est monté sur roues et non sur chenilles, et son blindage n’a rien à voir avec celui d’un Leclerc, le char lourd qui équipe l’armée française. Mais le canon de 105 mm est redoutable dans le combat rapproché, et sa mobilité lui confère un avantage sur les matériels plus massifs.
Livraisons d’armes à Kiev : Scholz dit « espérer » une évolution de la Suisse
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, dit « espérer » une évolution de la position de Berne, qui refuse jusqu’à présent d’autoriser la réexportation d’armes de fabrication suisse à l’Ukraine. « Nous savons que l’Ukraine a besoin de soutien, y compris en armes et en munitions, c’est pourquoi l’Allemagne a déposé plusieurs demandes pour savoir ce que l’on pourrait faire pour améliorer la situation et mieux tenir compte des besoins de l’Ukraine », a expliqué le chancelier lors d’une conférence de presse commune à Berlin avec le président de la Confédération suisse, Alain Berset. « Nous avons pris connaissance des décisions prises jusqu’à présent et suivons de très près le débat très animé en Suisse, et espérons qu’il se passe quelque chose », a ajouté M. Scholz.
Bien que pressé par Kiev et ses alliés d’autoriser la réexportation d’armes et de munitions suisses vers Kiev, Berne a jusqu’à maintenant balayé les demandes de l’Allemagne, de l’Espagne et du Danemark.
Diverses initiatives sont en cours au Parlement en vue d’assouplir les règles de réexportation d’armes, mais aucune décision n’est attendue avant plusieurs mois.
La Suisse applique les sanctions contre Moscou, assure une « aide humanitaire » et se tient prête à participer à la reconstruction de l’Ukraine, a fait valoir M. Berset. Mais, le principe de « neutralité » suisse signifie que Berne « ne soutient aucune partie militairement », a-t-il ajouté. « C’est un engagement que nous avons pris à plusieurs reprises, dans nos lois et au niveau international, et c’est aussi pour nous une question de crédibilité. » « On ne peut pas nous demander d’enfreindre nos propres lois. On ne peut pas exiger cela de nous », a-t-il martelé.
Le président suisse a aussi rappelé que son pays avait gelé des avoirs d’oligarques russes à hauteur d’environ 7,5 milliards de francs suisses (7,6 milliards d’euros), soit « une part importante de ce qui est bloqué sur le continent et je pense que cela montre que la Suisse prend cela très au sérieux », selon M. Berset. La semaine passée, les pays membres du G7 avaient pourtant demandé à la Suisse d’agir plus activement contre les oligarques russes.
Le journaliste américain Evan Gershkovich maintenu en détention en Russie
Un tribunal russe a rejeté mardi la demande de libération du journaliste américain Evan Gershkovich, qui reste « combatif » malgré son maintien en détention pour des accusations d’espionnage qu’il rejette, selon son avocate. L’arrestation fin mars de ce correspondant du prestigieux quotidien américain The Wall Street Journal pour espionnage, la première affaire de ce genre depuis des décennies en Russie, s’inscrit dans un contexte de crise entre Washington et Moscou à cause du conflit en Ukraine.
Apparaissant pour la première fois devant un tribunal en public depuis son incarcération, Evan Gershkovich, visage déterminé et bras croisés, a souri à plusieurs reprises aux journalistes qui le filmaient ou le photographiaient. Le reporter âgé de 31 ans, qui a lui-même couvert plusieurs procès en Russie, était cette fois de l’autre côté, enfermé dans la cage de verre dévolue aux accusés, de profondes marques de menottes aux poignets.
A l’issue d’une audience à huis clos, le juge a décidé de « laisser inchangée » la mesure de placement en détention provisoire au moins jusqu’au 29 mai, a rapporté un journaliste au tribunal. Malgré cette décision, Evan Gershkovich reste « combatif », a dit son avocate, Maria Kortchaguina. En prison, « il fait du sport, il comprend que les gens le soutiennent », a-t-elle ajouté. « Il contestait son placement en détention, il veut prouver qu’il n’est pas coupable, il veut prouver qu’il reste un espace pour la liberté de la presse », a-t-elle poursuivi.
Les services de sécurité russes (FSB) l’ont arrêté fin mars pendant qu’il était en reportage à Ekaterinbourg, dans l’Oural. Le Kremlin affirme qu’il a été interpellé en flagrant délit d’espionnage, sans avancer de preuves en ce sens, le dossier étant classé secret. Il a été officiellement accusé d’avoir recueilli des informations sur l’industrie de la défense. Evan Gershkovich, sa famille, son employeur et les autorités américaines rejettent catégoriquement les accusations d’espionnage, passibles de vingt ans de prison, reprochant à Moscou de s’en prendre à lui pour son travail de journaliste.
L’ambassadrice américaine à Moscou, Lynne Tracy, présente au tribunal mardi, avait pu lui rendre visite la veille pour la première fois depuis le début de son emprisonnement. « Il est en bonne santé et a bon moral malgré les circonstances », avait déclaré Mme Tracy sur Twitter après la rencontre.
Menacée de boycott, la vodka Absolut annonce l’arrêt des exportations vers la Russie
La marque de vodka Absolut, fleuron suédois du groupe français Pernod Ricard, a annoncé mardi interrompre ses exportations vers la Russie, dont la reprise discrète avait suscité un mouvement de boycott et les critiques du premier ministre en Suède.
The Absolut Company, qui produit l’une des vodkas les plus vendues dans le monde, « a décidé d’interrompre l’exportation de sa marque en Russie », annonce l’entreprise dans un communiqué en invoquant le besoin de protéger ses employés et partenaires « face aux critiques massives sous toutes leurs formes ».
Bakhmout reste l’épicentre des combats dans le Donbass
Dans son compte rendu quotidien, le ministère de la défense britannique relève que de violents combats se poursuivent le long de la ligne de front du Donbass, les Russes réduisant leurs actions offensives autour de la ville de Donetsk pour détourner des ressources vers Bakhmout où l’armée russe et les troupes du Groupe Wagner progressent lentement tandis que les Ukrainiens résistent à l’encerclement. Pour les deux camps, le moment d’un retrait majeur de leurs unités autour de Bakhmout est devenu une question cruciale : l’Ukraine peut souhaiter de libérer des forces pour lancer une offensive tandis que la Russie peut souhaiter reconstituer ses forces.
Le commandant des forces terrestres ukrainiennes, le général Oleksandr Syrsky confirme que ses forces contrôlent Bakhmout, même si les Russes transforment la ville en ruines. Dans son compte rendu quotidien, le ministère de la défense russe se contente d’annonce que « les détachements d’assaut [les troupes de Wagner] ont pris le contrôle de deux quartiers dans la partie nord-ouest et centrale de la ville d’Artiomovsk [le nom russe de Bakhmout] ». L’Institute for the Study of War rappelle que Vladimir Poutine a besoin d’une victoire pour célébrer le Jour de la victoire le 9 mai ou pour sa conférence de presse où il répond en direct aux questions des Russes.
Le G7 décidé à « intensifier » davantage les sanctions contre Moscou
Les chefs de la diplomatie du G7 ont mis sévèrement en garde mardi les pays qui fourniraient une assistance à la Russie en Ukraine, présentant aussi un front uni face à la Chine, dont ils ont condamné les « activités de militarisation » maritimes.
Réunis depuis dimanche à Karuizawa, dans les Alpes japonaises, les ministres des affaires étrangères des principaux pays industrialisés ont promis de faire payer « le prix fort » aux pays qui fourniraient une assistance à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.
Ils se sont aussi engagés à continuer à « intensifier » les sanctions contre la Russie et à redoubler d’efforts pour éviter leur contournement par des pays tiers. Le communiqué final de leur réunion juge par ailleurs « inacceptables » la « rhétorique nucléaire irresponsable » de la Russie et sa menace de déployer des armes en Biélorussie. (SPM/2023)