SENEGAL-DECISION-CONSEIL CONSITUTIONNEL: Macky Sall prend acte, la date de l’élection divise les acteurs politiques

0 1 601

DAKAR, 16 FEVRIER (ASPAMNEWS)- Dans un communiqué de ce vendredi, le Chef de l’État dit «prendre acte de cette décision qui s’inscrit dans le cadre des mécanismes juridictionnels normaux de la démocratie et de l’État de droit» et s’engage à faire pleinement exécuter cette décision en menant « sans tarder les consultations nécessaires pour l’organisation de l’élection présidentielle dans les meilleurs délais». Pendant que certains acteurs politiques invitent le président de la République à choisir une date pour le scrutin prochain, d’autres suggèrent une table ronde pour décider de la date de prochaine présidentielle.

Déthié Fall, leader du Parti républicain pour le progrès (PRP) demande au président de la République de fixer une nouvelle date pour la présidentielle.  » Je me réjouis de cette décision qui remet les choses à l’endroit et permet au Président Macky Sall de comprendre malgré sa fonction malgré ses pouvoirs qu’il ne peut pas agir seul dans certains domaines surtout dans le domaine de la Constitution dans la partie qui traite l’élection présidentielle « , a-t-il déclaré au cours d’une émission.

Selon Déthié Fall, même si l’élection devait débuter aujourd’hui, elle se ferait au moins dans sept semaines alors que le départ de Macky Sall est prévu dans 6 semaines. « Il nous a plongés dans un vide qu’on va croiser naturellement à partir du 2 avril. Techniquement, lui-même s’est mis dans une impossibilité de respecter les deux, c’est-à-dire la tenue de la présidentielle et son départ (2 avril) », a-t-il ajouté.

Pour le candidat à l’élection présidentielle, le  » Président a la lourde responsabilité avec le problème qu’il vient de créer seul, de réfléchir dans les meilleurs délais avec les experts électoraux et son administration en rapport et en conformité avec la décision du Conseil constitutionnel pour proposer une date et de réfléchir dès à présent à partir du 2 avril qui sera le président de la République du Sénégal « .

Le leader du PRP rejette toute idée de reprise du processus électoral. Pour lui, le Conseil constitutionnel ne parle pas de reprendre le processus.  » Le Conseil constitutionnel a annulé le décret du 3 février, ce qui veut dire, il demande au président de la République d’organiser l’élection dans les meilleurs délais dans le considérant 20. Et dans le considérant 14, il lui rappelle qu’il avait déjà traité cette question que la durée du mandat ne peut être prorogée au-delà du 2 avril. Conséquemment, il doit partir « , souligne-t-il. 

Concernant le dialogue lancé par le Président Macky Sall, Déthié Fall indique qu’il est en concertation très large au niveau des candidats de la Coalition Yewwi Askan Wi. Et ce qui est sûr, dit-il, le  » moment venu, je donnerai ma position. Le moment venu, on se prononcera et dira la conduite qu’on va tenir « , a-t-il fait savoir.   

Khalifa Sall, invite par contre, les acteurs politiques autour d’une table pour discuter sur comment mettre en pratique la décision du Conseil constitutionnel.

« Aujourd’hui que la décision est prise, nous sommes prêts, nous sommes disposés à parler avec tous les acteurs, les candidats, la société civile, les candidats recalés, parce que c’est un problème national et nous sommes tous concernés. On se mettra tous ensemble pour discuter de comment mettre en œuvre cette décision du conseil. Ma position est que nous devons en parler et c’est ce que le Conseil constitutionnel nous a suggéré. Il nous a demandé que les acteurs se réunissent pour dans les meilleurs délais que l’élection puisse se tenir. Les acteurs, c’est ceux qui organisent, c’est d’abord l’Etat, le président de la république, le gouvernement, la Cena, la justice, ensuite les hommes politiques, les candidats et tout le monde. Donc c’est une question qui interpelle chacun de nous. Comment on va le faire ? C’est ça la question. Mais nous savons que nous devons en discuter en parler sinon on ne trouvera pas de solution consensuelle et on ne sera pas à l’abris de situation compliquée. Donc c’est une chose dont il faut parler, il faut qu’on se parle « , a-t-il suggéré.

Le leader de Taxawu a fait savoir que son parti n’a jamais arrêté ses activités liées à la campagne pour la présidentielle parce que pour eux, la décision de Macky Sall de reporter l’élection et la loi votée à l’Assemblée étaient illégales et donc insusceptible d’être respecté.   » Nous, nous n’avons jamais arrêté de faire campagne parce que pour nous, la décision du président et de l’Assemblée nationale étaient invalide, car ils ont violé les lois. Parce que ces décisions étaient illégales et insusceptible d’être respecté. Nous sommes toujours sur le terrain. Donc de manière concomitante, ont continu nos activités cette après-midi, nous sommes à la Gueule Tapée et nous serons à la manifestation du F24 aux Parcelles assainies. « 

S’estimant comme le seul candidat du PS, Khalifa Sall tend la main à ses camarades du Ps,  » J’invite tous les partenaires, tous les acteurs à se mettre ensemble. Mes camarades socialistes, mes camarades de la gauche, je les parlais depuis lors. Qu’ils viennent, je suis l’unique candidat du Parti socialiste à cette élection présidentielle. Je continue à les inviter à se joindre à nous pour véritablement avec tous les progressistes de ce pays que les ruptures nécessaires soient conduites pour que nous puissions mettre ce pays au travail dans l’unité, la paix et la cohésion. « 

 » Le Conseil constitutionnel a dit deux choses. La première est que le processus électoral doit se poursuivre dans les meilleurs délais en tenant compte des desiderata nés du vote de cette loi et de la signature de ce décret. Il y a un problème de délais qui se pose parce qu’on est au 16 février la campagne devait démarrer le 4 donc on a perdu 12 jours de campagne. Le conseil a dit, deuxième chose : le mandat du président s’arrête le 2 avril, c’est-à-dire le 2 avril, le président de la République ne sera plus Macky Sall et nous devons tenir l’élection présidentielle « , a précisé le candidat à la présidentielle.

Concernant la vague de libération des détenus dit politique notée hier jeudi, Khalifa Sall estime qu’il y’ a anguille sous roche « Il y a une vague de libération, moi qui connais l’Etat, moi qui ai vécu dans l’Etat, je sais qu’il n’y a pas de fumée sans feu », a jugé le leader de Taxawu. (EAJ/2024)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.