TCHAD: une quarantaine de morts suite à une attaque de Boko Haram, trois jours de deuil national décrété

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NDJAMENA, 29 OCTOBRE (ASPAMNEWS)– Le groupe jihadiste Boko Haram a lancé dans la nuit de dimanche à lundi une attaque contre l’armée tchadienne dans la région du lac Tchad, « faisant tragiquement une quarantaine de morts », a annoncé la présidence du Tchad dans un communiqué. Le président tchadien a déclaré trois jours de deuil national.

Le président Mahamat Idriss Deby Itno s’est rendu sur place lundi matin tôt et « a donné le coup d’envoi de l’opération Haskanite pour poursuivre et traquer les assaillants jusque dans leurs derniers retranchements », selon la même source.

L’attaque est survenue à Barkaram, une île située à l’ouest de Ngouboua, dans le département de Kaya, près de la frontière nigériane, selon la même source. « Une garnison abritant plus de 200 militaires a été prise pour cible par les éléments de Boko Haram à 22 heures. Les éléments de BH ont pris le contrôle de cette garnison, récupéré les armes et brûlé des véhicules équipés d’armes lourdes avant de repartir », selon des sources locales.

Par décret du 28 octobre 2024, le président tchadien, Mahamat Idriss Déby a décrété trois jours de deuil national en mémoire aux soldats tombés sur le champ d’honneur lors des attaques de Boko Haram, survenues le 27 octobre 2024 dans la Province du Lac. Les journées de deuil débuteront le mardi 29 octobre 2024 à minuit et prendront fin le vendredi 1er novembre 2024 à minuit.

Elles sont observées sur l’ensemble du territoire national. Durant cette période, les drapeaux sont mis en berne et toutes les activités à caractère festif sont interdites. Seules les musiques religieuses et les prières sont autorisées dans les médias et les lieux de culte, a précisé le décret.

“Le gouvernement appelle la communauté internationale à intensifier son soutien et à renforcer l’aide dans la lutte contre le terrorisme, en particulier dans la région du Sahel et le bassin du lac Tchad. Une action collective et déterminée est indispensable pour éradiquer ce mal qui menace la stabilité et le développement de toute la région », a déclaré ce 29 octobre 2024, Abderaman Koulamallah, chef de la diplomatie tchadienne, dans un communiqué.

Les soldats tchadiens sont fréquemment ciblés par les attaques terroristes de Boko Haram dans la région du Lac Tchad, vaste étendue d’eau et de marécage parsemée d’îlots dans l’Ouest qui abrite des combattants du groupe Boko Haram ou de sa branche dissidente l’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap, selon l’acronyme en anglais, né d’une scission avec Boko Haram).

Rappelons que l’insurrection de Boko Haram est apparue en 2009 au Nigeria –où elle a fait depuis quelque 40.000 morts et plus de deux millions de déplacés– avant de se propager dans les pays voisins.
En mars 2020, ses combattants avaient mené une offensive sanglante sur une importante base tchadienne sur la presqu’île de Bohoma, faisant une centaine morts, les plus lourdes pertes jamais enregistrées par l’armée tchadienne.

En réponse, le pouvoir avait déclenché « la colère de Bohoma  » une vaste opération contre les jihadistes, à l’époque menée par le maréchal Idriss Deby Itno, le père de l’actuel président. En juin 2024, l’Office international pour les migrations (OIM) enregistrait plus de 220.000 déplacés dans la province tchadienne du lac Tchad en raison des attaques des groupes armés. (ALW/2024)

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