TOGO/ENVIRONNEMENT: Les plages de Lomé : de l’avancée de la mer, aux ordures et fosses septiques

0 318

L’avancée de la mer, réduit chaque année les surfaces ludiques qui sont les plages de Lomé, mêmes si celles-ci sont devenues des lieux où les ordures sont jetées. Selon les chiffres de 2012 des documents statistiques de la délégation spéciale de Lomé, chaque jour près de 86 000 mètres cubes d’eaux usées sont jetés en mer, polluant du coup la mer et les plages. Depuis quelques années, la conjugaison de plusieurs facteurs a pollué les plages. Il y a, entre autres, les rejets des industries comme celle des phosphates, les algues rejetées par la mer, les eaux usées déversées par des canaux et aussi les actes inciviques de certains citoyens. Pourtant, les plages restent l’endroit où il est possible de se rafraîchir, malgré l’avancée dégradante de la mer.

Une étude diagnostic régionale de « Suivi du trait de côte et élaboration d’un schéma directeur du littoral Ouest africain » dont une copie nous est parvenue, montre que toutes les villes côtières de la sous-région risquent de disparaître d’ici l’an 2100, si rien n’est fait, du fait de plusieurs facteurs dont l’érosion côtière, la pression démographique et l’activité socio-économique sur le littoral, l’avancée de la mer et la changement climatique.

La frange littorale constitue le support de l’avenir démographique et économique des Etat côtiers du fait de la forte concentration humaine et de ressource et de potentialités qu’elle offre. Cette étude de mai 2015, conduite à partir des méthodes utilisées pour l’étude Waltps (West Africa long term perspective study – Etude sur les perspectives à long terme en Afrique de l’Ouest), montre que le littoral Ouest africain (qui a été considérée ici sur une frange de 25 km en profondeur) rassemble aujourd’hui 31% de la population totale et 51% de la population urbaine des Etats côtiers.

Toutes les capitales administratives et/ou économiques y sont implantées. Le niveau d’urbanisation y est plus de deux fois plus élevé que dans l’hinterland. La densité moyenne actuelle est de 260 habitants par km2, avec des maxima de 1000 habitants par km2 au Togo et au Bénin et des zones à moins de 10 habitants par km2 au Liberia ou en Guinée Bissau.

Cette frange littorale concentrerait aujourd’hui environ 56% du Pib (Produit intérieur brut) total des pays côtiers, soit 21% du Pib rural et 76% du Pib urbain total. Ces estimations soulignent l’importance stratégique de l’espace littoral, où se concentre l’essentiel de l’activité « moderne ».

Seulement, cette étude qui concerne 11 pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest à savoir la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia, la Cote d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin révèle que l’Afrique de l’Ouest figure parmi les régions les plus vulnérables au monde à cause de la morphologie des côtes et du manque de stratégie efficace de lutte contre l’érosion côtière.

Ce qui fait que d’ici à l’an 2100, toutes les villes côtières de l’Afrique de l’Ouest risquent d’être englouties par l’océan du fait de l’érosion côtière et l’avancée de la mer, si rien n’est fait. Soit environ 9780 km de côte de la Mauritanie au Bénin.

L’étude précise que le recul du trait de côte généralement observé en Afrique de l’Ouest découle de facteurs divers, naturels, liés au changement climatique, mais aussi et surtout d’origine humaine.

Il s’agit de forte sensibilité à l’érosion liée à la nature des matériaux (sédiments meubles sableux ou roches très altérées et fracturées), aux apports sédimentaires circulant localement limités, soit à cause du piégeage continental (barrages, retenues) ou au débouché des cours d’eau.

Qu’en est-il du Togo ?

Les villes, surtout Aného et certains villages de la région des Lacs comme Gbodjomé, Gbétsogbé, Agbavi, Doèvi Kopé et Payimé, risquent d’être engloutis par la mer qui avance inexorablement. Notre rédaction a sillonné certains villages de la région des Lacs. Le constat est amer et les populations restent impuissantes face à cette avancée de la mer.

En effet, l’avancée de la mer menace particulièrement la côte togolaise. La lagune connait déjà un phénomène d’ensablement sur la rive d’Adjidoà Messancondji, le long du tronçon du corridor Abidjan-Lagos, sur environ 2km que nous avons visité.

Outre le phénomène d’ensablement, de nouvelles embouchures se créent et la mer risque de submerger Messancondji, un quartier situé à environ 800 mètres de la frontière Togo-Bénin.

« Regardez, il y a 5 ans ma maison était à 150 mètres de la mer. Maintenant je vois la mer à quelques mètres. Cela me dérange et moi-même je sais que je dois un jour ou l’autre abandonner cette maison. Le vieux Sodji et d’autres familles ont déjà quitté parce que leurs domiciles ont été engloutis par la mer », déclare Combey Richard, enseignant à la retraite à Aného.

« Avant, on avait de l’espace pour jouer à la plage, maintenant plus rien et on sent même les vagues dans nos chambres », explique un jeune habitant de la ville d’Aného, Fulbert Bruce.

Selon les responsables du Collectif des personnes victimes de l’érosion côtières (COPEVEC), ils avaient élevé de la voix en 2014 parce que l’érosion côtière les avait contraint a quitté leurs maisons et exiger du gouvernement un dédommagement.

Il était question selon eux, de loger les victimes de l’érosion côtière sur un autre site et de solliciter des subventions de l’Etat pour leurs activités de pêche qu’ils n’arrivent plus à pratiquer pour cause de l’érosion.

« La mer était très loin de nous, il y a une dizaine d’année. Aujourd’hui, voilà où elle se trouve. A une centaine de mètres et elle a complètement envahi la lagune. Nous avons tous peur », déclare le regard plein d’amertume, le Chef Akouétévi Améganvi du quartier Agbodji redoutant l’imminence d’un engloutissement de son domicile par la mer.

« Si les autorités ne mesurent pas encore la gravité du phénomène, dans quelques mois, cette lagune disparaitra et par ricochet, le quartier Messancondji, comme l’a été, vingt ans plus tôt, Payimé, un village d’environ 200 habitants », ajoute-il.

« Payimé était à environ 2 km de la lagune. Il était situé sur la bande de terre qui séparait la mer de la lagune. C’est dans les années 90 que la mer a commencé à nous menacer. Les vagues pénétraient nos cases au point que nous étions obligés d’abandonner les lieux et nous replier sur Messancondji, précisément à Agbodji. Peu après, Payimé a complètement disparu et se trouve actuellement au fond de l’océan », explique un vieux pêcheur, la gorge serrée.

Même la nappe phréatique de plusieurs localités de la région des Lacs est envahie par l’eau de la mer et, les populations manquent cruellement d’eau douce pour leurs besoins, puisque celle de la mer est salée.

« Nous n’avons plus d’eau douce. L’eau de puits est trop salée. Pour nos besoins comme la lessive, nous laver, nous sommes obligés de dépenser 100 F CFA pour un bidon de 25 litres d’eau de robinet », a déploré Ayélé, mère de famille.

« Pour les besoins de mon ménage, je ne dépense pas moins de 1.000 F par jour pour l’eau de boisson, de bain et de vaisselle. A cela s’ajoutent les frais d’approvisionnement en eau pour la lessive hebdomadaire de nos linges. Des dépenses supplémentaires, difficiles à supporter par la plupart d’entre nous qui ne vivons que de la pêche », relève le Chef du quartier Messancondji, Têtêvi dans un entretien à son domicile.

Le Président du Comité de développement du quartier (CDQ) le regard hagard d’ajouter que l’eau est devenue une denrée rare à Messancondji. « Alors qu’au paravent, il suffisait seulement de creuser un trou au bord de la lagune pour avoir de l’eau douce. Aujourd’hui, nous sommes obligés d’acheter du « pure water à 25 F CFA pour étancher notre soif », déplore Akouété Akouesson.

Le professeur de Géographie à l’Université de Lomé, directeur du Centre national des données océanographiuqes, Adoté Blim Blivi, a expliqué que la mer progresse entre 2 à 4 mètres par an et qu’il est important de recharger les plages.

« La salinisation des terres, des eaux souterraines et de surface, associée au phénomène d’ensablement de la rive de la lagune et les nouvelles embouchures de la mer sont des signes tangibles de vulnérabilité de la ville d’Aného. Elle sera soumise à de fortes pressions marines. Tout le monde est conscient que d’ici 10 ans, tout le sable aux abords d’Aného sera englouti. La route qui est là, qui est la route internationale, est un sujet important », indique-t-il.

Selon lui, la hausse du niveau marin le long des côtes du golfe du Bénin pourrait atteindre 30 cm en l’an 2030, car 1930 étant considérée comme l’année de référence.

« Le scénario climatique par rapport à l’émission de gaz à effet de serre, prévoit une constante augmentation de la température. De 0,1°C en 2000, elle passera à 0,4°C en 2020 puis 0,5°C en moyenne en l’an 2030. Estimée à 1,7 cm en 2000, l’augmentation du niveau marin atteindra 7,5 cm en 2020 puis 11 cm en moyenne en 2030 », explique-t-il à l’Agence Afrique-Monde.

Les mêmes études indiquent que la mer avance en moyenne de 5 mètres par an. Dans la perspective des changements climatiques, cette valeur de recul du trait de la côte togolaise augmentera progressivement à 10 mètres par an. La vitesse de l’érosion côtière sera encore très forte au cours des périodes de fort régime. Les conséquences en superficie de terre perdue seront importantes.

Que fais le gouvernement togolais ?

Les différents gouvernements du Togo ont, d’une manière concertée avec les autres pays côtiers élaboré des stratégies de lutte contre l’avancée de la mer. Dans ce cadre, l’Union africaine (UA) a financé une étude du trait de côte et d’élaboration du Schéma Directeur du Littoral de l’Afrique de l’Ouest (SDLAO).

Réalisée par l’Union Internationale pour la Conversation de la Nature(UICN), cette étude couvre onze Etats de l’Afrique de l’ouest dont le Togo. L’Union a également mis en place une Mission d’Observation du Littoral Ouest Africain (MOLOA) à l’issue de la conférence des Ministres en charge de l’environnement des pays concernés en mai 2011 à Dakar.

Les résultats de cette étude ont été restitués à Lomé au cours d’une réunion des experts venus de pays de l’UEMOA.

« La meilleure manière de limiter les dégâts de l’érosion côtière, c’est de regarder de façon anticipée l’aménagement des littoraux et d’éviter les installations dans les zones à risque », a indiqué André Johnson, ministre togolais de l’Environnement et des Ressources Forestières.

Il a jouté que pour enrayer ce fléau, le gouvernement a élaboré un Programme national d’Investissement pour l’Environnement et les Ressources Naturelles, émis deux arrêtés portant interdiction du prélèvement du sable et du gravier marins sur tout le littoral du Togo et mis sur pied le projet de protection du littoral d’Aného.

« Par arrêté interministériel, le gouvernement togolais a arrêté et a interdit l’exploitation du sable marin à partir du 31 décembre 2011, ceci pour protéger et sauvegarder l’environnement et éviter l’érosion côtière dont le pays est victime. Pour décider la cessation définitive de l’extraction du sable de mer, le gouvernement avait d’abord réduit de moitié les quantités extraites en bordure de mer en substituant le sable marin par du sable siliceux. Ensuite, une carrière de 100 hectares a été acquise par l’Etat à cette fin, et où le sable siliceux devrait être chargé depuis l’interdiction du sable marin en 2011 », a-t-il expliqué à l’Agence Afrique-Monde.

Il a ajouté que le gouvernement avec l’appui de l’UEMOA a effectué des travaux de protection du littoral par la construction de 5 EPIS entre la ville d’Aného et Gounoukopé et que 2 autres EPIS additionnels ont été installés, sans oublier la mise en œuvre des travaux de stabilisation des berges du Lac Togo. Du coup, cette avancée de la mer, ne joue pas seulement sur les côtes, mais aussi sur l’agriculture.

Agriculture et changement climatique

Les analyses d’effets et d’impacts sur l’avancée de la mer portent, entre autres sur : la réduction des superficies cultivables, les rendements agricoles, la réduction des périodes favorables à la production agricoles, la réduction des ressources halieutiques, la forte vulnérabilité des activités d’élevage, notamment en ce qui concerne les bovins.

L’avancée de la mer, selon le point focal environnement au PPAAO-TOGO, Pyaabalo Alaï affecte négativement aussi bien les activités de productions agricoles, de pêche que de l’élevage.

« Les effets du changement climatique affectent négativement les infrastructures d’appui à la production agricole et contribueraient à l’augmentation des pertes post-récoltes. Les connaissances restent encore embryonnaires sur les effets et impacts en ce qui concerne les espèces animales et fourragères, l’agroforesterie, l’aquaculture, les ressources et la recherche génétiques, ainsi que la vulnérabilité des populations dans les zones humides, sahéliennes et sahariennes. », explique-t-il à l’Agence Afrique-Monde.

La problématique santé et climat

En ce qui concerne les impacts et effets sur la santé des populations en Afrique de l’Ouest, le docteur Nyavo Tsatsu explique qu’on note dans la plupart des pays des maladies récurrentes ou émergentes liées à l’avancée de la mer et au changement climatique.

« Les températures élevées peuvent provoquer des maladies cardiovasculaires et pulmonaires. Les variations saisonnières ou climatiques affectent les populations avec des taux élevés de maladies comme le paludisme, la fièvre jaune etc. Pourtant, il n’y a pas de liens évidents entre le VIH Sida et le changement climatique. Toutefois, les personnes vivant avec le VIH-Sida sont très vulnérables aux effets du changement climatique », explique-t-il.

La baignade dans la mer expose parfois, selon lui, à des risques de maladie. Les recherches effectuées ont donné lieu à des tableaux d’analyses bactériologiques. Cette contamination est composée de bactéries ou germes contenus dans les excréments, les eaux usées non traitées ou transmis par les rejets d’assainissement incomplet.

« Une fois que l’être humain est contaminé, ces bactéries vivent dans sa flore intestinale. Elles sont à l’origine de plusieurs infections : peau, ORL, appareil digestif, touchant davantage les personnes âgées et les enfants. La salmonelle qui est une antibio résistante est une infection qu’on peut aussi avoir. Ensuite, de grosses gastrites qui peuvent être fatales pour les enfants de moins de 12 ans. La pollution chimique présente un grave danger pour la vie, elle peut causer des transformations génétiques, des maladies graves comme le cancer et la transformation radicale de l’écosystème. Les riverains sont plus exposés avec des risques d’infection pulmonaires, de rhinite et de toutes les maladies cutanées », explique-t-il.

L’insalubrité…et la pollution…

Voici la définition que donne La Convention sur le Droit de la mer sur la pollution : « l’introduction par l’homme, directement ou indirectement, de substances ou d’énergies dans le milieu marin incluant les estuaires. Lorsqu’elle a ou peut avoir des effets nuisibles tels que dommages aux ressources biologiques, à la faune et la flore marines, y compris la pêche et les autres utilisations légitimes de la mer, altération de la qualité de l’eau de mer du point de vue de son utilisation et dégradation des valeurs d’agrément ».

Il est possible de noter plusieurs niveaux dans la pollution en mer qui se caractérise suivant le type de polluant majeur (pollution par la matière organique, les pesticides, pollution microbienne, chimique par les métaux lourds, pollution thermique), la nature du milieu récepteur, la source de pollution et les subdivisions du milieu marin concerné.

Le problème de l’insalubrité des plages de Lomé et de la pollution de ses eaux prend de plus en plus d’ampleur. Pourtant, la mer est le berceau de la vie et joue un rôle très significatif dans l’équilibre de l’écosystème. Malheureusement, « l’homme la considère comme une grande machine à laver »

Machine à laver, puisque l’homme se donne bonne conscience après avoir jeté les déchets et étant donné que ces derniers ne restent pas à la surface de l’eau, ils n’agressent pas ainsi ses yeux. Sans façon, le pollueur c’est l’homme. Automatiquement, les plages de Lomé sont polluées.

Selon Pyaabalo Alaï, la question de la pollution des plages de Lomé, est aussi une question d’éducation et qu’il sera important de faire comprendre aux communs des mortels que les déchets qu’ils jettent dans la mer ou sur les plages constituent pour eux-mêmes un danger et un risque de maladie.

« Nos mers ne sont pas des ressources inépuisables. En parlant de déchets, faisons-y un zoom. Vous devez savoir qu’ils sont aux nombres de deux. Les déchets liquides que sont les eaux usées, les eaux de pluie et bien d’autres et les déchets solides que sont les filets des pêcheurs, les plastiques, les verres, les matériaux. Rien qu’en prenant le plastique, sa durée de vie est comprise entre 100 et 1000 ans. Ce qui revient à dire que vous jetez un sac plastique, vos arrière arrière petits-enfants le trouveront là. Vu sous cet angle, nous prenons conscience quand même de l’ampleur du geste quotidien que nous faisons qui est bien sûr de jeter n’importe quoi, n’importe où », a-t-il expliqué.

Avec ces déchets qui sont jetés dans la mer, voilà un peu ce qui se passe après d’un point de vue environnement. Étant donné que ces déchets sont mal jetés, la mer les rejette à son tour, ce qui fait l’insalubrité des plages.

Et une plage qui est sale, ne donne l’envie de s’y baigner à personne, cela va sans dire. En ce qui concerne la pollution, les acteurs sont multiples. Nous citerons entre autres les industries, le port autonome de Lomé, les égouts qui font des rejets directs en mer sans aucun traitement.

« Les espèces marines sont très menacées et elles peuvent être considérablement vulnérables selon qu’elles sont confinées au plan hydrodynamique qui est un modèle particulier de circulation des eaux. Ce qui engendre une concentration des substances polluantes qui réduit les échanges entre l’atmosphère et l’océan. En bref, une mer polluée ne respire plus ! Or, la mer a besoin de cet oxygène pour un foisonnement de la vie dans les milieux aquatiques. Prenons le cas du Port Autonome de Lomé qui est pour ainsi dire, un polluant non négligeable. Et pour cause, la perturbation de l’équilibre des écosystèmes littoraux est souvent liée aux activités qui y sont développées. Nous pouvons faire référence aux hydrocarbures largués avec les eaux de vidange de divers bateaux, l’antifouling (peinture antisalissure pour les coques des bateaux). Les ressources naturelles se voient fragilisées face à cette nouvelle menace que constituent les rejets chimiques issus des activités industrielles. En clair, on ne peut pas faire fi du problème de gestion du littoral togolais », a-t-il expliqué.

Sur le tourisme…

Même si les touristes sont séduits par l’hospitalité légendaire des Togolais, les odeurs pestilentielles ne rendent pas hommage à la capitale Lomé et ils ne s’en plaignent pas moins de l’insalubrité.

Le tourisme prend ainsi un sacré coup avec la dégradation de l’environnement car les plages sont les lieux de prédilection. Aussi, ce problème de pollution des plages de Lomé a une incidence grave avec des visiteurs qui n’ont pas à cœur de revenir dans une ville qu’ils jugent sale et de fréquenter des plages qui ressemblent beaucoup plus à des poubelles.

Sur l’économie…

Dans ce secteur, c’est surtout la pêche qui est menacée. Elle constitue une activité importante pour l’économie au Togo. Elle est caractérisée par des prises sur plusieurs espèces le long du littoral. Les produits pêchés permettent d’approvisionner les marchés intérieurs en produits halieutiques. De plus, elle participe de manière significative à la réduction du déficit de la balance des paiements et du chômage.

Seulement, avec la pollution, cette activité risque de subir d’énormes problèmes qui rejailliront forcément sur l’économie totale du pays. En plus, les pêcheurs ne pourront plus vivre de leurs activités, les poissons meurent ou deviennent toxiques à leur tour. Il devient vital alors de trouver une solution toute faite pour éradiquer ce phénomène qui prend des allures de fléau.

L’avancée de la mer réduit les superficies et engloutie les agglomérations. La mer transmet la pollution d’un pays à un autre. La mer peut aussi transmettre la pollution d’un poisson à un autre et du poisson à l’homme. Ceci devient un cercle vicieux.

L’Etat se doit de s’inquiéter du bien-être de la population, de cette population qui n’arrive plus à jouir pleinement de ses ressources naturelles. Il se doit de donner des moyens pour une bonne gestion du littoral. La population devra y mettre aussi du sien et comprendre qu’une vie saine passe par les gestes quotidiens. Une plage qui soit vraiment un endroit ludique, un lieu de rencontre entre jeunes gens et adultes pour profiter un tant soit peu des petits plaisirs de la vie et se donner de l’espoir pour des lendemains meilleurs. La sécurité maritime, c’est bien ! Mais limiter l’avancée de la mer et avoir une plage saine et vivable est mieux. (NKA/2017)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.