ETATS-UNIS: de nouvelles interpellations sur les campus mobilisés contre la guerre à Gaza

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WASHINGTON, 2 MAI (ASPAMNEWS)-Plusieurs interventions policières ont eu lieu mercredi 1er mai dans des universités américaines, de Dallas à New York en passant par le Wisconsin, afin de déloger les étudiants qui occupent les lieux pour protester contre l’opération militaire israélienne.

Face à la colère des étudiants, la répression policière. Les forces de sécurité sont de nouveau intervenues sur plusieurs campus américains mercredi 1er mai pour déloger les étudiants qui se mobilisent, d’un bout à l’autre des Etats-Unis, pour dénoncer la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza et le soutien apporté par Washington.

La police a commencé tôt ce jeudi à démanteler les barricades installées par des étudiants pro-palestiniens à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Les forces de l’ordre, équipées de tenues anti-émeutes, ont retiré des grilles ainsi que des planches de bois et plusieurs manifestants ont été interpellés, selon des images diffusées par la chaîne de télévision CNN.

A l’université du Texas, à Dallas, la police a démantelé un campement de manifestants et arrêté au moins 17 personnes pour «intrusion criminelle», selon l’établissement. Les forces de l’ordre ont également arrêté plusieurs personnes à l’université new-yorkaise de Fordham University et évacué un campement installé dans la matinée sur le campus.

Des opérations qui font suite à une intervention policière survenue dans la nuit de mardi à mercredi contre des étudiants barricadés dans la prestigieuse université new-yorkaise de Columbia, d’où est partie la mobilisation. «Ils ont arrêté des gens au hasard, […] plusieurs étudiants ont été blessés au point qu’ils ont dû être hospitalisés», a dénoncé une coalition de groupes étudiants de Columbia mobilisés contre la guerre dans une publication Instagram.

«Je regrette que nous en soyons arrivés là», a réagi mercredi Minouche Shafik, la présidente de l’université. Les récents «actes de destruction» menés par des «étudiants et militants extérieurs» l’ont conduite à recourir aux forces de l’ordre, a-t-elle affirmé, dénonçant par ailleurs «des propos antisémites» proférés lors de ces rassemblements. Selon le maire de New York Eric Adams, 300 manifestants ont été interpellés ces dernières heures à Columbia et dans un autre site universitaire de la ville.

Accord fac-manifestants

D’autres campements ont également été démantelés tôt mercredi sur les campus de l’Université de l’Arizona à Tucson, et à l’Université de Wisconsin-Madison, respectivement dans le sud-ouest et le nord du pays, selon des médias locaux. Au total, selon un décompte, les forces de l’ordre ont procédé à des interpellations sur au moins 30 sites universitaires depuis le 17 avril.

Dans ce contexte, l’université Brown dans l’Etat de Rhode Island s’est distinguée en annonçant avoir trouvé un accord avec les manifestants. Celui-ci prévoit le démantèlement de leur campement en échange d’un vote de l’université en octobre sur un éventuel «désinvestissement» de «sociétés qui rendent possible et profitent du génocide à Gaza».

Les images de policiers anti-émeutes intervenant sur les campus ont fait le tour de la planète et font vivement réagir le monde politique, à six mois de l’élection présidentielle. La Maison Blanche a condamné mercredi un «petit pourcentage d’étudiants qui provoquent du désordre». «Les étudiants ont le droit d’aller en cours et de se sentir en sécurité», a encore déclaré Karine Jean-Pierre, porte-parole de l’exécutif, en ajoutant : «Nous allons continuer à souligner qu’il faut dénoncer l’antisémitisme.»

Lors d’un meeting dans le Wisconsin l’ancien président Donald Trump a considéré que «New York était en état de siège la nuit dernière». Et de s’indigner : le président Joe Biden «devrait s’exprimer». Plus de 34 000 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé à Gaza, contrôlé par le Hamas.

Le président israélien Isaac Herzog a dénoncé jeudi la «terrifiante résurgence de l’antisémitisme» dans le monde, et notamment aux Etats-Unis, où «des universités réputées, foyers d’histoire de culture et d’éducation» seraient selon lui «contaminées par la haine et l’antisémitisme». (SNP/2024)

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